C'était un test très attendu. Mais finalement, le 9e vol de Starship ne s'est pas achevé par une, mais deux explosions. Pas de quoi décourager Elon Musk qui voit très grand pour sa mégafusée.

Starship lors de son lancement, ce 27 mai 2025. ©SpaceX
Starship lors de son lancement, ce 27 mai 2025. ©SpaceX

Car le milliardaire l'a confirmé : il se consacre totalement à ses entreprises après un bref et très controversé passage au gouvernement américain. Et il y a quelques jours, il faisait part de projets fous pour son lanceur super lourd : « Starship part pour Mars à la fin de l'année prochaine, avec Optimus (Ndlr : le robot humanoïde développé par Tesla) à son bord ». Une date incroyablement ambitieuse au vu du 9e test de la fusée.

Deux désintègrements

Pour la première fois, SpaceX a réutilisé un booster Falcon Heavy, marquant déjà une étape significative pour l'entreprise. L'objectif affiché n'était pas de le récupérer, puisqu'un splashdown était prévu dans le golfe du Mexique. Plutôt, la société souhaitait réaliser de nouveaux types de manœuvres de retour, notamment un angle de rentrée plus élevé pour maximiser la traînée atmosphérique et réduire la vitesse de descente. De quoi améliorer ses futures versions.

Concernant le second étage, SpaceX ambitionnait non seulement d'atteindre l'espace, mais aussi de déployer 9 satellites Starlink factices. Un rallumage des moteurs en orbite était également prévu, ainsi que des tests sur plusieurs types de tuiles de protection thermique, dont une à refroidissement actif.

La fusée a pu décoller depuis Starbase, complexe industriel récemment devenu une municipalité, sans encombre. Mais les choses se sont vite gâtées. Falcon Heavy s’est désintégré environ 6 minutes et 20 secondes après son départ, quelques instants après avoir entamé sa manœuvre de freinage final. Pour sa part, Starship n'est pas parvenue à lancer sa charge utile, la trappe ne s'étant pas entièrement ouverte.

Ensuite, une fuite dans les réservoirs, notamment ceux utilisés pour l'orientation, a entraîné une perte de contrôle d'attitude. Il a été impossible pour les équipes de SpaceX de rallumer les moteurs comme il était prévu, alors que la fusée a explosé lors de sa rentrée atmosphérique, au-dessus de l'océan Indien.

SpaceX reste optimiste

« Nous essayons de faire quelque chose d'incroyablement difficile. On ne peut pas y arriver en une seule ligne droite, il doit y avoir des bosses et des virages », a réagi Dan Huot, membre de l'équipe de communication de SpaceX. Malgré tout, les dates butoirs qui attendent SpaceX se rapprochent à grands pas.

Si l'objectif Mars 2026 semble quasiment irréalisable, il ne faut pas oublier que la fusée doit aussi servir d'alunisseur aux astronautes de la mission Artemis III, pour l'instant prévue en 2027. Celle-ci marquera le retour de l'être humain sur la surface lunaire depuis la fin du programme Apollo.

De son côté, Elon Musk annonce une cadence de lancement accélérée pour les trois prochains vols de Starship, « à raison d'environ un tous les 3 à 4 semaines ». Et il n'en démord pas : « les atterrissages humains sur Mars pourraient commencer dès 2029, bien que 2031 soit plus probable ».

Source : Space.com