3 Français sur 4 avouent ne pas se sentir maîtres de leurs données personnelles en ligne

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
18 mars 2021 à 16h32
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© geralt / Pixabay
© geralt / Pixabay

Une enquête de The Trade Desk relaie la malaise qui règne chez les Français au sujet du traitement et du contrôle de leurs données personnelles. Une vraie crise de confiance.

L'instauration du RGPD en mai 2018 et la fin annoncée des cookies tiers de Google (qui seront remplacés par une solution soi-disant plus favorable pour les utilisateurs et leur vie privée) peuvent être autant d'arguments censés rassurer les internautes et mobinautes français sur l'utilisation de leurs données personnelles. Pourtant, rien n'y fait. Les fuites de données subies par de nombreuses entreprises et le flou qui règne autour du traitement des informations personnelles ne font qu'entretenir le doute. Plus de 3 Français sur 4 ne se sentent aujourd'hui tout simplement pas maîtres de leurs données en ligne.

Des Français qui s'estiment mal informés sur la collecte des données

La société de technologie consacrée aux acheteurs de publicité online, The Trade Desk, a interrogé 1 020 consommateurs français à la fin du mois de décembre dernier. La société voulait prendre le pouls des Français sur la confidentialité des données, la sécurité et l'échange de valeurs sur Internet. Et il s'avère que l'étude est on ne peut plus claire : les consommateurs ont du mal à accorder leur confiance.

77 % des Français, soit près de 8 sur 10, restent aujourd'hui préoccupés par la collecte et l'utilisation de leurs données sur Internet. Et ce, malgré la mise en œuvre du RPGD. Ils sont même 74 % à penser que les informations censées les guider là-dessus sont difficiles à comprendre.

C'est donc un mélange fait de manques de compréhension, de pédagogie et de transparence qui semble être à l'origine de cette réticence des consommateurs à partager leurs données en ligne. Et cette défiance pourrait à terme devenir un problème pour les éditeurs de sites, dont les revenus dépendent grandement de la publicité par la donnée.

Mais les Français conservent une envie d'apprendre, de savoir et de s'informer. Ils sont 8 sur 10 à clamer leur désir d'en savoir plus sur la façon dont leurs données sont ponctionnées lors de leur navigation sur le Web. « En donnant aux gens plus d'informations, nous renforçons la confiance et encourageons un plus grand partage des données, ce qui est essentiel pour favoriser l'échange de valeur de l’Open Internet : des contenus gratuits dont nous profitons tous chaque jour » préconise Yann Blat, de chez The Trade Desk France.

La confiance, ça se mérite

Outre la collecte de données et la publicité, les internautes français demeurent encore réticents face au modèle des paywalls et des data walls. Les paywalls, c'est un peu ce que l'on appelait il y a le peu le « freemium » : c'est l'équivalent de l'abonnement pour les journaux et magazines papiers, mais en ligne.

86 % des Français ne sont pas vraiment fans de la méthode et affirment être agacés lorsqu'on leur demande de souscrire à un abonnement pour débloquer le contenu d'un site internet, ce qui devient de plus en plus une norme du côté des médias français, certains proposant même davantage de contenus soumis à un abonnement que de contenus gratuits.

Mais 67 % des personnes interrogées se disent prêtes à créer un compte sur un site qui l'oblige, si elles parviennent à savoir comment leurs données personnelles seront réutilisées. L'inverse est tout à fait vrai : 7 Français sur 10 ne veulent pas créer de compte sur un site s'ils n'obtiennent pas des garanties sur la protection des données transmises.

La transparence demeure donc le maître mot. Si l'internaute parvient à avoir davantage confiance, il est alors manifestement plus enclin à partager ses données, que ce soit avec des annonceurs, des éditeurs ou des marques.

Source : étude The Trade Desk France

Alexandre Boero

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Journaliste, chargé de l'actualité de CLUBIC. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de CLUBIC. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM), pour écrire, interroger, filmer, monter et produire au quotidien. Des atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la prod' vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et Koh-Lanta :)

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Commentaires (8)

jvachez
Il y a aussi le problème des champs obligatoires.<br /> C’est hallucinant le nombre de sites qui demandent un numéro de téléphone.<br /> Pour les concours pratiquement tous demandent la totale, nom, prénom, adresse, téléphone pour l’ensemble des participants alors que contacter les quelques gagnants par e-mail pour envoyer les lots serait largement suffisant.<br /> Il y a aussi le pire de tout, les sites qui demandent la CB pour une offre d’essai, là aussi envoyer des mails de relance avant la fin de l’essai pour que ceux qui veulent continuer fasse le nécessaire serait suffisant. Toutes les infos restent en plus très souvent stockées même s’il n’y a pas ou plus d’abonnement.
ivico
Je vous invite, systématiquement, à envoyer un mail DPO (duffit de voir dans les cgu ou mentions legales les adresse en privacy@… ou dpo@…).<br /> Pour toute question sur ses donnees, il y a OBliGATION de répondre, au moins partiellement, sous 1 mois.<br /> Vous seriez étonné de voir ceux qui ne prennent même pas la peine de répondre alors que c’est une obligation du RGPD.<br /> Apres, si le coeur vous en dit, vous pouvez vous tourner vers la CNIL.<br /> Perso, j’ai bien dû faire cette procédure une 10aine de fois. On apprend des choses et surtout on s’aperçoit que des infos erronées sont présentes en base ce qui conduit parfois a des erreurs qui peuvent parfois être grave et nous porter prejudice. Le RGPD c’est pas que pour faire **** il y a aussi des vrzis cas d’usage!
iosandroid
Donc si on lis le titre de l’article à l’envers ça veut dire que 1 français sur 4 pense être maitre de ses données en ligne ? C’est plutôt inquiétant qu’autant de personnes ne comprennent pas que dès que vous allez sur internet, votre vie privée est finie, tous les sites vous traquent et cela même sans vous inscrire dessus ils récupèrent à minima les IP publiques en vue de stat de provenance de leur audience. Et si vous divulguez des données privées celles ci vous échapperont définitivement.
Johnny6
«&nbsp;3 Français sur 4 avouent ne pas se sentir maîtres de leurs données personnelles en ligne.&nbsp;»<br /> Sans blague ?
Martin_Penwald
J’allais le dire. 1 Français sur 4 n’a aucune idée qu’il n’a plus la maîtrise de ses données personnelles.
mrassol
Non mais c’est complètement normal ca … le cadeau il est monnayé contre tes données …
dante0891
Quand on pourra supprimer son compte en un seul clic (hein Clubic) et sans devoir attendre 72h ou plus (FB ou Linkedin)) que le compte soit totalement et réellement supprimé on avancera à grand pas.<br /> Le pire ce sont les paramètres des comptes dont on trouve pas tout de suite ce que l’on cherche…
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