Les ambitions de Google en Chine provoquent une crise en interne

21 août 2018 à 08h32
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Google arrive (à pied) par la Chine

Après que des employés de Google aient réussi à faire plier l'entreprise afin qu'elle abandonne son projet Maven, en collaboration avec le Pentagone, voilà que de nouveaux problèmes semblent se profiler, cette fois-ci par rapport à Dragonfly, son potentiel futur moteur de recherche spécialement conçu pour la Chine.

Un nouvel avis de tempête chez Google ?

On vous en parlait il y a peu, Google serait actuellement en train de travailler sur un moteur de recherche spécialement étudié pour la Chine, et répondant notamment aux nombreux critères de censures du pays. Un outil qui aurait été baptisé Dragonfly et qui pourrait bien servir de moyen, pour le géant américain, de retourner en Chine, un pays qu'il a déserté en 2010, justement afin de protester contre la censure imposée par Pékin...

Oui, mais voilà, si l'on peut aisément comprendre l'intérêt que Google porte à ce pays comptant plus d'un milliard d'habitants, le potentiel lancement de Dragonfly suscite une levée de boucliers chez un grand nombre d'employés de la firme, qui l'accusent d'être contraire aux valeurs et à l'histoire de l'entreprise.

Annulation d'urgence d'une réunion

Jeudi dernier, sous la pression de plusieurs centaines d'employés, s'est tenu une réunion durant laquelle Sergey Brin, cofondateur de Google, et Sundar Pichai, PDG de l'entreprise, devaient donner plus de précision sur le projet Dragonfly.

Une réunion destinée à expliquer où en était le projet, mais aussi et surtout, à rassurer les employés le contestant.

Oui, mais voilà, alors que la réunion débutait, l'un des employés présents sur place s'est rendu compte que la plupart des propos qui étaient tenus par les dirigeants de l'entreprise, étaient également publiés en direct par Kate Conger, journaliste au New York Times. Des publications lui faisant alors comprendre qu'elle avait une source au sein même de la réunion et l'ayant poussé à se lever et prendre le micro afin de déclarer « fuck you », expression qu'on vous laissera la liberté de traduire comme vous le voudrez.

Suite à cette déclaration et aux explications de l'employé, vent de panique chez Google et arrêt immédiat de la réunion. Résultat, aucune information supplémentaire sur Dragonfly et une excellente excuse pour les dirigeants de l'entreprise, de continuer à travailler sur le projet dans le plus grand des secrets...

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Quel avenir pour Dragonfly ?

Alors quel avenir pour Dragonfly ? Entre la lettre rédigée par des employés demandant l'arrêt du projet, et ayant recueillie pas moins de 1 400 signatures, et le comité pour la protection du journaliste ayant demandé la même chose au géant américain, Dragonfly verra-t-il vraiment le jour ?

Google est-il sur le point d'abandonner toute morale afin de simplement récupérer un nouveau marché ? L'avenir nous le dira...

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Commentaires (9)

Nehi
Entre garder ce qui leur reste de morale et un marché avec plus d’un milliard d’utilisateus, le choix est vite fait
Matrix-7000
Vive et merci “duckduckgo.com”.
c_planet
on pouffe, car ces employés mécontents s’accommodent depuis leur premier mois de salaire aux objectifs et méthodes de google dans le monde ‘libre’.
morgan_bleu
lol, google et morale dans la même phrase, vous êtes sérieux ?
morgan_bleu
Chez clubic on aime la propagande anti chine, chez clubic on a un article par semaine contre la chine, et cette semaine decouvrez que google ne censure que en chine.<br /> Oui vous avez bien compris, google ne censure nul part autre qu’en chine, car vous le savez, les chinois sont méchants, pourquoi ? parce-qu’ils sont communiste, alors que la partie Américaine a déjà, et à mainte reprise, démontré le bien fondé du monde capitaliste, il n’y a qu’a voir ce qu’il reste des pays où l abonne vieille démocratie à été amené à coup de chars et de missiles dont tous les pays du monde peuvent se venter les mérites<br /> Bref, retenez bien que le bon google, entreprise reconnu pour sa bienveillance, est obligé de respecter des règles dans un pays qu’elle souhaite espionner, euh pardon, qu’elle souhaite enrichir de sa culture. Espéreront que les règles de censure, qui sont inédites je vous le rappel, ne soient pas là pour gêner le gentil géant Américain.
nrik_1584
Disons qu’il y a censure et censure :<br /> https://www.20minutes.fr/high-tech/2194647-20171229-comment-chine-enfonce-toujours-plus-censure-internet <br /> En France on bloque les sites pirates / pédo, là bas on peut t’envoyer en tôle quelques années ou bloquer certaines actualités pour donner le sentiment que tout va bien.<br /> Après Google n’a sûrement pas les mains toutes propres mais de là à laisser entendre qu’il n’y a rien de particulier dans la manière de gérer l’information en Chine…
BetaGamma
La morale chez Google, ils se sont assis dessus depuis bien longtemps, pour ne pas dire depuis toujours….<br /> Don’t be evil…. juste des mots creux pour gogos crédules !
SpotZup
Cet article détourne la réalité pour le faire ressentir comme un scandale interne (granted il n’y a pas beaucoup d’explications officielles). Un exemple: la “réunion” (all-hands hebdomadaire retransmis en live a des milliers d’employés) ne s’est pas brusquement interrompue alors qu’elle commençait, elle était sur le point de finir lors du Q&amp;A avec le public, et le sujet a simplement été changé.
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