Amazon pensait redorer son image en payant des salariés pour dire du bien de lui... c'est raté

Nathan Le Gohlisse
Spécialiste Hardware
21 août 2019 à 13h52
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amazon prime

Entre publicité et propagande scabreuse, Amazon s'est essayé outre-Atlantique à l'exercice délicat de la communication sur les réseaux sociaux. Si l'approche, donner la parole à ses propres employés, est connue, sa concrétisation en ligne n'aura trompé personne sur Twitter.

L'objectif était de redorer le blason d'Amazon auprès de ses clients, la méthode consistait à payer des employés consciencieux pour dire du bien de l'entreprise au grand public. La résultante, elle, est assez peu probante et certainement encore moins flatteuse pour l'image de marque régulièrement écornée de la firme de Jeff Bezos.

Quand Amazon paye pour se blanchir

Au travers d'une campagne lancée en août 2018, peu après un énième scandale portant sur les conditions de licenciement houleuses d'employés aux États-Unis, Amazon a payé certains membres de son personnel, sélectionnés au préalable, pour animer des comptes Twitter à leurs noms et surtout vanter les conditions de travail au sein du groupe, de ses entrepôts et de ses centres de distribution.

Cette initiative fait l'objet depuis jeudi de nouvelles critiques sur le réseau social, suite à des échanges très suivis entre un utilisateur et plusieurs comptes supposément tenus par des magasiniers d'Amazon - payés dans le cadre de ladite campagne.

Surnommés « ambassadeurs des centres de distribution » en interne, ces préparateurs de commandes sont chargés de « partager des anecdotes basées sur leur expérience personnelle », a confirmé Lindsay Campbell, porte-parole d'Amazon, au quotidien USA Today. « Il est important que nous fassions un bon travail d'éducation auprès des gens quant aux vraies conditions de travail au sein de nos centres de distribution », a-t-elle confié.


Cindi, une ambassadrice qui veut du bien au géant du e-commerce

Toujours à USA Today, Amazon a par ailleurs validé l'existence d'un de ces comptes en particulier, tenu en l'occurrence par Cindi, l'une des ambassadrices du groupe. Ces comptes, note le média américain, arborent le plus souvent le prénom de l'agent et précisent sa localisation. La bio affiche pour sa part l'ancienneté au sein d'Amazon et quelques uns des hobbies du titulaire. Le compte animé par Cindi ne fait pas exception.

L'employée d'Amazon tweete régulièrement pour évoquer son travail et ses temps de pause. « Je prends une pause avec mes amis au travail », lit-on par exemple sur son profil. Le gros des échanges que Cindi entretien avec le grand public se résume toutefois à prendre la défense d'Amazon et des conditions de travail que le géant du e-commerce offre à ses agents.

Suite à un tweet appelant à boycotter Amazon « qui fait passer le profit avant les gens », Cindi a par exemple rétorqué du tac au tac : « Je n'ai jamais eu cette impression durant mes années ici, j'ai le sentiment d'être une employée valorisée ».


Des journées portes ouvertes organisées par Amazon

Parallèlement à ce programme, Amazon organise aux États-Unis des journées portes ouvertes gratuites dans ses entrepôts. « Cette année seulement, plus de 100 000 invités ont pu constater par eux-mêmes ce que c'est que de travailler dans l'un de nos centres », pointe Lindsay Campbell.

Comme le rappelle néanmoins USA Today, ces programmes ont commencé à être entrepris suite aux témoignages édifiants d'employés. Certains ont ainsi confié être parfois contraints d'uriner dans des bouteilles ne pas perdre de temps sur leur planning, tandis que d'autres ont été licenciés sans ménagement pour avoir échoué à maintenir leurs quotas.

Source : USA Today

Nathan Le Gohlisse

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Passionné de nouvelles technos, d'Histoire et de vieux Rock depuis tout jeune, je suis un PCiste ayant sombré corps et biens dans les délices de macOS. J'aime causer Tech et informatique sur le web, i...

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Commentaires (6)

GRITI
Pffffffffffffff.<br /> Déjà, il faudrait des visites surprises et non prévues à l’avance. Et dans l’entrepôt pris au hasard. C’est comme lors de l’audit d’une grosse boite…quelle mascarade !!! Mais bon, pour des raisons de sécurité ce n’est pas possible (et ça se comprend malheureusement).<br /> S’il faut en arriver à payer des employés pour dire du bien de la compagnie c’est qu’il y a un problème. Un employé qui est bien payé, traité et valorisé (heureux quoi) n’aura pas besoin d’être payé pour dire du bien de son employeur.<br /> J’aimerais vraiment que la branche e-commerce d’Amazon se casse la figure.<br /> Mais au final, qui est responsable des conditions de travail des employés? La direction et le PDG ou les clients qui se ruent sur Amazon pour les soldes, les abonnements prime et cie?<br /> Les conditions de travail d’Amazon ont largement fait du bruit je trouve. Et pourtant, Amazon ne semble pas en pâtir. Il y a toujours de plus en plus de ventes et d’abonnements pris.
Sekki
Il n’est pas utile d’aller aux USA pour trouver des entreprises qui se vantes de la qualité de vie au travail et leur engagement sociale et écologique dans de jolies pubs distribuées par le service de communication … et qui font tout l’inverse. En même temps, ça ne serai pas très vendeur qu’elle se vante d’exploiter honteusement leurs employées XD
orionb1
y a comme un hiatus entre le titre et le contenu<br /> dans le titre, on dit qu’ils sont payés pour dire du bien<br /> dans l’article, on dit qu’ils sont payés pour parler de leurs conditions de travail et qu’ils en sont heureux<br /> rien ne dit qu’ils mentent. Si j’étais Amazon, d’ailleurs, je sélectionnerais justement des employés réellement heureux. Le truc, c’est qu’il y a une telle haine envers Amazon qu’on semble croire que ce n’est pas possible.
P.Recrut
Pas besoin d’aller aux USA…étant manager, j’ai vu plein de sociétés en France avoir des comportements minables envers leurs salariés…la différence ? Ce sont des petites sociétés, donc personne n’en parle !<br /> Toujours plus facile de malmener un employé dans une petite surface, que un grand nombre…<br /> C’est ça la révolution des réseaux sociaux <br /> Mais en attendant, Amazon vend toujours autant, les clients très soucieux du bien être humain commandent donc toujours des produits Amazon, mais en sachant qu’ils ne sont pas bien…
weedhopper
C’est stupide !!!<br /> De plus, pourquoi la société amazon hacèle-t-elle ses salariés alors qu’elle choisit des transporteurs comme ‘colis privés’ qui sont en dessous de tout ???<br /> si amazon remplace ses employés par des faigniasses, cela ne se verra pas…
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