Lassé de la pollution visuelle publicitaire ? Un développeur a mis au point une application pour lunettes de réalité augmentée qui fait office de bloqueur de publicités dans le monde réel. Son projet expérimental utilise l'IA pour identifier et masquer les panneaux et logos, offrant un aperçu d'un futur où nous pourrions contrôler notre environnement visuel.

- L'article explore les dernières innovations technologiques, mettant en avant les avancées en intelligence artificielle et robotique.
- Il souligne l'impact de ces technologies sur divers secteurs, notamment la santé, l'éducation et l'industrie.
- Les experts prévoient une adoption croissante, transformant notre quotidien et posant des défis éthiques importants.
Alors que Google bataille pour y mettre fin, les bloqueurs de publicités sont devenus des outils indispensables pour de nombreux internautes souhaitant une expérience de navigation plus épurée. S'inspirant de ce principe, l'ingénieur logiciel belge Stijn Spanhove a transposé le concept dans le monde physique. Son application, conçue pour des lunettes connectées, promet de filtrer en temps réel les sollicitations commerciales qui saturent nos villes, posant ainsi la question fondamentale du contrôle que nous exerçons sur notre propre perception de la réalité.
Un filtre anti-pub personnel grâce à l'IA et la RA
Le projet de Stijn Spanhove repose sur la combinaison de deux technologies de pointe. Côté matériel, l'application fonctionne sur la cinquième génération des Spectacles, les lunettes de réalité augmentée (AR) conçues par Snap. Côté logiciel, le cerveau de l'opération n'est autre que Gemini, le modèle d'intelligence artificielle de Google, qui se charge de l'analyse et de l'identification des contenus publicitaires.
Le travail de Spanhove explore une nouvelle frontière, celle de l'espace public physique, en proposant une solution individuelle à un problème collectif. Le choix des Spectacles n'est pas anodin, Snap continuant de pousser ses solutions matérielles auprès des développeurs, notamment via un abonnement mensuel pour accéder à la dernière génération de ses lunettes.
L'application a été développée en s'appuyant sur les bibliothèques et les API mises à disposition par Snap sur GitHub, ce qui la cantonne pour l'instant à cet écosystème matériel spécifique. Cependant, sa conception ouvre la voie à des adaptations futures sur d'autres plateformes qui s'imposent sur le marché, comme le Vision Pro d'Apple ou les casques de la gamme Meta Quest, si la demande venait à se confirmer.
Comment ça marche concrètement ?
Le fonctionnement de ce bloqueur de publicités physique est relativement direct. Équipé des lunettes, l'utilisateur voit son environnement analysé en continu par l'application. Grâce à la puissance de calcul de Gemini, le système est capable de reconnaître une grande variété de supports publicitaires : panneaux d'affichage, affiches dans les transports, publicités dans les journaux et même les logos présents sur des emballages de produits.
Une fois une publicité détectée, l'application la masque en superposant un simple carré rouge, affichant parfois le nom de la marque ainsi occultée. La démonstration partagée par le développeur montre une efficacité notable, bien que le projet soit encore à un stade précoce de développement. « C'est encore précoce et expérimental, mais il est passionnant d'envisager un avenir où l'on contrôle le contenu physique que l'on voit », explique Stijn Spanhove. Ce projet, bien qu'encore à l'état de prototype, est une preuve de concept intéressante sur le potentiel de la réalité étendue (XR). Des suggestions émergent déjà pour améliorer l'expérience, comme remplacer le carré rouge par des éléments visuels plus agréables et contextuels, par exemple des plantes ou des œuvres d'art générées localement.
Les annonceurs exploitent l'IA et la RA pour créer des contenus personnalisés, des essais virtuels de produits ou des présentations dynamiques, renforçant ainsi la valeur perçue des marques. Cette application de blocage se positionne donc à contre-courant de la tendance marketing, en utilisant les mêmes technologies non pas pour enrichir la publicité, mais pour l'effacer complètement.
L'émergence d'un tel outil soulève un paradoxe intéressant. Alors que ce projet vise à supprimer la publicité de notre champ de vision, la réalité augmentée est également perçue par le secteur publicitaire comme un formidable vecteur d'engagement. Des campagnes interactives en RA permettent déjà de transformer des panneaux d'affichage statiques en expériences immersives, augmentant l'engagement des utilisateurs de manière significative.
Source : Windows Central
27 février 2025 à 09h45