Amazon aussi veut placer des satellites en orbite basse (et déclenche la colère de SpaceX)

20 décembre 2019 à 15h00
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Starlink

La course à la meilleure « constellation satellitaire » est lancée et, bien évidemment, Amazon veut rejoindre la partie. La firme de Seattle veut lancer plus de 3 200 satellites dans l'espace dans le cadre de son Projet Kuiper... Néanmoins le nouveau projet de Jeff Bezos ne fait pas vraiment plaisir à SpaceX, qui concocte depuis 2016 sa constellation Starlink.

Les avocats de l'entreprise spatiale tentent de faire pression sur la Commission fédérale des communications (FCC) pour empêcher Amazon de mener à bien Kuiper, selon des informations obtenues par Motherboard.

La meilleure « méga-constellations » de satellites qui fera l'Internet de demain

Les constellations de satellites placées en orbite basse devraient offrir aux régions rurales ou mal desservies, un accès à Internet haut-débit sans précédent. Plusieurs entreprises se sont lancées dans ce projet extrêmement ambitieux et potentiellement très lucratif.

En tête de liste, on retrouve OneWeb, qui souhaite envoyer en orbite 650 satellites avant 2022 et en a pour le moment installé six. Suit SpaceX, la société d'Elon Musk, qui a déjà mis en orbite 120 satellites dans le cadre de son projet Starlink et souhaite en envoyer 1 200 en 2020. In fine, l'entreprise souhaite créer une constellation de 12 000 satellites en orbite basse (entre 330 et 580 km) avant 2024.

Désormais, c'est donc Amazon qui affiche ses ambitions spatiales. Le nouveau projet de l'entreprise, annoncé officiellement en avril dernier et baptisé Kuiper, prévoit un déploiement de 3 200 satellites dans l'espace. Dans un article de blog, la firme a annoncé construire un bâtiment de 20 000 mètres carrés uniquement destiné à la recherche et au développement de ces satellites. Les équipes du projet emménageront sur le site en 2020, annonce l'article.

SpaceX contre Amazon

Alors que les ambitions d'Amazon en matière de constellation satellitaire deviennent plus concrètes (mais que l'entreprise n'a encore construit aucun satellite), SpaceX et OneWeb tentent de faire pression sur le régulateur américain (la FCC) pour évincer l'entreprise de Jeff Bezos.

En effet, contrairement à OneWeb, SpaceX et six autres entreprises, Amazon n'a pas obtenu de licence de la part de la FCC pour construire ses satellites, ayant présenté son projet après la fin de l'appel d'offre qui s'est conclu en novembre 2016.

Dans une lettre envoyée à la FCC, obtenue par le site Motherboard, les avocats de SpaceX critiquent ainsi la « propension d'Amazon à outrepasser les règles de longue date », soulignant que l'accord d'une licence « saperait la confiance dans le processus de la Commission, mettrait à mal la juste compétition et éliminerait des options haut-débit pour les consommateurs ». Dans cette lettre datant du 25 novembre, les avocats ajoutent que la régularisation du projet Kuiper aurait un impact « significativement néfaste sur SpaceX ».

On comprend l'angoisse de SpaceX : certaines estimations jugent que si le projet Starlink est porté à bien, cela quadruplerait la valeur de l'entreprise. Le match promet d'être serré.

Source : Business Insider

Benjamin Bruel

Journaliste spécialisé dans le numérique, l'espace, la technologie et l'innovation, je me passionne par tout ce qui a trait au futur et à la compréhension du monde de demain. J'exerce ce métier depuis...

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Journaliste spécialisé dans le numérique, l'espace, la technologie et l'innovation, je me passionne par tout ce qui a trait au futur et à la compréhension du monde de demain. J'exerce ce métier depuis quatre ans, souvent devant mon ordinateur et parfois en vadrouille entre deux pays d'Asie. Amateur de bande dessinées, de paranormal et de dark tourism, je voue aussi un culte aux œuvres de Philip Pullman et de Yoko Taro.

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Commentaires (24)

BetaGamma
Qu’ils s’entrent tue … et que tout parte en fumée
Ive_Ti
$$$$ tout pour le pognon, meme polluer le ciel
Goodbye
L’espace
Eths25
Quand nos enfants lèveront les yeux au ciel, ils ne verront plus d’étoiles, mais un dépotoir…
Popoulo
Et après on vient nous les casser avec cette escroquerie 2.0 appelée écologie.
emmanuel38
Amusant d’imaginer que la FCC (Américaine) puisse décider pour le monde entier…<br /> A moins que cela ne concerne que le survol du territoire US.
bengaz1966
Le film Wall-E avait vu juste, un ciel aussi pollué que la terre elle même, et moi je dois me sentir coupable de boire mon soda avec une paille.
marc6310
La perte de biodiversité, la disparition du vivant toi tu t’en branle t’es bien au dessus de tout ça … L’écologie c’est pas juste trier tes poubelles et payer des taxes c’est respecter la vie et la nature si t’es pas capable d’adapter ton existence a ces choses essentielles je vois pas comment tu pourrait la meriter. L’écologie n’est pas une escroquerie c’est quelque chose qu’on est maintenant obliger d’imposer a cause d’inconscients qui scient la branche sur laquelle ils sont en emportant tout ceux pour qui ça compte vraiment avec. C’est franchement honteux de lire des absurdités pareilles.
Blues_Blanche
Il faut interdite les deux. C’est un espace publique, pas d’entreprises privées.
xryl
Au contraire c’est très bien. Avec suffisamment d’acteurs, nous allons avoir un bouclier spatial gratuit qui va réduire la puissance du soleil reçu sur Terre de quelques pourcents, suffisamment pour limiter l’impact du réchauffement climatique. Laissez les faire, c’est gratuit, jamais nos politiques n’auraient eu les bollocks de lancer un tel projet de toute façon…
rexxie
Vous n’avez aucune idée de ce que représente la gigantesquitude de la surface d’une seule des 7000 couches arbitrairement définies de l’orbite basse.<br /> La surface de la Terre est plus petite : 510 000 000 de km carrés. Si je ne me trompe, 10 000 satellites éparpillés seraient distants de plus de + de 75 km les uns des autres, et ce dans une seule couche. Quand on sait qu’avec la précision des GPS et autres positionnements, on peut gérer les positions au mètre près…<br /> Je te laisse calculer combien il faudrait de satellites pour créer ce parasol dont tu parles.
Peter_Vilmen
C’est seulement les fans d’astronomie qui vont être deçus, nous autres quidams on ne verra probablement jamais ne serait-ce qu’un pixel noir dans le ciel.
Niverolle
Salut rexxie, quand tu dis « on peut gérer les positions au mètre près », je me dois de te répondre « vous n’avez aucune idée » des difficultés en jeu (tu ne peux pas simplement transposer avec la géolocalisation en xy de ta Tesla ou même celle en xyz d’un avion de ligne, c’est beaucoup plus ardu). Et quand bien même ce serait possible, cela nous ferait une belle jambe car ce ne serait seulement qu’une partie du problème qui serait résolu. Et le fait est que malgré tous nos moyens technologiques (et particulièrement ceux du NORAD) on n’a pas été capable d’éviter certaines collisions… En conséquence, cette « gigantesquitude » ne l’est plus tellement une fois que des marges de sécurité confortables sont prissent en compte.<br /> En soit Starlink n’est guère un problème, mais la multiplication de ces méga-constellations va effectivement finir par en poser un.
Niverolle
Et encore, c’est surtout l’astronomie visuelle qui va être impactée. Pour l’astrophotographie cela reste parfaitement gérable (surtout à fort grandissement).
rexxie
La plupart des nouveaux satellites, on peut les diriger alors les probabilités de collisions restent négligeables même si leur nombre s’accroît. S’accroît aussi la technologie de contrôle de trajectoires.
Niverolle
Tout ceci n’est pas gratuit puisque cela revient à grignoter l’espérance de vie du satellite à chaque évasive. Aujourd’hui c’est plutôt marginal, mais comme le nombre de manœuvre n’est pas du genre à croître gentilement (linéairement) avec le nombre de satellite, ça peut vite devenir invivable si on abuse.
xryl
Ma remarque était une boutade. Je sais très bien qu’on en est très loin, mais vu la vitesse à laquelle on arrive à polluer un système, je ne serais pas étonné que l’on arrive à polluer suffisamment la surface d’une sphère de 300km de diamètre pour avoir un effet.<br /> Je t’invite à lire Tempête solaire d’Arthur C Clarke et Stephen Baxter. Ils ont calculé la taille d’un bouclier pour se protéger d’une forte émission EM du soleil, et au final, ce n’est pas si délirant que ça (il ne s’agit pas de cacher 1% de la puissance solaire, ce serait une catastrophe si on atteignait cela, il faut beaucoup, beaucoup moins pour avoir un effet « positif »).<br /> De plus, pour refroidir une planète, il faut bloquer les rayons incidents mais laisser passer les rayons émis par la planète (sinon, on refait un effet de serre). Donc, la nuit, il faut pivoter les antennes/miroirs perpendiculaire à la tangente orbitale, ce qui consommerait trop de moment des gyroscopes trop vite.<br /> Ceci dit, s’il on en arrive à ça, il faut se dire que l’on aura alors la technologie pour refroidir Vénus (qui, est quand même plus facilement habitable que Mars, mis à part la température excessive).
Ll_Ll
A l’altitude et à la vitesse de satellites le GPS ne marche pas
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