Tesla a prévu de lancer ce week-end à Austin son service Robotaxi, réservé à quelques invités. Malgré l’annonce d’une conduite autonome, chaque véhicule garde un employé Tesla sur le siège avant, prêt à intervenir à tout moment.

Elon Musk avait promis le Robotaxi entièrement autonome pour juin 2025 - ©Trong Nguyen / Shutterstock
Elon Musk avait promis le Robotaxi entièrement autonome pour juin 2025 - ©Trong Nguyen / Shutterstock
L'info en 3 points
  • Tesla lance un service pilote de Robotaxi à Austin avec des Model Y, mais garde un employé à bord.
  • Le service est limité à une zone spécifique et à des conditions météorologiques favorables, avec des règles strictes.
  • Les autorités texanes demandent un report du lancement en raison d'une nouvelle loi sur les véhicules autonomes.

On vous le disait sur Clubic en janvier, Tesla avait promis un robotaxi sans conducteur pour ce mois de juin 2025. Ce week-end, l’entreprise devrait commencer à Austin un service pilote avec dix Model Y équipés du système Full Self-Driving. Les trajets se limiteront à une zone précise de la ville et ne concerneront qu’un groupe restreint d’influenceurs invités. La société a confirmé que chaque voiture gardera un « moniteur de sécurité » sur le siège avant, prêt à reprendre la main. Les règles d’utilisation restent strictes, le service ne fonctionne pas en cas de mauvais temps et n’accepte qu’une poignée d’utilisateurs. Et comme une mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule pour Elon Musk, les autorités texanes demandent un report du lancement, car une nouvelle loi sur les véhicules autonomes doit entrer en vigueur en septembre.

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Tesla promet l’autonomie, mais garde un employé prêt à intervenir

Tesla a présenté son Robotaxi comme une avancée vers la voiture sans conducteur. Pourtant, chaque trajet démarre avec un employé Tesla sur le siège avant. Ce « moniteur de sécurité » surveille le système et peut à tout moment reprendre le contrôle si le logiciel ne gère pas correctement la situation. La société ne cache pas cette présence, elle la détaille même dans les invitations envoyées aux utilisateurs sélectionnés. Le service ne fonctionne que de 6h à minuit, dans une zone géolocalisée, et refuse de rouler en cas de pluie ou de conditions difficiles. Seuls les invités peuvent télécharger l’application pour réserver une course. Les règles sont strictes : pas de tabac, pas d’alcool, pas de comportement dangereux. Tesla peut exclure un utilisateur si son comportement ne respecte pas ces consignes ou si des images montrant une mauvaise utilisation circulent sur les réseaux sociaux.

Waymo, principal concurrent de Tesla sur l’autonomie, a déjà lancé à Austin un service sans conducteur après une année de tests, dont six mois sans aucun humain à bord. Chez Tesla, le moniteur de sécurité reste indispensable. Un commentateur sur Electrek, résume la situation : « Tesla essaie simplement de faire croire qu’il a lancé son robotaxi à temps en juin, alors qu’il s’agit en réalité d’un test public avec un conducteur superviseur sur le siège passager ». Le service Robotaxi ressemble donc plus à une démonstration surveillée qu’à une vraie révolution.

Un taxi autonome Waymo, dans les rues de San Francisco - ©Iv-olga / Shutterstock

Des incidents et des questions sur la sécurité du système

La sécurité du système Full Self-Driving de Tesla fait débat depuis plusieurs mois. Début juin, une démonstration a montré une Model Y équipée du FSD qui n’a pas su s’arrêter devant un bus scolaire à l’arrêt et a percuté un mannequin de la taille d’un enfant. Ce test, organisé par le groupe The Dawn Project, a relancé les critiques sur la fiabilité du logiciel. Plusieurs accidents et décès sont déjà associés au FSD, même si les enquêtes montrent que l’inattention des conducteurs joue aussi un rôle.

Le lancement pourrait virer au cauchemar, en dehors du fait que les autorités texanes s’inquiètent. Selon Reuters, un groupe de législateurs démocrates a demandé à Tesla de repousser le lancement du service à septembre, le temps que la nouvelle loi sur les véhicules autonomes entre en vigueur. Cette loi imposera aux entreprises de demander une autorisation d’exploitation et de fournir des informations précises aux autorités, notamment sur la gestion des situations d’urgence. Pour l’instant, Tesla n’a pas répondu à cette demande. Elon Musk a annoncé que le service ne concernerait que dix à vingt véhicules, limités aux quartiers jugés « les plus sûrs » d’Austin. L’entreprise n’a pas précisé comment elle choisirait les passagers ni comment elle facturerait les courses.

La valorisation de Tesla dépend désormais beaucoup de la réussite de ce projet. Les analystes estiment que le robotaxi pourrait pousser la capitalisation boursière de l’entreprise à 2 000 milliards de dollars d’ici 2026, si la technologie s’avère fiable et déployable à grande échelle. Pour l’instant, le lancement à Austin sert de test. Tesla vise aussi à convaincre d’autres constructeurs d’adopter son logiciel FSD, mais aucun accord n’a encore été annoncé.

Source : Electrek, Reuters