La NASA démarre son enquête après le raté de Starliner

Eric Bottlaender
Spécialiste espace
08 janvier 2020 à 15h00
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CST-100 Starliner
La capsule Starliner en préparation au centre spatial Kennedy

Avec Boeing, une nouvelle équipe va examiner les causes du problème d'horloge interne qui a empêché le véhicule de rejoindre la Station Spatiale Internationale le 21 décembre dernier.

Une liste d'erreurs

Il faut en effet rechercher les causes de ce problème en profondeur. Grâce aux premiers communiqués, on sait déjà qu'une fois en orbite, la capsule CST-100 Starliner de Boeing a mal interprété une donnée issue de l'étage supérieur de la fusée Atlas-V, entraînant un décalage de 11 heures sur l'horloge interne du vaisseau, qui s'est alors mal orienté, a dépensé trop de carburant et a raté son rendez-vous avec l'ISS.

Toutefois, la NASA doit aller plus loin et étudier toutes les pistes : comment cette erreur a-t-elle pu passer les simulations ? Existe-t-il d'autres erreurs logicielles, non révélées au cours de ce vol ? Une équipe conjointe entre l'agence et Boeing est à pied d'œuvre, et devra rendre son rapport dans deux mois environ.

La confiance, ou le second vol

L'objectif est double. D'abord, s'assurer qu'il ne reste pas d'autre « vice caché », car l'échec de ce vol de démonstration a été embarrassant pour les acteurs du projet, qui plus est après cinq années de développement. De surcroît, l'agence américaine cherche à établir, à travers une série de vérifications et d'étude des données de vol, si oui ou non elle a besoin d'un second vol de validation. Si cela peut sembler évident (après tout, l'amarrage automatisé avec l'ISS n'a pas eu lieu et c'est un point crucial), un second essai de ce type ferait prendre au moins six mois de retard à l'ensemble du programme. Or il n'y a peut-être pas lieu de produire des résultats de test, tant qu'il est sûr que les procédures de sécurité (pour les occupants de la capsule comme pour ceux de l'ISS) auraient été respectées.

C'est un point crucial, et Boeing assure que si des astronautes avaient effectivement été présents dans Starliner, non seulement ils auraient bénéficié d'un voyage en toute sécurité, mais ils auraient probablement pu corriger l'erreur d'horloge et d'orientation.

Lourdes décisions

La NASA, qui décidera seule si un deuxième décollage sans astronautes est nécessaire ou non, ne se prononcera pas avant plusieurs semaines... Son administrateur Jim Bridenstine a tout de même prévenu que même si un amarrage était prévu contractuellement pour valider les travaux, cette clause restait négociable puisqu'elle avait été ajoutée par Boeing.

Dans les prochains jours, les yeux se tourneront vers le concurrent SpaceX, qui devrait réaliser son dernier test d'envergure avant le décollage d'astronautes : un essai du système d'évacuation de Crew Dragon en vol est prévu le 18 janvier, essai que vous pourrez suivre en direct, avec Clubic !

Source : NASA

Eric Bottlaender

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser v...

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

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Commentaires (3)

Fulmlmetal
Perso j’estime qu’il n’y a aucun problème à envoyer des hommes sur le prochain vol. Leur sécurité semble visiblement conforme au vu du dernier vol, d’autant plus que le problème aurait pu etre corrigé avec un équipage à bord.<br /> Si la procédure exige un amarrage automatique, il peut très bine se faire avec des hommes à bord, ceux ci ne seront que spectateurs du pilotage auto et pourront meme annuler l’approche ne cas de problème.<br /> Rajouter un vol d’essai ne ferait qu’alourdir la facture, retarder de plusieurs mois un planning déja très en retard.
Urleur
Boeing en ce moment c’est pas un bon placement de marché.
Kfabien
Cela me rappelle le scandale Lookeed
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