Guilhem Bertholet : "L'incubateur HEC veut trouver le Google français"

23 septembre 2009 à 11h03
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Responsable de l'incubateur HEC, Guilhem Berthole revient sur le rôle que peut jouer cette structure d'accompagnement des entrepreneurs en herbe de la célèbre école de management de ParisTech

JB - Guilhem Bertholet, bonjour. École de Commerce puis École de Management, HEC veut-elle désormais devenir une école d'entrepreneur ? Quelle est l'ambition de cet incubateur ?

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Guilhem Bertholet
GB - Pas seulement d'entrepreneurs ! Depuis toujours l'École HEC a pour mission de former les futurs leaders du monde de l'entreprise, et de les rendre capables d'anticiper les mutations du monde, de proposer une vision et de mettre en œuvre le changement.

On est toujours très surpris de l'apprendre, mais HEC forme depuis très longtemps des entrepreneurs : la majeure HEC-Entrepreneurs a été créée en 1978. Depuis, nous n'avons pas arrêté d'innover dans la pédagogie à l'entrepreneuriat : on recense ainsi plus d'une quinzaine de programmes spécifiquement dédiés à la création d'entreprise, à l'École mais aussi au MBA, à l'Executive Education ou avec Challenge+.

Je dirais donc que HEC « est » une école d'entrepreneurs, que les étudiants choisissent ou non de créer une entreprise. Certains choisissent par exemple de révéler leur talent entrepreneurial au sein de structures existantes, dans le milieu associatif ou dans le monde de la grande entreprise. Le slogan d'HEC est à ce titre révélateur : « Apprendre à Oser ».

L'incubateur HEC a pour but d'accompagner les étudiants et jeunes diplômés qui souhaitent créer leur entreprise. Avec une spécificité : l'incubateur est spécialisé sur les projets de service à caractère innovant. On entend souvent cette phrase : « il faut trouver le Google français ». C'est ce à quoi nous nous efforçons au quotidien auprès de nos étudiants et diplômés, et de plus en plus auprès de ceux de ParisTech.

L'objectif est d'accueillir environ 25 nouvelles startups chaque année. Nous restons donc volontairement très sélectifs sur les projets pour pouvoir assurer la personnalisation du suivi et la qualité de l'accompagnement. Le passage par l'incubateur HEC doit être un vrai accélérateur et un label de qualité pour les projets.

JB - L'incubateur HEC fête son deuxième anniversaire. Quel bilan tirez-vous de ces deux premières années d'activité ? Les entrepreneurs HEC sont ils de plus en plus nombreux ?


GB - Les deux années ont été bien remplies, et nous avons aujourd'hui 25 startups en cours de lancement. Et cette tendance va en s'accélérant, en effet. Nous recevons de plus en plus de dossiers au moment des sélections de l'incubateur, mais aussi pour tous les autres programmes « entrepreneurs » que nous destinons aux étudiants. Je ne pense pas que ce soit seulement une mode liée à la crise ou à la communication autour de l'entrepreneuriat. Bien au contraire, les étudiants et diplômés prennent de plus en plus conscience qu'il est possible de créer à 20 ans et que c'est une aventure porteuse de sens et de valeurs. Et nombreux sont les modèles, Pierre Kosciusko-Morizet en tête (il est d'ailleurs le parrain de l'incubateur), qui les poussent dans cette direction.

Au-delà des chiffres, c'est surtout la mise en place du modèle d'incubation et la création d'un véritable écosystème qui ont été nos priorités jusqu'à présent. C'est ainsi que des professeurs de l'école, des entrepreneurs à succès, des diplômés, des financeurs (de nombreux réseaux de business angels par exemple travaillent avec nous)... ont rejoint l'incubateur pour accompagner les projets incubés. Et des partenaires importants renforcent encore cette offre : Ernst&Young et iSource Gestion sont ainsi de vraies ressources pour les startups.

JB - Après la bulle 1.0 de 1999/2000 puis la bulle 2.0 de 2007/2008, pensez vous que la crise pourrait fragiliser vos jeunes pousses ?

GB - Il est évident que cette crise n'est pas une bonne nouvelle en soi : les conditions de crédit se sont fortement dégradées, certains pans de l'économie sont très ralentis ou sujets à la concentration d'entreprise, et le moral des consommateurs ne pousse pas à l'optimisme ni à la dépense, limitant donc l'essor de certains nouveaux services.

Et pourtant, il y a de nombreuses raisons de se montrer optimistes. Les opportunités de création n'ont jamais été aussi grandes avec des secteurs qui doivent se réinventer pour répondre aux nouvelles attentes : low-cost, économies d'énergie, consommation responsable, essor irrémédiable des médias sociaux, Internet temps réel... De nombreux projets incubés attaquent directement ces problématiques, avec pour solution l'innovation, notamment dans leur business-modèle ou la modification des chaînes de valeur.


On assiste donc à une véritable effervescence dans la génération d'idées business. Au-delà de la simple étape de l'idée, d'ailleurs, il y a de l'argent disponible pour les projets de qualité et des talents qui n'hésitent plus à partir dans l'aventure entrepreneuriale. Les incitations fiscales et la simplification des démarches administratives viennent encore renforcer ces tendances.

JB - Guilhem Bertholet, je vous remercie.
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