Renault, Mitsubishi et Nissan s'associent pour des véhicules électriques moins chers

Thibaut Keutchayan
Publié le 26 janvier 2022 à 18h45
© Renault / Nissan / Mitsubishi
© Renault / Nissan / Mitsubishi

« Alliance 2030 », tel est le nom de la coalition formée par les marques Renault, Nissan et Mitsubishi pour proposer à la vente des véhicules électriques plus abordables à moyen terme. Et elle peut notamment compter sur un budget de 20 milliards d'euros.

L'annonce de ce partenariat poussé devait initialement être faite à l'automne dernier au Japon, mais l'état de la pandémie de COVID-19 au pays du Soleil Levant avait alors conduit à la repousser.

Pour baisser les coûts, les plateformes et les batteries sont en ligne de mire

Le coût à l'achat des véhicules électriques est encore fréquemment pointé du doigt comme étant un frein potentiel en vue d'une acquisition. En conséquence, Renault, Nissan et Mitsubishi ont décidé d'entériner un accord afin de proposer davantage de véhicules électriques plus abordables dans les années à venir. Pour les détails, sur une fourchette de prix ciblées par exemple, passez votre chemin. Mais ce qui se nomme désormais « Alliance 2030 » compte sérieusement plancher sur deux points clés pouvant générer une chute de prix.

Le premier concerne les plateformes. Ainsi, les trois firmes prévoient d'utiliser au maximum cinq plateformes différentes sur 90 % de leurs véhicules électriques neufs d'ici 2030. L'une d'elles équiperait par exemple la Renault Megane et le Nissan Ariya tandis qu'une autre serait notamment employée sur les modèles bons marché du partenariat entre Nissan et Dongfeng, ou encore Dacia. Une troisième plateforme serait consacrée aux véhicules utilitaires légers. Enfin, une nouvelle plateforme, qui équiperait entre autres les véhicules compacts de Renault, est encore à l'étude et doit être mise au point pour 2025.

Pour ce qui est des batteries (comme d'autres composants non encore précisés), l'usage de modèles communs entre les trois firmes est également un objectif. En somme, il s'agit de produire, aussi bien en Chine, au Japon, au Royaume-Uni et en France, l'équivalent de 220 GWh de capacité de batterie d'ici à 2030. L'utilisation de ce modèle commun fondé sur une technologie lithium-ion, développée par Nissan, doit permettre, selon les attentes de l'Alliance 2030, de réduire le coût de ces batteries de 50 %.

Une électrification encore plus poussée en Europe

Cette alliance annonce des perspectives d'économies attractives pour les modèles électriques, mais ce n'est pas le même son de cloche pour les hybrides. Selon la source interne citée par Reuters, la faible coopération actuelle pour l'approvisionnement et le développement de modèles entre les trois marques constitue un frein conséquent.

Si aucun détail n'a été donné pour les hybrides concernant l'Alliance 2030, le but est, pour les électriques, de proposer au mois trente nouveaux véhicules électriques à batterie (BEV) d'ici 2030. Plus encore, le seul constructeur Nissan a annoncé vouloir injecter 18 milliards de dollars pour accélérer l'électrification de sa flotte, avec 23 nouveaux véhicules, dont 15 électriques et 8 hybrides.

Cela rejoint les objectifs affichés de constructeurs, tels que Renault qui souhaite que l'ensemble des nouveaux véhicules neufs proposés à la vente en 2030 en Europe soient 100 % électriques. Cette annonce ne concerne pas, en revanche, les marchés extérieurs à l'Europe ni sa marque Dacia, par exemple. Du côté de Nissan, il est espéré que 50 % de sa gamme soit électrifiée à l'horizon 2030.

Sources : Electrek, Reuters

Thibaut Keutchayan
Par Thibaut Keutchayan

Je m'intéresse notamment aux problématiques liant nouvelles technologies et politique tout en m'ouvrant à l'immense diversité des sujets que propose le monde de la tech' quand je ne suis pas en train de taper dans un ballon.

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Commentaires (10)
alsaco67

Je ne comprends pas que l’on aille pas davantage vers l’hydrogène ?
La voiture électrique, c’est bien mais quand on parlera de production d"électricité, il ne faudra pas parler charbon, fuel, gaz … mais nucléaire dans l’attente qu’un jour lointain la fusion soit opérationnelle.

Qui connait la courbe de Keeling et en maitrise son interprétation ?

On doit intervenir maintenant et si la situation n’est pas inversée d’iic 30 ans, le monde ressemblera à celui du film « Le jour d’après » (allez consulter les travaux du MIT et de l’IPSL de Paris … cela refroidit)

mrassol

Je suis certain que les piles a combustibles sont pretes depuis 15 ans, j’ai un vague souvenir d’un mondial de l’auto dans ma jeunesse ou on y voyait une 307 hydrogne, c’était encore a fiabiliser mais le principe était déjà la … je ne comprends pas ce qui coince …

Petinikola

Le gros problème de l’hydrogène, est le même de l’électrique : la production…
Le gros avantage de l’électrique c’est l’adaptation très rapide et à moindre coût d’un réseau quand l’hydrogène demanderait une nouvelle logistique à mettre en place

TAURUS31

Et surement la marge est meilleure… L’argent reste le nerf du business

Proutie66

Le problème est que beaucoup trop de gens ont été victime du greenwashing.
Pensant que les voitures sont le fléau du cO2.
La part du CO2 des voitures dans le monde c’est 6%. Franchement, c’est peanuts.
On peut faire mieux, mais de grâce, ne tombons pas dans la naïveté.

Francis7

En passant, je suis content d’entendre parler à nouveau de ce triumvirat (Renault, Nissan, Mitsubishi).

Enfin, l’électrique est l’un des enjeux majeurs des prochaines années. Ca a déjà commencé. Que les choses se fassent pour le bien de tous et de la planète.

Il y a un horizon qui pointe le bout de son nez mais ce ne sera que pour les grandes puissances à court et moyen terme. D’où l’intérêt de produire des voitures moins chères peut-être.

MF1

Quelques pistes :

  • L’hydrogène est un vecteur d’énergie, il faut le synthétiser avec de l’électricité, « verte » de préférence, par électrolyse à partir de l’eau. Il y a alors des pertes (70% de rendement de mémoire), ensuite il faut le transporter jusqu’à la station et le compresser à 350 ou 700 bars (pertes à nouveau) et ensuite l’injecter dans la pile à combustible qui n’a pas un très bon rendement. Le rendement global est de l’ordre de 35%. (Dit autrement, vous payez votre énergie 3 fois plus chère que l’électricité.)
  • C’est un gaz, donc sensiblement moins pratique à transporter qu’un liquide.
  • Actuellement, l’hydrogène est produite à + de 95% à partir de sources fossiles (en générant du CO2). (~50% à partir du méthane)
  • La durée de vie de la pile à combustible est limitée.
  • La pile à combustible coûte cher.
  • Il y a toute une infrastructure à déployer (électrolyseur, station).
  • Il faut tout de même une batterie car la pile à combustible n’est pas réversible, donc sans batterie, pas de récupération d’énergie au freinage.
  • Il y a des risques d’explosion
  • Il y a des risques de fuite (l’hydrogène est la plus petite molécule)
promeneur001

Je me souviens dans les années fin 1960 un grand industriel Gec-Alsthom annonçait une pile à combustible compacte. On allait la trouver sur les voitures dans 2 ans. On n’a rien vu venir.
Le poids, le volume, le stockage liquide, le coût des matériaux, la puissance disponible, les accélérations possibles sont de redoutables problèmes pour la pile à combustible.
Sans compter qu’il faut développer des centres de production, un réseau de distribution qui couvre la France. Qui voudra des centaines de camions citernes remplis d’hydrogène sur les routes ?
Tout ça en 28 ans ?

Blackalf

Si tu savais quels produits très dangereux on transporte sur les routes et depuis très longtemps…

(j’ai passé autrefois le permis ADR pour colis et citernes, tous produits classés dans 8 catégories, il y en a en fait 9 mais les matières radioactives sont dans une catégorie à part)

Aloyse57

Si l’hydrogène est produite à partir du méthane, c’est une très bonne chose. En raison du réchauffement climatique, le pergelisol est en train de relâcher son méthane. Or le méthane est 80x plus nocif pour le réchauffement que le CO2.