Le 2 juillet dernier, SpaceX a lancé sa 500e fusée Falcon 9 depuis Cap Canaveral, avec à son bord 27 satellites Starlink. Le vol s’est déroulé sans incident. Un record de réutilisation d’un même propulseur a été atteint, mais l’événement est passé presque inaperçu hors des réseaux sociaux.

Nous sommes à Cap Canaveral, en Floride, le 18 JANVIER 2024 : SpaceX  et son Falcon 9 pour la Axiom Mission 3 Ax-3, la 3e mission d'astronautes entièrement privée d'Axiom Space vers la Station spatiale internationale (ISS) - ©Evan El-Amin / Shuttertstock
Nous sommes à Cap Canaveral, en Floride, le 18 JANVIER 2024 : SpaceX et son Falcon 9 pour la Axiom Mission 3 Ax-3, la 3e mission d'astronautes entièrement privée d'Axiom Space vers la Station spatiale internationale (ISS) - ©Evan El-Amin / Shuttertstock
L'info en 3 points
  • SpaceX a lancé sa 500e fusée Falcon 9 depuis Cap Canaveral, transportant 27 satellites Starlink avec succès.
  • Le vol a marqué un record de réutilisation avec 29 atterrissages pour un seul propulseur.
  • L'événement a été largement célébré par Elon Musk sur les réseaux sociaux, mais peu relayé ailleurs.

C’est le genre d’instant que l’histoire spatiale ne laisse pas passer souvent. Dans la nuit du 1ᵉʳ au 2 juillet, SpaceX a envoyé sa 500e fusée Falcon 9 en orbite depuis la côte est de la Floride, à Cap Canaveral. Un tir comme un autre, en apparence. Sauf que le premier étage du lanceur, le fameux booster B1067, réalisait là son 29e vol. Jamais une fusée n’avait autant servi, tous modèles confondus. Malgré cet exploit, la presse spécialisée s’est montrée plutôt discrète. Il a fallu un message posté sur X.com par Elon Musk pour rappeler que cette mission n’avait rien de banal. Ce tweet, largement relayé, a fait plus de bruit que l’événement lui-même. Comme si ce record n’intéressait plus que ceux qui suivent les annonces de SpaceX en direct depuis les réseaux sociaux.

Un tir de plus dans le ciel pour Falcon 9, mais une fusée hors norme sur la rampe

Le lancement a eu lieu à 2 h 28, heure locale. La fusée a quitté sa rampe du complexe 40 à Cap Canaveral et a pris la direction de l’orbite terrestre basse, chargée d’une grappe de satellites Starlink. En moins de dix minutes, la mission était déjà en bonne voie. Cinquante-cinq minutes plus tard, les 27 satellites v2 Mini rejoignaient le reste de la mégaconstellation de SpaceX, qui dépasse aujourd’hui les 7 900 unités actives autour de la Terre.

Ce 500e tir de Falcon 9 a été réalisé avec un booster déjà utilisé 28 fois, une première dans l’histoire de l’entreprise. Le premier étage, identifié sous le nom B1067, a terminé sa course sur la barge autonome « A Shortfall of Gravitas », stationnée dans l’Atlantique. Le précédent record, déjà détenu par ce même propulseur, s’arrêtait à 26 utilisations.

Les performances de B1067 dépassent celles des autres étages de la flotte. Il a transporté des équipages, des satellites commerciaux, des modules scientifiques. Il a participé à des lancements vers l’Europe, la Turquie, l’Asie. Il a surtout permis d’enchaîner 18 missions Starlink, parfois à quelques semaines d’intervalle. À chaque vol, les équipes récupèrent des données qui améliorent les procédures de maintenance et prolongent la durée de vie du matériel.

Selon Elon Musk, Space X serait valorisée à 350 milliards de dollars - ©Findaview /Shutterstock
Selon Elon Musk, Space X serait valorisée à 350 milliards de dollars - ©Findaview /Shutterstock

Quand les tweets remplacent les gros titres

Ce vol aurait pu faire la une des journaux spécialisés. Pourtant, en dehors de quelques blogs, de publications américaines confidentielles et des forums d’amateurs, l’information n’a circulé que sur X.com. Le premier à s’en féliciter reste Elon Musk. Dans la journée, il a sobrement publié : « 29 atterrissages pour un seul propulseur ! ». Un message simple, repris dans la foulée par les comptes SpaceX et une série d’observateurs réguliers de l’entreprise.

La firme communique directement sur ses vols, sans dépendre des médias spécialisés. Ce mode de diffusion n’a rien de nouveau, mais il prend le pas sur les circuits habituels, même quand la mission sort de l’ordinaire. La fréquence des lancements a sans doute banalisé ce type de performance. Pourtant, certaines séquences mériteraient un autre écho.

La série atteint maintenant 500 lancements. C’est la première fois qu’un même modèle de fusée dépasse ce seuil avec une telle régularité. Depuis 2010, Falcon 9 a évolué en plusieurs versions jusqu’au modèle Block 5, conçu pour voler plusieurs fois avec des ajustements limités. SpaceX a réussi 439 réutilisations, pour 472 récupérations.

Les autres opérateurs ne suivent pas ce rythme. Les lanceurs européens, chinois ou russes conservent des modèles jetables pour la plupart des missions. Les projets réutilisables avancent lentement. Quant à la NASA, elle ne publie pas toujours de réaction officielle aux résultats de SpaceX, même lorsque ceux-ci établissent des records.

La société prévoit d’autres lancements Falcon 9 dans les jours à venir, dont certains avec des boosters déjà utilisés plus de 15 fois. Si B1067 atteint les 30 vols, il deviendra le premier étage à franchir ce seuil. Aucun calendrier précis n’a encore été publié, mais SpaceX maintient son rythme. Cap Canaveral pourrait bientôt voir passer le 501ᵉ lancement dans un silence tout aussi discret.

Source : Space.com, SpaceX