La capsule Starliner fera un second vol de test sans astronautes

Eric Bottlaender
Spécialiste espace
10 avril 2020 à 13h45
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La capsule Starliner de Boeing en préparation au Centre Spatial Kennedy. Crédits Boeing
La capsule Starliner de Boeing en préparation au Centre Spatial Kennedy. Crédits Boeing

La décision est tombée ce 6 avril. La première mission du véhicule de Boeing était passée très près de la catastrophe en décembre 2019.

L’entreprise s’engage pour un second vol inhabité qui devra faire montre de ses progrès.

Décisions difficiles

Boeing prend les devants pour couper court aux rumeurs : le deuxième vol orbital de la capsule Starliner sera un nouveau test sans astronautes à destination de l'ISS. « Faire voler une capsule inhabitée nous permettra de compléter tous les objectifs de test, et d'évaluer la performance de la capsule Starliner sans surcoûts pour le contribuable » souligne le communiqué de l'entreprise.

Lors de la campagne OFT-1 (Orbital Flight Test) le 20 décembre 2019, une erreur d'horloge de vol avait entraîné une suite d'événements empêchant la capsule de rejoindre l'ISS en sécurité. Et l'enquête qui a suivi a mis en évidence d'autres erreurs, dont une commande annulée au dernier moment et qui aurait pu mener la mission à la catastrophe.

Copie corrigée

Boeing travaille toujours main dans la main avec la NASA pour déterminer toute la liste des actions correctives (61 points identifiés) à mener après ce premier vol, notamment pour changer les procédures de tests au sol. L'agence souhaite logiquement que les erreurs découvertes lors du vol OFT-1 soient détectées bien plus tôt, avec des essais plus rigoureux notamment pour le logiciel de vol. Dans son propre communiqué, la NASA explique d'ailleurs que si Boeing avait souhaité mener comme prévu initialement son prochain vol avec un équipage, il aurait fallu apporter des garanties supplémentaires.

Avec la programmation du vol OFT-2 (pour lequel Boeing avait mis 410 millions de dollars de côté au cas où), l'entreprise de Seattle veut remettre les compteurs à zéro, et prouver que tous les problèmes sont réglés sur sa capsule. Elle s'élancera donc pour un amarrage automatisé sur l'ISS, et un retour dans le désert une semaine plus tard.

L'agenda favorable à SpaceX

La date du vol n'a pas été officiellement dévoilée, mais on sait déjà que la capsule concernée (ainsi que son lanceur) devrait être celle prévue pour le premier vol avec les astronautes Nicole Mann, Mike Fincke et Chris Ferguson.

Selon le Washington Post hier, en raison des corrections à apporter le vol ne pourra avoir lieu avant le troisième trimestre. C'est donc sur les épaules de SpaceX que reposent les espoirs de la NASA pour envoyer des astronautes en orbite en 2020. Pour l'instant, l'agenda tient bon : comme on le rappelait hier, le premier vol habité de la capsule Crew Dragon est prévu au mois de mai.

Source : Spacenews

Eric Bottlaender

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser v...

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

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Commentaires (5)

Element_n90
Starliner, Crew Dragon, Orion (et je compte pas Dream Chaser)… ça commence pas à faire beaucoup de capsules tout ça ? Ils n’auraient pas pu rationnaliser tout ça et n’en développer qu’une ? Après tout, les Russes qui en envoient tous les 4 matins depuis belles lurettes, n’ont jamais éprouvé le besoin d’en développer toute une flopée.
ebottlaender
La NASA a souhaité avoir accès à deux véhicules différents pour son contrat commercial crew, comme justement elle avait peur qu’un développement unique soit trop retardé voire même annulé à cause de problèmes techniques ou financiers. L’argument étant qu’en plus, elle ne paie « que » le développement à coûts fixes et devient ensuite cliente.<br /> Orion c’est justement différent. Développée par Lockheed Martin, c’est interne à la NASA et l’objectif est différent (donc le véhicule aussi). Mais du coup les surcoûts et les retards sont importants.
Niverolle
Oui, il faut préciser qu’Orion est conçue pour l’espace profond avec tout les (très gros) problèmes supplémentaires que cela implique (comme la vitesse de rentrée atmosphérique).<br /> Quand à Crew Dragon ou Starliner, ce n’est pas comme si elles n’étaient pas, elles aussi, en retard (j’ai quand même l’impression que beaucoup perdent tout bon sens et fantasme complètement dès que ça parle de Space X; or ils sont à la bourre et la NASA a du réserver en urgence des sièges sur Soyouz pour compenser).
Kfabien
Lockheed =&gt; est-ce la firme qui a fait un scandale dans les lancements défectueux?
ebottlaender
Euh, malheureusement ça ne me dit rien les « lancements défectueux » <br /> C’est la firme qui fait scandale avec le F35, récemment, c’est peut-être à ça que vous faites référence ?
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