Oui, le télétravail devient une vraie alternative, prouvée lors des grèves de décembre et janvier

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 10 mars 2020 à 01h30
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© Pixabay

Les grèves des derniers mois, et le coronavirus plus récemment, ont encouragé l'adoption du travail à domicile, fonctionnement qui fait son chemin dans l'esprit des entreprises.

Microsoft France et Opinion Way ont publié, le 5 mars, les résultats d'une enquête réalisée pendant les grèves importantes des mois de décembre et janvier. Ces dernières furent manifestement propices au télétravail, pratiqué pour beaucoup pour la toute première fois lors de cette période tumultueuse, qui aura permis de prendre conscience de tout le potentiel du numérique et des nouvelles technologies dans cette organisation du travail.


De nombreux primo-télétravailleurs avec les grèves

Pendant les grèves qui ont marqué la fin de l'année 2019 et le début de l'année 2020, 42 % des travailleurs étaient des « primo-télétravailleurs ». De nombreux salariés ont ainsi goûté aux joies du travail à domicile pour la toute première fois (49 % des femmes actives ont fait l'exercice du télétravail pour la première fois, contre 34 % des hommes).

Plus largement, l'enquête fait ressortir que 36 % des actifs français ont télétravaillé pendant les grèves. Chez les moins de 35 ans, cette statistique grimpe à 1 actif sur 2.

On peut aussi noter que l'un des clichés du télétravail est tombé en marge de ces grèves. Historiquement, la pratique était réputée pour n'être appliquée qu'au sein des plus grandes entreprises. Désormais, on dénombre pas moins de 51 % de télétravailleurs parmi les entreprises de moins de 2 000 salariés, contre 42 % pour celles de plus de 2 000 salariés. Le rapport s'est donc carrément inversé.


Les Français convaincus par l'expérience

L'essor des nouvelles technologies n'est évidemment pas étranger au développement du télétravail. Les Français sont de mieux en mieux équipés, et disposent de plus en plus d'applications ou de logiciels leur permettant de vivre la pratique du télétravail avec une certaine aisance, outre l'optimisation des connexions, filaires ou mobiles. 86 % des primo-télétravailleurs bénéficiaient par exemple d'un logiciel de messagerie instantanée, et 60 % d'entre eux l'ont jugé utile à ce titre.

Un autre outil a également fait ses preuves : la plateforme de travail collaborative, présente chez 80 % des télétravailleurs, 56 % l'ayant considérée comme étant utile dans leur mission à domicile. Même chose pour les services de visioconférence, avec une utilisation chez 83 % des primo-télétravailleurs.

L'expérience du télétravail est en tout cas bien vécue par les principaux concernés. 91 % des primo-télétravailleurs confirment ainsi avoir l'intention de poursuivre cette pratique. Avec l'expansion du coronavirus, beaucoup ont ou auront d'ailleurs prochainement l'occasion de réitérer l'expérience, le recours au télétravail est préconisé dans le cadre de la lutte contre la propagation du Covid-19, puisque la pratique permet la continuité de l'activité de la société tout en protégeant ses salariés.

Source : Communiqué de presse
Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

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jvachez

Malheureusement ça ne peut concerner que les emplois de bureau.

backsec

@Alexandre Boero : petit manque dans un des titres intermédiaires avec « primo-travailleurs » au lieu de « primo-télétravailleurs ». Mais bon on comprend car correct par la suite.

Dans mon entreprise le télétravail s’est bien développé. Canicule, grêve… en plus des jours réguliers accordés. Ça permet d’évacuer une partie du stress des transports hebdomadaires.

Et chez vous à Clubic ? Vous en bénéficiez ?

marc6310

Malheureusement ça concerne que trop peu d’emplois de bureau en France.

stratos

oui enfin ca reste des emplois de bureau, le mec sur le chantier il va pas mettre les briques par tele travail, comme ceux qui peuvent pas car il faut une présence physique en cas de bug, les infirmières,…
Donc ca reste des jobs de bureaux, mais ca fera moins de monde sur le RER A pour la défense cool

AlexLex14

Hey @backsec,

Effectivement :slight_smile: merci pour la coquille, je viens de corriger ça.

Quant à ta question, je peux le dire : le télétravail a la cote chez Clubic :wink:

Cmoi

Le travail à la maison demande beaucoup d’autodiscipline…et pas sûr que la majorité des personnes soient si sérieuses…

marc6310

Je pense que ceux qui me travailleraient pas correctement a la maison ne le font déjà pas au bureau. La présence n’est pas du tout un gage de travail bien fait ou même de travail tout court. En revanche les indicateurs de travail sont les mêmes appliquer que ce soit au bureau ou a la maison donc c’est une fausse excuse.

marc6310

Au bureau tout le monde parle, il y a de la distraction partout. Chez moi je n’ai pas ce soucis je suis dédié pleinement a ma tâche je n’ai pas un bruit et donc je ne suis pas obligé de mettre des écouteurs anti-bruit. Je travaille dans mon environnement qui est bien plus confortable, sur du matériel bien plus performant. Je travail plus car je n’ai pas cette phase de pollution obligatoire de déplacement complètement absurbe. Je n’ai absolument rien a gagner a aller au bureau, c’est une corvée. Le point positif : je ne croise pas de tête de con et se de gens mal réveillés aux intersections et rond point manquants de me rentrer dedans.

backsec

Oui cela demande de l’autodiscipline. Mais rien ne dit que la majorité glande, ou alors pas plus que sur site.

Ce n’est pas représentatif, mais dans ma boîte je bénéficie du télétravail régulier comme 2 jours par semaine (sans compter les extensions liées aux événements exceptionnels comme la canicule, le virus…), et je peux te dire, et c’est partagé par de nombreux collègues, qu’au début je travaille davantage (plus grande productivité) que sur site car « tu te sens fliqué » (à tort souvent) car tu te dis que forcément tu n’es pas sous le regard de ton boss. Et même si en télétravail tu es supposé travailler dans les mêmes conditions que sur site, je ne serais pas choqué s’il y avait une certaine surveillance tant qu’elle n’est pas abusive car justement en faisant du télétravail on retire la vision directe du boss.

Cette plus grande productivité s’explique aussi par l’absence de trajet et de « parasites » (discussion entre collègues par exemple).

Mais oui des abus ont déjà été constatés. Mais parfois ce sont des abus différents de ceux sur sites. Exemple : sieste à la maison mais moins de pauses café.

La RH de ma boîte a fait une petite information dans laquelle il était dit que le télétravail sembait améliorer la productivité durant les deux premières années. Après je ne sais pas, mais perso justement après mes deux ans j’ai commencé à essayer d’aligner ma « grande » productivité du télétravail (notamment mes horaires qii sont variables) à celle de mon travail sur site car au début je ressentais des bénéfices évident sur mon stress et ma santé, mais avec le temps cette cadence supérieure à la maison donnait l’inverse. Conçu à la base pour une meilleure concialiation vie privée et professionnelle, on peut se laisser piéger et avoir l’effet inverse.

Sujet difficile à évaluer en somme.

nirgal76

Pour travailler dans une équipe ou ça se fait, on travaille tous beaucoup mieux à la maison (si on y est seul bien entendu et dans un lieu dédié, pas avec le portable sur le canapé devant la tv).
A tel point que l’on peut justement se permettre de travailler moins longtemps car on abat ces jours là la même quantité de boulot en moins de temps.
J’suis d’accord avec marc, ceux qui ont du mal sont souvent les mêmes que ceux qui ne sont pas les plus productifs au bureau.
Pas de route, pas d’openspace hyper pollué de discussions de we, de sonneries incessantes de téléphones (mobile avec toutes les sonneries débiles imaginables), de réunions improvisées et bruyantes au milieu de tous, la pause de 20 minutes au café, les discussions de couloir, le temps passé pour du perso sur son mobile (en constante augmentation, ça enlève facilement plusieurs heures de travail par jour, qu’ils « volent » à l’entreprise).
Bref, j’observe les gens dans cet openspace et franchement, présence est très loin de rimer avec travail. Les heures réellement productives dans une journée sont peu nombreuses… Mais malheureusement, en France, c’est souvent vu comme ça, les ptits chefaillons fonctionnent encore comme dans les années 60, plus comme des surveillants que comme des managers. Si tu es là et fait des heures, t’es bien vu. Vaut mieux rester 10H à faire du net et papotter au bureau qu’a bosser 6H très productive chez toi.