6
La NASA a actuellement recours à 8 grands télescopes pour étudier l'univers. Seulement, un seul d'entre eux n'a pas encore dépassé la période pour laquelle il a été conçu. Les 7 autres sont déjà arrivés au-delà de leur durée de vie initiale.
S'ils ne sont pas remplacés rapidement la NASA craint de manquer d'observatoires pour scruter l'inconnu, de nombreuses recherches pourraient alors être compromises.
Des yeux dans les cieux
Chandra, Hubble, Compton, Spitzer, tous ces télescopes font partie du programme des « grands observatoires américains » initié dans les années 80 par la NASA. Sur ces 4 grands télescopes, Compton a été détruit en 2000 car il n'était plus opérationnel, Hubble est en panne après avoir passé 28 ans dans l'espace, Chandra vient de perdre un de ses gyroscopes (mais a tout de même repris du service), alors que Spitzer s'éloigne lentement de la Terre avec laquelle il devrait perdre le contact d'ici un an.Mais le point commun de ces télescopes ne se trouve pas dans les déboires, somme toute logiques, qu'ils ont pu connaître. En vérité, tout le monde a déjà, au moins une fois, entendu parler de ces observatoires, pour la simple raison qu'ils ont permis de faire d'importantes découvertes et d'observer pour la première fois de nombreux phénomènes. Ils ont permis de faire un bond significatif sur des sujets aussi complexes que la formation stellaire (naissance d'une étoile), la matière noire, le rayonnement cosmique, ou encore la mesure de l'âge et de la vitesse d'expansion de l'Univers.
Un budget restreint et une volonté politique quasi inexistante
La recherche en astrophysique nécessite des observatoires travaillant chacun sur des régions du spectre électromagnétique. Compton avait par exemple pour objectif d'observer le rayonnement gamma, Spitzer est quant à lui un télescope infrarouge, Chandra un télescope à rayons X, etc.Compton a beau avoir été remplacé par le lancement en 2008 du télescope gamma Fermi, ce dernier comporte moins d'instruments et a déjà dépassé de 5 ans sa durée de vie initiale. Cependant, pour pallier au manque, la NASA s'est appuyée également sur l'observatoire HETE-2, lancé en 2000 et hors service depuis 2006, ou encore Swift, un télescope multispectral dont la principale mission est de localiser et observer les sursauts gamma. Mais tous ces télescopes demandent aussi à être remplacés un jour ou l'autre...
La communauté scientifique s'inquiète
Matt Mountain fait part des inquiétudes de la communauté de chercheurs : « La réticence à investir dans une science substantielle commence à nous inquiéter ». L'astrophysicien, président de l'Association des universités pour la recherche en astronomie, qui exploite le télescope Hubble pour le compte de la NASA, estime que « certains champs [ de recherche] n'auront tout simplement pas de télescope. Seulement, la science ne peut pas faire sans ».L'une des grandes priorités de la NASA est par exemple l'observatoire WFIRST, un télescope à infrarouge à champ large. Le projet ne cesse d'être reporté depuis que le président Donald Trump l'a volontairement omis du budget à deux reprises.
En attendant, après plusieurs reports, le télescope spatial James Webb (JWST) dont le coût est estimé à 9,66 milliards de dollars devrait bel et bien être lancé d'ici 2021. Ses performances surpasseront celles de Hubble, duquel il sera le digne successeur. TESS, le « chasseur de planètes », lancé il y a quelques mois promet lui aussi de très belles découvertes à venir.