Les Assises du NewSpace, qui ont lieu en ce moment à Paris, ont accouché de douze propositions visant à consolider le spatial français. Une gouvernance renforcée, et fonds souverain et un Centre National de l'Espace sont évoqués.

L'industrie spatiale française peaufine sa stratégie, dont le but est d'hisser la France au sommet de la course spatiale mondiale. Depuis Paris ce mardi 8 juillet, les Assises du NewSpace 2025 nous permettent de prendre connaissance de douze propositions concrètes, avec une feuille de route fruit d'une consultation printanière menée auprès de plus de 100 experts. Ces propositions, que Clubic vous détaille ici, dessinent les contours d'une France spatiale plus ambitieuse, peut-être trop.
Les experts souhaitent la création d'un Conseil National de l'Espace français
Le collectif des Assises du NewSpace s'attaque d'abord au sujet de la gouvernance, avec la proposition de création d'un Conseil National de l'Espace. L'instance à la fois publique et privée permettrait une coordination plus agile du secteur spatial français, de quoi peut-être mettre fin aux silos administratifs qui ralentissent l'innovation.
Avant d'aller plus loin, rappelons que le New Space désigne la révolution spatiale menée par des entreprises privées depuis les années 2010, symbolisée notamment par Blue Origin de Jeff Bezos et SpaceX d'Elon Musk. Il se caractérise par la commercialisation de l'espace, la réduction drastique des coûts de lancement, l'innovation technologique accélérée, et la démocratisation de l'accès spatial pour diverses applications civiles et commerciales.
L'ambition financière suit avec un fonds souverain d'investissement spatial doté d'un milliard d'euros. Cette enveloppe colossale, toujours proposée aux Assises, vise à booster l'investissement privé dans l'industrie spatiale hexagonale et à accélérer concrètement l'innovation technologique.
Sur le sujet des ressources humaines, comme pas mal de domaines touchant aux technologies, la formation d'une nouvelle génération de talents diversifiés s'impose. Le plan du collectif des Assises du NewSpace mise sur des profils variés, de la formation technique pointue à l'intégration de compétences issues des sciences humaines, pour répondre aux défis justement liés au NewSpace.
Innovation tous azimuts pour démocratiser et décloisonner le NewSpace français
Les discussions ont aussi tourné autour de l'autonomie stratégique, qui constitue un peu le fer de lance de cette offensive spatiale française. Les propositions visent par exemple à renforcer l'indépendance technologique en matière d'accès à l'espace, devenu un enjeu géopolitique majeur, dans le contexte mondial de plus en plus concurrentiel.
Ont également été évoqués la création d'une Fondation Spatiale, pour démocratiser la culture spatiale ; d'un renforcement du rôle académique, pour faciliter le transfert technologique rapide ; et l'harmonisation des normes environnementales européennes. Les experts plaident par ailleurs pour un décloisonnement du marché NewSpace, afin d'encourager l'interaction directe entre les acteurs spatiaux et les clients finaux.
Un point sur les partenariats internationaux renforcés a aussi été fait, pour évoquer entre autres des collaborations hors États-Unis, destinés à diversifier les opportunités commerciales. Le volet économique des discussions mise sur la commande publique « made in France » dans l'esprit d'un Small Business Act européen, qui serait complété par un label « start-up souveraine » avec des incitations fiscales adaptées.
Enfin, dernière mesure phare : la libre circulation des données spatiales pour booster l'innovation dans la recherche, les services publics et l'industrie privée. Pierre-José Billotte, le coordinateur du collectif, croit en la bonne discussion de la tenur des échanges au sein de l'écosystème. « Depuis son origine, le collectif des Assises du NewSpace a été pensé pour faire émerger les débats, des thématiques stratégiques et des propositions pour l'avenir du spatial français, sans tabou. » Les propositions sont là. Il ne reste plus qu'à savoir quelle vie le futur voudra bien leur donner.