Qu'est-ce que le Request To Pay, ce standard européen de paiement qui entre en vigueur aujourd'hui même ?

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
15 juin 2021 à 16h32
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© European Payments Council
© European Payments Council

Le Request To Pay est entré en vigueur le 15 juin 2021. Il ne s'agit pas d'un nouveau moyen de paiement, mais bien d'un moyen de demander une initiation de paiement, une sorte de solution renforçant la confiance et la sécurité des opérations entre le payeur et le payé.

En vigueur depuis le mardi 15 juin, le Request To Pay (RTP), que l'on peut traduire par « requête de paiement », se présente comme une fonctionnalité de messagerie destinée à compléter le paiement instantané, qui s'est démocratisé ces dernières années. Chapeauté par le Conseil européen des paiements, ce nouveau service n'est pas un moyen ni un instrument de paiement. Il est conçu comme étant un moyen de demander une initiation de paiement, avec la prise en charge du processus de bout en bout. Expliquons cela plus en détail.

Le Request To Pay, un processus sécurisé de bout en bout

Le Conseil européen des paiements décrit le Request To Pay comme un complément au flux de paiement. Il prend en effet en charge le processus de bout en bout et se situe entre deux extrémités : entre la transaction commerciale et le paiement. Plus précisément, le service est basé sur la norme ISO 20022, et peut se présenter comme un schéma de messagerie et nouvelle solution pour demander un paiement.

De façon structurelle, le RTP vient s'insérer dans un processus de paiement qui compte désormais sept étapes :

  1. D'abord, le payeur et le payé démarrent le processus de la transaction d'un bien ou d'un service, que ce soit en physique en ligne.
  2. Ensuite, le payé livre au payeur les informations nécessaires : montant de la transaction, dates de validité et d'exécution de la demande. C'est à ce moment-là qu'il initie le Request To Pay.
  3. Le payeur est informé par le biais d'une notification. Il doit alors s'identifier auprès de sa banque.
  4. Le payeur autorise l'émission du paiement. On est ici dans la phase suivante : celle de l'acceptation ou du refus.
  5. Le commerçant obtient la confirmation d'acceptation du RTP, et le paiement peut s'engager.
  6. La banque du payeur lance un virement instantané vers la banque du payé.
  7. Et le service est fourni, l'affaire conclue.
Le parcours d’encaissement avec les services Request-to-pay de WL Bill Pay & Match (© Wordline)
Le parcours d’encaissement avec les services Request-to-pay de WL Bill Pay & Match (© Wordline)

Un service qui avantage à la fois les payeurs et les payés

Commerce physique et en ligne, encaissement de facture électronique ou paiement de personne à personne, plusieurs cas d'usages ont déjà été identifiés. Qu'il s'agisse du paiement sans contact du commerçant vers le mobile du consommateur (par QR-code, Bluetooth ou NFC), de tout type d'encaissement dans la grande distribution ou de particulier à particulier, du paiement d'une facture, ou du règlement de ses impôts, on cherche souvent l'immédiateté du virement.

La solution du virement SEPA, elle, ne respecte pas, en l'état, les garanties nécessaires à satisfaire cette exigence de l'instantanéité. Le Request To Pay pourrait ainsi s'ériger en standard sur le marché global du paiement. Et les avantages du RTP sont nombreux.

Au niveau de l'expérience utilisateur, le payeur ou client pourra apprécier le dialogue direct avec le payé ou l'émetteur de factures. Les paiements pourront être instantanés, sécurisés. Ils pourront aussi être plus facilement échelonnés, avec des litiges entre payeurs et payés qui pourraient être moins courants. Mais convaincre les Français, très attachés aux modes de paiement actuels, ne sera pas une mince affaire. Les banques, à la recherche de nouvelles sources de revenus, trouveront peut-être les arguments.

Alexandre Boero

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM, école reconnue par la profession), pour écrire, interviewer, filmer, monter et produire du contenu écrit, audio ou vidéo au quotidien. Quelques atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la production vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et la musique :)

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Commentaires (18)

Aloyse57
C’est bon, on a compris : retour au cash pour les transactions légères et aux chèques pour les montants plus volumineux.<br /> Ça devient ridicule cette surenchère de moyens : ce qui était au départ un moyen plus simple de payer devient un cauchemar.<br /> Au moins je ne suis pas (pas encore) touché au Québec : rien de tout ça.
AlexLex14
Aloyse57:<br /> Au moins je ne suis pas (pas encore) touché au Québec : rien de tout ça.<br /> Bonjour à tous nos amis québécois
AlexLex14
C’est effectivement l’un des avantages de la solution : elle est à la fois B2B, B2C et C2C
MisterDams
Je suis pas sûr d’avoir tout compris… ou alors j’ai compris et ça arrive genre 15 ans trop tard.<br /> En soit ça permet juste d’envoyer une synthèse de la transaction pour simplifier l’initiation d’un virement instantané et éviter les erreurs ? (Pas de saisie de l’IBAN par le payeur, montant pré-rempli par la requête du payé, etc.)<br /> Ou c’est plutôt destiné à faire comme le système type e-facture utilisé en Suisse ?
AlexLex14
Tu as bien résumé. Et d’ailleurs les banques restent inquiètes visiblement, puisque les solutions Apple Pay et Google Pay (entre autres) sont déjà très avancées et font leur trou chez les utilisateurs. On peut alors se demander si cette solution de virement (qui permet de gérer toutes les transactions en fait et de procéder à des transactions entre des particuliers) va pouvoir faire le sien chez les consommateurs.
mazellan
Heum , on canada on appel ca un virement interact…lol vous être en retard
Vanilla
Oui mais nous on a pas de caribous !
Kahn-San
ça peut être intéressant pour éviter les arnaques aux faux chèques de banque (genre vente d’une voiture entrez particuliers)<br /> et je suppose que ce n’est pas annulable une fois validé (contrairement aux virements entre banques qui peuvent parfois aussi être sources d’arnaques)
briceio
Surtout l’intérêt premier: c’est plus sécurisé qu’un paiement par VISA car ça nécessite une acceptation du compte cible par la banque du payeur… donc plus de traçabilité et plus de sécurité. Et pas de plafonds de VISA à la mord moi le noeud… idéale pour payer le prochain MBP à 5300 €
bennukem
Ce n’est pas précisé, mais certainement aussi un moyen de lier une facture à un paiement très facilement. Terminé qui a versé quoi pour quoi.<br /> Bref, ce que sait faire PayPal Bitcoin etc depuis des lustres.<br /> Maintenant, reste à voir les frais, mais l’idée est là.
wackyseb
7 etapes c’est 6 de trop
Patrick_Beau
Il existe déjà des solutions, comme les paiements SEPA (SEPAmail).
Patrick_Beau
La validation du paiement est instantanée et irrévocable, comme pour une carte bleue.<br /> En gros, c’est un chèque, numérique, fiable, automatiquement encaissé à J+1/J+2, mais ça c’est à toi de négocier avec ta banque…
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