La Direction générale des Finances publiques a lancé, cette semaine, une plateforme baptisée « FARITAS », qui simplifie enfin la déclaration de taxe de séjour pour les plateformes comme Booking et Airbnb. De quoi réduire la paperasse administrative.

FARITAS marque le lancement d'un nouveau service public numérique qui va radicalement changer la gestion de la taxe de séjour en France. Airbnb, Booking et Abritel (groupe Expedia) font partie des premières plateformes à bénéficier de cette nouveauté de la Direction générale des Finances publiques (DGFiP).
Jusqu'à maintenant, ces entreprises étaient contraintes d'envoyer des centaines d'e-mails distincts aux collectivités françaises. Elles peuvent désormais effectuer un dépôt unique et sécurisé via l'espace professionnel impots.gouv.fr. Cette centralisation des déclarations est un vrai pas vers la simplification administrative du secteur touristique.
La taxe de séjour se modernise grâce à la technologie FARITAS
Imaginez des plateformes comme Airbnb ou Booking noyées sous des centaines de mails à envoyer chaque semestre, avec différents formats, pour chaque collectivité en France. C'était un peu le cauchemar logistique jusqu'à maintenant. Mais FARITAS, et on vous interdit de rire en lisant ce nom, met fin à cette gymnastique administrative à l'aide d'un système centralisé et standardisé.
Le fonctionnement est très simple. Il suffit pour la plateforme de préparer son fichier CSV selon le modèle fourni, de le chiffrer, puis de le déposer sur son espace sécurisé impots.gouv.fr, et le tour est joué. FARITAS vérifie, analyse et transmet automatiquement les données aux collectivités locales concernées. C'est un peu, dans le monde des plateformes de location de logements, une révolution dans la gestion des taxes.
L'impact est déjà considérable d'ailleurs, puisque la DGFiP nous précise que 19 millions d'euros de taxe de séjour ont déjà été déclarés via le service, et 417 800 séjours enregistrés. Plus impressionnant encore, certaines plateformes économisent jusqu'à 80 heures de travail par semestre. Voilà un gain de temps et d'efficacité qui pourrait convaincre les plus réticents à la numérisation des services publics, un point sur lequel a insisté le président Emmanuel Macron dans son intervention à la télévision mardi soir.

L'API FARITAS arrive en 2025 pour automatiser davantage les déclarations
« Avant, on imprimait nos déclarations pour les envoyer à chaque collectivité. C’était archaïque. FARITAS a tout changé », témoigne le directeur de Gîtes de France Var Farid Rahal. De son côté, Philippe Bauer, d'Abritel, ne tarit pas d'éloges : « Aujourd'hui, un seul dépôt suffit. C'est un gain, c'est un progrès absolument considérable. » Des retours enthousiastes qui confirment l'utilité concrète de l'innovation.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes en tout cas. 1 674 collectivités disent déjà être utilisatrices, et 2 636 agents publics sont connectés au service. Le déploiement s'accélère, puisque de trois plateformes début 2024, FARITAS en accueille désormais plus de 30. Et le service ne se contente pas de simplifier une procédure administrative, il transforme profondément la relation entre tech, tourisme et fiscalité.
L'avenir s'annonce donc prometteur avec le développement prévu d'une API FARITAS en 2025. Elle permettra, cette fois, d'automatiser davantage les dépôts. S'il est en phase d'expérimentation législative jusqu'en 2026, le service devrait être généralisé à l'ensemble des plateformes en 2027. Les professionnels du tourisme ont jusqu'au 30 juin 2025 pour leur prochaine déclaration.