Face au "darwinisme numérique", les entreprises seraient mal outillées

23 juillet 2015 à 15h22
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Dans leur mue numérique, les entreprises s'entourent et se nourrissent de start-up. Elles montent aussi des centres de R&D dans les grands pôles d'innovation, non sans difficulté.

Le mouvement en cours de transformation numérique des entreprises entraîne un besoin d'adaptation, selon Capgemini Consulting. Un processus qui permettra à certains acteurs de survivre dans un environnement « tout digital ». Alors que d'autres n'auront pas réussi leur mue. Seulement, les équipes de R&D, au centre de ce processus de changement, seraient « mal outillées », affirme la société de services au travers d'une étude.

Celle-ci a été menée par Capgemini Consulting en collaboration avec la société de conseil en technologies Altimer entre les mois de février et juillet 2015, auprès des 200 plus grandes entreprises mondiales selon Bloomberg, et évoluant dans cinq secteurs principaux que sont l'automobile, les services financiers, les produits de consommation et le commerce de détail, l'industrie manufacturière et enfin, les télécoms.

La première observation frappante est que 38 % de ces grands groupes ont déjà installé un centre dédié à l'innovation au sein de pôles technologiques. Des sites principalement situés aux États-Unis et, ce n'est pas un scoop, dans la Silicon Valley : 61 % de ces entreprises y ont déjà créé un, ou plusieurs de leurs centres. Mais selon l'étude, d'autres pôles émergent. C'est le cas dans une dizaine de villes en Europe et en Asie.


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Près des deux tiers des 200 plus grands groupes ont un ou plusieurs centres de R&D dans la Silicon Valley - Crédit : Silicon Valley (HBO)

Dans ces centres d'innovation, les sujets les plus étudiés sont avant tout les plus matures - plus à même d'apporter des bénéfices à moyen terme. Il s'agit, à 63 %, de la mobilité et, à 51 %, du big data et l'analytics.
La réalité virtuelle pèse 13 % dans ces travaux, autant que la robotique. L'impression 3D, à peine 5 %.

Avoir un cap clair en lien avec des besoins concrets

Ces centres ont cependant un taux de pénétration bien différent selon le secteur : 58 % dans l'industrie manufacturière, mais à l'autre bout, seulement 28 % dans les services financiers. Et pour cause : entre 80 et 90 % de ces centres « échouent dans leur mission » selon un expert mentionné dans cette étude. Si ces centres peuvent recevoir de « substantiels » investissements de la part des grandes entreprises mondiales, ils doivent, pour être rentables, avoir un « cap clair » et en « adéquation avec les besoins de l'entreprise ».

Pour déployer des centres d'innovation pérennes, les auteurs de l'étude recommandent notamment « de choisir un axe stratégique qui soit ni trop futuriste, ni trop près des opérations commerciales », mais aussi d'« associer étroitement les différentes divisions et entités opérationnelles pour éviter l'isolation », de créer une équipe « véritablement multifonctionnelle » et enfin, de ne pas hésiter à abandonner certains projets.

« La conception des centres d'innovation, qui jouissent d'un budget colossal, combinée avec la possibilité d'accéder à la clientèle offrent une excellente opportunité aux organisations traditionnelles pour dynamiser leur capacité d'innovation », constate néanmoins Fernando Alvarez, directeur numérique chez Capgemini Consulting. Une forme d'alternative, en somme, à l'open innovation, où le changement vient des start-up.


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