AYANEO revient à la charge avec une console surpuissante... et OLED ! ©AYANEO
AYANEO revient à la charge avec une console surpuissante... et OLED ! ©AYANEO

Pas aussi connue qu’ASUS ou MSI, AYANEO reste un acteur important sur le marché de la console portable. Ses produits originaux ont souvent visé juste comme cette imposante KUN ou la très réussie 2S. AYANEO fait évoluer cette dernière avec le modèle « 3 » : entre OLED et contrôleurs modulaires, il y a de bonnes idées dans cette petite.

8 /10
AYANEO 3
Aucun prix trouvé sur ce produit.
Les plus
  • Conception magnifique
  • Contrôleurs modulaires bien vus
  • Puissance impressionnante
  • Dalle OLED de toute beauté
  • 2x USB-C Gen 4 + 1x Oculink
  • AYASpace très complet
Les moins
  • Autonomie en retrait
  • Ventilation trop présente
  • Version « top » très chère
  • Toujours pas de VF sur AYASpace
  • Modules de contrôle non hotswap
Comme toujours, pas grand-chose à redire au conditionnement AYANEO. ©Nerces pour Clubic

Châssis minimaliste, la grande classe

Parler du design d’une machine fait nécessairement intervenir une part de subjectivité, mais à Clubic, nous sommes tombés sous le charme de l’AYANEO 3, comme nous avions d’ailleurs été conquis par le design, très proche, de l’AYANEO 2S. Plus sobre et plus élégante que ses concurrentes, l’AYANEO 3 dispose d’un haut niveau de finition et sa construction inspire confiance : notre recul est encore faible, mais après plus de deux mois avec la console, rien à signaler.

L'écran est magnifique et la console reste diablement fine. ©AYANEO

Elle est construite autour d’une dalle OLED de 7 pouces de diagonale sur laquelle nous reviendrons. De part et d’autre, on retrouve les contrôles qui, là encore, auront droit à leurs paragraphes dédiés : il faut dire qu’AYANEO a mis les petits plats dans les grands pour faire de sa machine, une console d'exception. Avec 298 millimètres de long pour 115 de large et 22,4 d’épaisseur, ses dimensions sont impeccables, très proches de celles du Steam Deck.

Tous les accessoires livrés avec la console à commencer deux capuchons de stick, quelques adaptateurs USB et d'autres pour le secteur (machine chinoise oblige) : notez la petite brique d'alimentation de 65 watts. ©Nerces pour Clubic

Mieux, malgré les technologies embarquées et la puissance de son processeur, l’AYANEO 3 reste un modèle plutôt léger : nous sommes sous la barre des 700 g, à exactement 690 g. De fait, elle ne sera guère plus fatigante que ses principales concurrentes. En revanche, elle propose une connectivité plus riche que la plupart des autres consoles avec, bien sûr, un lecteur de cartes microSD, mais aussi un mini-jack 3,5 millimètres pour le casque.

Dans la partie inférieure de la conosle, quatre boutons (deux de chaque côtés) pour des raccourcis personnalisables. Au dos, les sélecteurs de course des gâchettes. ©Nerces pour Clubic

Là où AYANEO se distingue, c’est sur la connectique avancée avec non pas un, mais deux ports USB-C Gen 4 situés, histoire de bien faire les choses, en haut et en bas du châssis : un de chaque côté, pas de jaloux et il sera toujours facile de la brancher pour la recharger par exemple. Plus fort, AYANEO a pensé à intégrer un connecteur Oculink, pour une carte graphique externe. Pas sûr qu’il soit utilisé par beaucoup, mais c’est toujours bien d’avoir le choix.

Éclatante dalle OLED

Revenons-en donc à l’écran et l’excellente idée d’AYANEO d’opter pour une dalle OLED Full HD. À l’heure actuelle, Valve est pour ainsi dire la seule à proposer cette technologie sur son Steam Deck, et des concurrentes affirment même que « cela n’est pas si important ». Mouais. Pour avoir testé pas mal de consoles portables, celles dotées d’une dalle OLED sont bien plus agréables à utiliser que les autres. Après, c’est sûr, ça coûte sensiblement plus cher.

L'absence de VRR et la taille de 7 pouces sur les seuls « défauts » de l'écran OLED. ©AYANEO

Mais AYANEO ne semble avoir reculé devant aucun obstacle pour faire de sa console une réussite et la dalle OLED que la marque a intégré affiche un maximum de 800 nits de luminosité et 144 Hz de fréquence de rafraîchissement. On peut toutefois regretter que le VRR (variable refresh rate) ne soit pas de la partie ou qu’AYANEO n’ait pas un peu poussé les dimensions : 8 pouces ou au moins 7,4 pouces comme le Steam Deck aurait été un plus.

On aurait tant aimé qu'AYANEO réduise encore un peu les bordures. ©AYANEO

Enfin, notons qu’une version LCD est également proposée. Elle garde les 7 pouces de diagonale, mais compense une fréquence de 120 Hz par la présence du VRR, cette fois. Elle affiche de belles couleurs, quoique nettement inférieures à l’OLED avec, aussi, des noirs moins profonds. Forcément.

HWInfo nous donne la plupart des infos techniques sur l'AYANEO 3. ©Nerces pour Clubic

Ryzen AI 9 HX 370 et 64 Go de RAM : un monstre !

Avec sa « 3 », AYANEO a aussi cherché à obtenir le maximum de puissance. C’est pourquoi il s’agit d’une des premières à intégrer le Ryzen AI 9 HX 370 avec ses 12 cœurs Zen 5 et ses 16 unités de calcul RDNA 3.5 auxquels sont associés 12 Mo de cache L2 et 24 Mo de cache L3. La fréquence maximale de la partie CPU est de 5,1 GHz et on parle de 2,9 GHz pour l’iGPU alors que le NPU (XDNA 2), affiche une puissance de 50 TOPS. Difficile de faire mieux aujourd’hui !

HWInfo est ici complété par quatre onglets de CPU-Z. ©Nerces pour Clubic

Une débauche de puissance qui serait inutile si le reste de la configuration n’était pas au niveau. Nous avons déjà évoqué le cas de l’écran, citons le sous-système mémoire avec sa DDR5-7500 dont la capacité est proposée jusqu’à 64 Go, excusez du peu. Pour ne rien gâcher, le SSD est un 2280 PCIe Gen 4 : il est rapide et il sera possible de le remplacer facilement puisque son format est le plus commun, pas comme les 2230 ou 2242 de pas mal de concurrentes.

AYANEO laisse le choix entre un Ryzen AI 9 HX 370 et un Ryzen 7 8840U. ©AYANEO

Enfin, comme avec l’écran, AYANEO propose plusieurs variantes pour les composants de sa console. On peut ainsi se « contenter » d’un Ryzen 7 8840U lequel intègre encore 8 cœurs Zen 4 et 12 unités de calcul RDNA 3. Trois capacités mémoire (16 Go, 32 Go, 64 Go) et quatre capacités SSD (512 Go, 1 To, 2 To, 4 To) sont aussi proposées.

Contrôleurs modulaires ? Késako ?

Une large partie de la communication mise en place par AYANEO évoquait la question des contrôles de la « 3 ». Une fois n’est pas coutume, il était donc question d’innover sur ce sujet sensible. Non, il n’est pas question de proposer des joy-con détachables à la manière de Lenovo sur sa Legion Go et AYANEO vise plutôt la modularité en autorisant une personnalisation assez incroyable. On est ici assez proche de ce que Thrustmaster a tenté avec ses manettes eSwap.

La petite boîte de modules supplémentaires est vendue à part, pour 99 dollars. ©Nerces pour Clubic

L’idée est simple : les contrôles sont intégrés à de petits blocs que l’on peut retirer et remplacer. Une boîte contient d’autres blocs afin que l’on puisse jouer sur l’organisation et le type de commandes présentes. Configuration PlayStation ou Xbox, pad tactile, « croix » ronde ou 4-directions, quatre ou six boutons : les possibilités sont nombreuses. Un reproche, il faut passer par le soft AYASpace pour « éjecter » les blocs qui ne peuvent donc être remplacés à chaud.

Le changement de module est tout simple, mais il faut passer par AYASpace. ©AYANEO

Pour le reste, c’est une belle réussite et même si on ne change pas tant que ça de configuration, cela permet d'avoir plusieurs joueurs avec des habitudes différentes pour une machine. De plus, AYANEO n’a pas oublié les gâchettes avec un petit curseur pour en réduire ou non la course : de gâchette longue, on passe alors à de classiques boutons. Enfin, deux palettes au dos de la console viennent compléter un remarquable tableau. Aucune console n’est à ce niveau.

De l’aspect logiciel des choses

Nous venons de le dire, impossible de modifier les blocs de commande sans passer par l’application AYASpace. Une application qui sert à bien d’autres choses, mais qui reste facultative… enfin si vous acceptez de vous priver de ses nombreuses options. En effet, AYASpace est là pour permettre un ajustement de chaque instant de la console : il ne faut pas voir le soft comme une surcouche, mais plutôt comme le hub de contrôle de sa machine.

L'interface est propre, complète et bien organisée…. mais pas en français ! ©Nerces pour Clubic

AYASpace permet donc d’accéder en permanence à la configuration des contrôles, et ce, même si on ne souhaite pas changer de blocs. De nombreuses options de gestion de l’énergie sont également disponibles : l’ajustement du TDP peut se faire de 5 à 35 watts par pas de 1 watt, histoire de trouver le réglage le plus juste pour nos jeux du moment. Il est aussi possible de jouer avec la ventilation et même d’activer le bypass batterie qui la préservera lorsque l’on jouera sur secteur. Bien vu !

Le panneau de raccourcis est appelé depuis n'importe quel jeu ou application via l'un des quatre boutons présent sur la console. ©Nerces pour Clubic

Pour les fans de configuration hardware, il est intéressant de noter que l’on peut aussi désactiver certains cœurs ou ajuster la quantité de VRAM allouée à l’iGPU. Mais les néophytes ne sont pas oubliés avec cette option « smart TDP » qui s’occupe de gérer le TDP automatiquement. Hélas, la perfection n’est pas de ce monde : AYASpace manque parfois d’un poil de réactivité, mais surtout, il a le défaut de ne pas être disponible en français. Un vrai défaut.

Qu’en attendre côté performances ?

AMD ou Intel ou NVIDIA ? ASUS ou Valve ou AYANEO ? Peu importe les options techniques, peu importe la richesse fonctionnelle, il arrive souvent qu’entre deux consoles, le choix soit déterminé par ce que les consoles ont dans le ventre. Performances CPU, puissance GPU ou autonomie sont des points clés pour de nombreux usagers et, sur le papier, l’AYANEO 3 est bien placée. Vérifions.

Performances relevées sur Blender Benchmark et Cinebench R23. ©Nerces pour Clubic

Débutons par deux tests de rendu : Blender et Cinebench R23. Le premier est rarement favorable aux solutions AMD et le Ryzen AI 9 HX 370 de l’AYANEO 3 ne fait pas exception. Sur Cinebench R23, les résultats sont contrastés : conformes aux attentes en single-core, ils sont inférieurs de plus de 3 000 points à ce que propose ce Ryzen sur laptop. Pas rédhibitoire, mais dommage tout de même.

Performances relevées sur CrystalDiskMark. ©Nerces pour Clubic

Avec CrystalDiskMark, c’est le SSD utilisé par AYANEO qui passe sur le grill. Soulignons ici que, pour la version 1 To, il s’agit d’un Lexar NM7A1, modèle à la norme PCIe Gen 4. Les résultats sont conformes à ce que l’on peut en attendre avec plus de 4,5 Go/s en lecture séquentielle. Il y a plus rapide bien sûr, mais dans le monde des consoles portables, il y a surtout bien plus lent.

Performances relevées sur PCMark. ©Nerces pour Clubic

Terminons ces mesures pro par PCMark 10 qui simule divers scénarios, depuis de la bureautique simple, en passant par de la visioconférence jusqu’à des travaux 3D. Là, petite déception, nous aurions aimé voir l’AYANEO 3 avec plus d'avance sur l’AYANEO 2S et son Ryzen 7 7840U sortis il y a deux ans. La nouvelle venue est tout de même à plus de 1 000 points devant.

À gauche, Fire Strike et, à droite, un peu plus exigeant Port Royal. ©Nerces pour Clubic

Sur 3DMark du même éditeur que PCMark, les résultats sont plus probants. En réalité, c’est simple : aucune console portable passée entre nos mains n’avait signé de telles performances. L’AYANEO 2S est ainsi dépassée de presque 27 % sur la scène Fire Strike (8 382 contre 6 610 points) et, avec 1 538 points sur Port Royal, l’AYANEO 3 s’en sort bien.

Au-delà des valeurs théoriques, nous avions à cœur de vérifier le potentiel de l’AYANEO 3 sur de vrais jeux, de préférence plutôt exigeants. Ci-dessous, vous pouvez ainsi voir les résultats de l’AYANEO 3, de l’ASUS ROG Ally et du Valve Steam Deck OLED avec des réglages de TDP aussi proches de possibles et sur cinq jeux populaires : Alan Wake 2, Cyberpunk 2077, F1 23, Returnal et The Thalos Principle 2.

Performances relevées sur une sélection de 5 jeux en 720p détails au maximum. ©Nerces pour Clubic

Des résultats qui n’appellent pas beaucoup de commentaires : quel que soit le jeu retenu, l’AYANEO 3 est nettement devant ses concurrentes. La définition retenue (720p) ne permet cependant pas de jouer confortablement à Alan Wake 2 qui reste désagréable sur portable à moins de largement réduire le niveau de détails (ici au plus haut). Il en va de même pour Returnal, mais sur les trois autres, les résultats sont probants.

À gauche en 720p et à droite en 1 080p sur Cyberpunk 2077 et Shadow of the Tomb Raider : le Full HD reste hors de portée détails graphiques au maximum. ©Nerces pour Clubic

Ci-dessus, pour vous donner une idée plus précise de la difficulté de jouer en 1 080p détails au maximum sur console portable, nous avons retenu deux jeux : Cyberpunk 2077 pour sa modernité et Shadow of the Tomb Raider pour sa relative rusticité. Dans les deux cas, le 720p est jouable, mais le 1 080p hors d'atteinte, au niveau de détail le plus élevé s’entend.

Dommage que pour ce prix, on ne profite pas d'une batterie de plus grande capacité. ©Nerces pour Clubic

Avant de conclure, il nous faut souligner deux points un peu gênants pour AYANEO. Tout d’abord, vous l’aurez compris, à la lecture de certaines mesures, le Ryzen AI 9 HX 370 chauffe. AYANEO n’a pas trouvé la formule magique pour le garder au frais. De fait, sur les outils alliant CPU et GPU, la ventilation va monter dans les tours au point de devenir vraiment gênante. C'est moins vrai dans les jeux vidéo, en particulier avec le smart TDP d'activé.

Une bien belle console, mais quelques défauts qu'il est difficile d'oublier. ©AYANEO

Second problème, pour limiter le poids de la console, AYANEO n’intègre qu’une batterie de 49 Wh. Hélas, si l’autonomie est le point faible de toutes les portables, c’est plus particulièrement le cas sur l’AYANEO 3. À 30 watts de TDP, il faut moins de 45 minutes sur Cyberpunk 2077 pour être à court de jus. Même en étant raisonnable, difficile de dépasser les 150 minutes de jeu. Attention donc à ne jamais s’éloigner d’une prise de courant.

AYANEO 3 : l’avis de Clubic

Conclusion
Note générale
8 / 10

Difficile de rester indifférent à cette AYANEO 3 bien longtemps. Alors que nous étions déjà tombés sous le charme de la 2S, AYANEO va encore plus loin avec un modèle plus performant, plus richement doté, plus complet… et plus cher, beaucoup plus cher hélas. La question du prix se pose clairement alors que dans la configuration testée, l’AYANEO 3 tutoie les 1 500 €.

On peut légitimement se demander si dépenser une telle somme est raisonnable, mais vous seuls pourrez répondre en prenant en compte votre budget et vos attentes. De notre côté, nous pouvons simplement vous rappeler qu’avec son Ryzen AI 9 HX 370, ses 64 Go de RAM et ses 2 To de SSD, elle est la plus puissante sur le marché… d’assez loin, mais pour combien de temps ?

Ajoutons que l’écran OLED est magnifique et que les contrôleurs modulaires sont bien vus même si AYANEO doit ouvrir son système de déverrouillage. Il aurait aussi été bon que la ventilation soit plus discrète et que la batterie soit plus musclée. Deux défauts moins sensibles sur la version « light » qui, à base de Ryzen 7 8840U, 16 Go de RAM, 512 Go de SSD, est à 800 euros… Oui, malgré ses qualités, l’AYANEO 3 ne devrait pas faire trembler Valve.

Les plus
  • Conception magnifique
  • Contrôleurs modulaires bien vus
  • Puissance impressionnante
  • Dalle OLED de toute beauté
  • 2x USB-C Gen 4 + 1x Oculink
  • AYASpace très complet
Les moins
  • Autonomie en retrait
  • Ventilation trop présente
  • Version « top » très chère
  • Toujours pas de VF sur AYASpace
  • Modules de contrôle non hotswap

Fiche technique AYANEO 3

Informations générales
Système d'exploitationWindows 11

Les alternatives à la console AYANEO 3 :

  • Tous les atouts du Steam Deck LCD
  • Qualité de la dalle OLED 90 Hz
  • Chauffe et autonomie optimisées
9 / 10
  • L'écran flatteur et l'excellent contraste
  • Les performances
  • La prise en main
9 / 10