Deux études parues à une semaine d'intervalle lèvent le voile sur des pratiques très douteuses supposément mises en place par Uber. Grâce à un algorithme décrit comme « opaque », l'entreprise aurait maximisé son profit pour chaque trajet, au détriment des utilisateurs et des chauffeurs.

Un algorithme d'Uber se retrouve dans le viseur. ©Lutsenko_Oleksandr / Shutterstock
Un algorithme d'Uber se retrouve dans le viseur. ©Lutsenko_Oleksandr / Shutterstock
L'info en 3 points
  • Deux études récentes accusent Uber d'utiliser un algorithme opaque pour maximiser ses profits au détriment des utilisateurs.
  • L'entreprise est déjà connue pour ses controverses, notamment l'accident mortel de sa voiture autonome et les Uber Files.
  • Ces nouvelles révélations pourraient sérieusement nuire à la réputation d'Uber après une période de relative accalmie.

Au cours de son existence, le géant de la Silicon Valley a connu son lot de controverses. Souvenez-vous de l'accident mortel de sa voiture autonome ou, plus récemment, des Uber Files. Mais après quelques années d'accalmie, ces nouvelles études risquent de sérieusement entacher sa réputation.

Un algorithme de tarification dynamique

La première, menée par des chercheurs de l'Université d'Oxford en Angleterre, porte sur 1,5 million de trajets effectués au Royaume-Uni. La seconde, issue de la Columbia Business School aux États-Unis, a pour sa part analysé plus de 2 millions de demandes de course et plus de 24 000 trajets réalisés par un seul chauffeur américain.

Leurs conclusions sont catégoriques : Uber a déployé un algorithme de tarification dynamique lui permettant de moduler les prix selon le comportement estimé des passagers et des chauffeurs. En d'autres termes, le système apprend quels profils sont prêts à payer davantage ou à accepter des revenus plus faibles, sans que ce soit visible ni transparent.

« Depuis la mise en œuvre de la tarification initiale, Uber a augmenté les prix pour les passagers, a réduit la rémunération des chauffeurs, a augmenté ses taux de prise et, bien sûr, a considérablement amélioré son flux de trésorerie », dénonce Len Sherman, auteur de l'étude américaine.

Une voiture Uber. ©MOZCO Mateusz Szymanski / Shutterstock
Une voiture Uber. ©MOZCO Mateusz Szymanski / Shutterstock

Uber nie en bloc

Selon l'université d'Oxford, la part prélevée par l'entreprise sur chaque course a augmenté de 25 à 29 % en médiane, dépassant parfois 50 % sur certaines d'entre elles. Les chiffres sont également probant aux États-Unis, avec un taux passant de 32 à 42 % entre 2022 et 2024.

De son côté, Uber nie ces allégations. « Nos algorithmes de tarification dynamique permettent d'équilibrer l'offre et la demande en temps réel afin d'améliorer la fiabilité de la plateforme. Les prix initiaux ne sont pas personnalisés - nos algorithmes de tarification n'utilisent pas d'informations sur les caractéristiques personnelles d'un usager ou d'un conducteur. Les suggestions selon lesquelles nos systèmes manipulent les prix de manière injuste ou discriminatoire sont tout simplement fausses et ne sont pas étayées par des preuves ».

En 2024, la firme a généré 6,9 milliards de dollars de liquidités au cours de l'année, contre une perte de 303 millions de dollars deux ans plus tôt.

  • Une interface sobre et intuitive pour simplifier la réservation d'une course
  • Un paiement sécurisé et pensé pour faciliter les démarches
  • Un service de transport privé combiné au service de restauration Uber Eats
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