Wirecard, prestataire de services de paiement, dépose le bilan et laisse une dette colossale

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
26 juin 2020 à 14h04
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Wirecard © Wirecard

La société allemande a demandé l'ouverture d'une procédure de faillite. Elle pourrait laisser derrière elle 3,5 milliards d'euros de créances, un montant qui ne serait sans doute jamais remboursé.

En l'espace de quelques jours, Wirecard est passée du statut d'idole de la fintech allemande au remarquable potentiel et aux partenaires de renom (Visa, Mastercard, Orange etc.) au statut d'entreprise en faillite. La firme a demandé, jeudi 25 juin, l'ouverture d'une procédure de dépôt de bilan, quelques jours seulement après avoir constaté un gouffre d'environ 2 milliards d'euros dans ses finances.

De nombreux créanciers qui pourraient ne pas voir la couleur de leur argent

Face à la menace de l'insolvabilité et du surendettement, Wirecard a réclamé l'ouverture d'une procédure de faillite alors que l'entreprise d'outre-Rhin est au centre de l'attention depuis l'éclatement du scandale autour du trou de 1,9 milliard d'euros dans ses comptes.

Cette procédure de bilan ne sera pas sans conséquences pour les créanciers de la société spécialisée dans les paiements électroniques, puisque le dépôt de bilan pourrait laisser une ardoise de 3,5 milliards d'euros. Une dette qui ne serait ainsi jamais remboursée. La firme doit notamment 1,75 milliard d'euros à une quinzaine de banques et 500 millions d'euros auprès d'investisseurs obligataires.

Le trou de la discorde

Le 19 juin, le désormais ex-président-directeur général de Wirecard, Markus Braun, avait démissionné de son poste (il a depuis été remis en liberté conditionnelle en l'échange d'une caution rondelette de 5 millions d'euros). Une décision qui a entraîné, seulement deux jours plus tard, la découverte officielle d'un trou de 1,9 milliard d'euros et le refus par le cabinet Ernest & Young de certifier les comptes de l'entreprise pour l'année 2019.

La somme, qui était censée se trouver sur des comptes bancaires aux Philippines, n'a en réalité tout simplement jamais existé. "Cet argent s'est envolé", évoquera un peu plus tard une source proche de l'un des créanciers de la société déchue. "On pourra peut-être récupérer quelques euros dans quelques années, mais on passe la perte dans nos comptes dès maintenant."

Alors que l'entreprise valait plusieurs milliards d'euros il y a quelques jours avec une action en Bourse unitaire supérieure à 100 euros, celle-ci pèserait moins de 300 millions d'euros désormais. Et son cours de Bourse est passé sous la barre des 2 euros l'action au moment où nous écrivons ces lignes, alors que la cotation du titre fut provisoirement suspendue jeudi, après l'annonce du dépôt de bilan.

Alors que Wirecard pourrait faire connaître la même procédure à ses filiales, le procureur de Munich, de son côté, indique avoir procédé récemment à une perquisition du siège de l'entreprise allemande. Il se dit déjà prêt à "examiner tous les recours possibles."

Source : Les Echos

Alexandre Boero

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM, école reconnue par la profession), pour écrire, interviewer, filmer, monter et produire du contenu écrit, audio ou vidéo au quotidien. Quelques atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la production vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et la musique :)

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Commentaires (13)

AlexLex14
L’avenir s’inscrit en pointillés pour Wirecard. Les partenaires ont envie de se désengager et ce n’est que parce qu’ils n’ont pas encore d’alternative qu’ils ne le font pas officiellement pour certains. À voir comment la situation va évoluer dans les prochains jours.<br /> Une grosse entreprise française (dont je me dois de taire le nom pour préserver mes sources) partenaire de Wirecard se refuse à faire de commentaire, une autre m’indique prendre son temps avant de communiquer. Clairement, l’heure n’est pas au soutien de Wirecard.<br /> Et les 25% dont nous parlons, c’est le fameux trou de 1,9 milliard.<br /> Comment imaginez qu’un créancier puisse encore accorder sa confiance à l’entreprise ? Et vu que l’État allemand s’en mêle… ça va être compliqué.
Batc
Ce qui devait arriver arriva ! Ne serait-ce pas le plus gros casse depuis belle lurette ? On me dit que Netflix serait sur le coup…<br /> Plus sérieusement, sommes nous vraiment sur du montant des dettes fournisseurs ? Ils semblent bien (trop) silencieux pour le moment.
jakodorn
Quand on sait que tout est basé sur la confiance ,et ce type de marché n’aime pas le vide on peut douter du retour de Wirecard , d’autres vont se ruer sur leur part et rien leur laisser
calude_vincent
Je pense que tout fonctionnais bien mais que le paramètre<br /> covid ou pandémie, ne fessais tout simplement pas partie de l’équation qui définie l’algorithme de leur cahier des charges.
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