Pulse Contest : les startups françaises font leur pitch à Lyon cette semaine

Guillaume Belfiore
Par Guillaume Belfiore, Rédacteur en chef adjoint.
Publié le 13 mai 2014 à 18h25
Cette semaine, la ville de Lyon accueille le concours Pulse organisé conjointement par Huawei et l'association la Cuisine du Web. La ville intelligente, le big data et les objets connectés sont à l'honneur avec à la clé 300 000 euros qui seront partagés entre les différentes startups élues dans chacune de ces catégories. Clubic est partenaire de cet événement, l'occasion de découvrir quelques-unes de ces jeunes pousses.

Redbird



Fondée en 2012, Redbird se définit comme une compagnie de drones civils. Elle se positionne plus précisément entre les constructeurs et les clients finaux en proposant une offre globale de services. La société explique en effet que les grands comptes, tels qu'EDF ou la SNCF, ne souhaitent pas développer leurs propres matériels mais envisagent de les sous-traiter à un tiers. Redbird y greffe donc l'intelligence répondant aux besoins précis de l'entreprise cliente.

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Connectés aux stations de contrôle au sol, les drones pourront être capables de récupérer plusieurs types de données grâce à des capteurs infra-rouge et, à l'avenir, des capteurs laser. De la topographie à la géomatique en passant par la télédétection, Redbird cible plusieurs marchés : les réseaux de transports et d'énergie, les travaux publics mais également l'agriculture de précision.

Selon la jeune pousse, un drone serait capable de récupérer 1000 fois plus de données qu'un géomètre traditionnel et plusieurs entreprises auraient déjà manifesté leur intérêt : Colas, Vinci, Veolia, Total ou encore GDF. Elle a notamment engagé des discussions avec un opérateur afin d'implémenter la technologie 4G directement à bord des drones afin de permettre par exemple la lecture d'un flux vidéo en direct sur une tablette connectée.


Lima



La société Lima se positionne sur le secteur du stockage privé et se trouve plus précisément à mi-chemin entre les services sur serveurs distants et les solutions de type Synology ou Pogoplug.

Lima commercialise un petit boitier doté d'un port Ethernet à connecter sur sa box Internet ainsi que d'une prise USB sur laquelle viendra se brancher un disque dur. Si le processus n'est certes pas révolutionnaire, Lima promet une véritable intégration au système d'exploitation, qu'il s'agisse de Windows, OS X ou Linux.

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Lima propose en effet d'intégrer directement le disque dur partagé en réseau au sein de l'OS avec une couche d'abstraction logicielle remplaçant directement le système de fichiers virtuel. Ce dernier sera ainsi d'emblée reconnu par les applications installées sur les ordinateurs et se présentera sous la forme d'un espace de stockage unifié. Pour l'utilisateur, plus qu'un simple dossier, c'est tout le disque dur qui sera donc complètement remplacé, les fichiers présents sur ce dernier étant directement transférés vers le disque dur en réseau. Ainsi un document créé sur une machine sera d'emblée disponible sur une autre. Un clic-droit permettra de rendre ce dernier disponible en mode déconnecté.

Côté mobile, Lima dispose d'une application iOS et Android ainsi que d'un site Web.

La société compte vendre ces petits boitiers et perçoit plusieurs opportunités de commercialiser des services tiers comme des sauvegardes régulières sur serveurs distants en partenariat avec de sociétés de type BackBaze ou Crashplan ou l'impression de photos.


Wattlet



Basée à Toulouse, la société Wattlet s'appuie sur l'architecture actuelle des réseaux électriques afin de connecter la maison. Wattlet commercialise des micro-modules - baptisés Wattcubes - lesquels viennent se placer derrière les interrupteurs.

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Il suffira à l'utilisateur de passer un badge devant un interrupteur afin d'associer ce dernier avec n'importe quel l'appareil de son choix (volet roulant, chauffage, ventilation...). Les commandes pourront en outre être réalisées directement via Internet ou une application mobile.

Pour le client final, cette solution promet d'apporter une plus grande souplesse puisque pour commander un appareil placé en extérieur, il ne sera plus nécessaire de tirer un câble. En outre le CPL assurerait un meilleur résultat que les dispositifs actuels de radio-fréquence dont la communication peine à traverser les murs épais.

Wattlet commercialise ce boitier aux professionnels et aux électriciens. Pour le consommateur, il sera facturé entre 79 et 89 euros TTC. La société vise le marché français, belge et norvégien.


SanTech



En partant du constat que la France vieillit de 4 mois chaque année, Christophe Lorieux a fondé SanTech afin d'assurer une meilleure intégration des personnes âgées, lesquelles représenteraient aujourd'hui 30% de la population française.

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SanTech se présente en tant qu'éditeur de solutions permettant d'accompagner les personnes âgées au quotidien afin qu'elles conservent leur autonomie en restant chez elles et, par la même occasion, de réduire les frais des collectivités locales. L'objectif est donc de mieux les intégrer dans la smart city de demain.

La plateforme propose ainsi différents services gérés par la mairie elle-même et permettant aux personnes âgées de programmer diverses activités : portage de courses, promenades, serious gaming, communauté, vidéo chat...

La société a notamment travaillé avec un Conseil Général ou, sur les 20 000 personnes aujourd'hui les plus dépendantes, la solution de SanTech permettrait d'économiser 7 millions d'euros après 4 années. Le modèle économique d'éditeur de logiciel de SanTech représente 6 à 7% de ce bénéfice.

Santech perçoit également des opportunités à l'étranger et notamment en Chine et au Japon.


Bealder



La jeune pousse Bealder se positionne sur le marché de la mobilité et parie notamment sur la technologie Bluetooth Low Energy avec la commercialisation de balises autonomes couplées à une solution logicielle.

Pour Bealder il s'agit de répondre à trois problématiques souvent identifiées par les professionnels, notamment dans le domaine du commerce. D'une part il est difficile de géo-localiser précisément une personne dans un espace physique. D'autre part, le commerçant souhaite pouvoir identifier plus clairement le client et ses affinités. Enfin, Bealder promet de diffuser une information contextuelle répondant aux besoins du client final.

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A l'heure actuelle, la moitié des smartphones seraient compatibles avec la technologie Bluetooth Low Energy, lesquels seront automatiquement repérés par les balises placées dans un magasin. Celles-ci sont en mesure de capter une personne à 30 ou 40 mètres et pourront retourner différentes informations en fonction de la distance, par exemple lorsqu'une personne s'approche d'un produit spécifique.

La société développe également une solution logicielle qu'elle commercialise auprès des distributeurs. Celle-ci permet d'analyser diverses données afin de dresser le parcours client, et de repérer les zones chaudes et froides d'une boutique. Bealder a notamment travaillé avec Darty en implémentant sa technologie au sein de l'application officielle du marchand.


FeetMe



Si l'objet connecté se développe de plus en plus dans le secteur de la santé, la société FeetMe s'intéresse à un domaine bien particulier : les pieds des personnes diabétiques. Ces derniers peuvent être atteints de neuropathie diabétique due à de petites lésions à peine perceptibles par les diabétiques, se transformant en ulcères, et pouvant mener à l'amputation.

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FeetMe commercialise une semelle dotée de micro capteurs connectés permettant de détecter les éventuels corps étrangers sous la plante des pieds. La personne est ainsi alertée sur son smartphone et les données peuvent en outre être analysées par les spécialistes. Celles-ci permettront de dresser des algorithmes permettant de détecter les conséquences d'une surpression observée par les capteurs. En France, sur les 250 000 personnes souffrant de diabète ne ressentant plus leurs membres inférieurs, 10 000 d'entre elles seraient amputées chaque année (100 000 personnes aux Etats-Unis).

FeetMe souhaite tout d'abord travailler en partenariat avec les 300 000 podologues en France afin de proposer ses semelles en tant qu'outil d'analyse afin d'obtenir davantage de crédibilité et avant de les commercialiser aux client finaux. Outre une aide médicale, FeetMe estime pouvoir faire économiser 38 milliards d'euros par an à l'Organisation de coopération et de développement économiques.


CyberCPU



La société SecureIC, présente CyberCPU, une solution de sécurité matérielle venant directement se greffer sur le coeur du CPU. SecureIC estime que les logiciels d'antivirus traditionnels posent plusieurs problèmes. D'une part, ils ont un impact sur les performances de la machine, d'autre part ils sont limités par le support hardware du processeur.

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SecureIC commercialise ainsi plusieurs briques matérielles ainsi que des propriétés intellectuelles, et a notamment signé avec le constructeur Cortus développant des processeurs à faible consommation.

La société explique plancher sur une solution générique capable de supporter l'ensemble des CPU du marché. Les mises à jour éventuelles seraient alors déployées à chaque nouvelle génération de processeurs.


AgoraEnergy



Dans le domaine de la ville connectée, AgoraEnergy met à disposition des capteurs connectés en radio au réseau professionnel SigFox. Parmi ses travaux la start-up propose notamment Plug and Collect un mécanisme permettant d'optimiser la collecte des points d'apport volontaires, par exemple pour le dépôt des bouteilles de verre usagers.

AgoraEnergy a notamment mené une expérience à Chatenay Malabry en constatant que les collectes systématiques étaient effectuées lorsque les 500 conteneurs n'étaient qu'à 50% de leur capacité. Ces capteurs ont alors permis d'économiser 15 000 euros par mois.

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La société met à disposition un tableau de bord en mode SaaS, lequel permet de gérer le parc avec plusieurs types de rapports ainsi que des notifications, par exemple sur l'état de la batterie des capteurs (évaluée à 10 ans). Ces informations sont présentées sur une carte et permettent alors d'optimiser l'itinéraire de la collecte.

AgoraEnergy estime avoir un temps d'avance sur la concurrence, laquelle s'appuie sur les opérateurs traditionnels avec des frais supplémentaires en insérant des cartes SIM au sein de chaque capteur. La société a notamment mis ses capteurs sur l'autoroute A1 en partenariat avec Sanef ainsi que dans les villes de Pontoise et Puteaux. Elle a également amorcé un test à Madrid avec Abertis.


Pulseo



La société Dynseo, spécialisée dans l'e-santé, présente aujourd'hui son projet Pulseo, lequel vise à relier un bracelet connecté à une tablette équipée de diverses applications de tests cognitifs médicalisés, de stimulation ludique ou de réseaux communautaires d'entre-aide.

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Déjà présente au sein des quatre plus gros groupes de maisons de retraite, Dynseo souhaite désormais s'associer avec Huawei et tirer parti du bracelet connecté TalkBand pour traiter divers types de données et les greffer au sein de sa plateforme.

Dynseo a notamment sécurisé des contrats exclusifs afin de numériser et distribuer les tests cognitifs jusqu'alors disponibles en version papier. La société entend commercialiser des applications mobiles de prévention médicale et s'attend à réaliser un chiffre d'affaires de 350 000 euros.


QiVivo



En partant du constat que la facture énergétique représente en moyenne 6,5% du pouvoir d'achat et que le chauffage compte pour 65% de celle-ci, QiVivo a développé un thermostat connecté, le Qibox. Une fois raccordé au réseau, ce dernier pourra être automatiquement piloté depuis un serveur distant.

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L'idée est d'ajuster les paramètres du thermostat via un algorithme d'intelligence artificielle en fonction des conditions météo, c'est-à-dire en prenant en compte l'influence du vent et le degré d'ensoleillement. Le Qibox Thermostat est commercialisé à 100 euros et se couple à un abonnement de 4 euros par mois. Sans cet abonnement, l'utilisateur final ne disposera pas de l'algorithme mais retrouvera tout de même le pilotage à distance à partir de son smartphone.

La société estime que qu'environ 30% des consommateurs seront prêts à opter pour l'abonnement. Sur 70 foyers évalués, le Qibox permettrait de réduire la facture énergétique de l'ordre de 40%.



Guillaume Belfiore
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