Sable, usine et canal : la vie d’un processeur
Wind Of Change... Pour nous changer de l'habituelle litanie des tests de Processeurs, Cartes Graphiques et autres Cartes mères, nous nous sommes récemment fixé un objectif insensé ; celui de suivre la vie d'un processeur de sa fabrication à sa commercialisation. Pour parvenir à nos fins le géant américain Intel a bien voulu nous ouvrir les portes d'une de ses usines européennes, la Fab 24 située en Irlande, non loin de Dublin. Pour cette expédition pas comme les autres rendez-vous était pris à l'aéroport international de Roissy Charles De Gaulle, et plus précisément au terminal trois. Car avant de nous faire visiter l'une des usines les plus modernes d'Europe, Intel voulait nous dépayser quelque peu, direction une destination tenue secrète jusqu'au dernier moment. Nous avions bien reçu en guise d'indice une bouteille de verre remplie de sable et contenant un parchemin sibyllin, mais quelle ne fut pas notre surprise d'atterrir en plein désert marocain, dans les dunes de Merzouga pour un bivouac improvisé. À première vue il n'y a pas grand processeur qui pousse dans le désert, et pourtant cela serait oublier bien vite la matière première d'un processeur : le sable. C'est donc de ce sable et plus précisément de sa matière, le silicium, que tout a commencé il y a maintenant une quarantaine d'années, époque à laquelle Gordon Moore, fondateur d'Intel, énonçait sa fameuse prédiction qui est devenue depuis la « loi de Moore » et selon laquelle le nombre de transistors au sein d'un processeur double tous les dix-huit mois.