La NASA croit toujours dans le Starship de SpaceX (et se paie une deuxième mission)

Eric Bottlaender
Spécialiste espace
17 novembre 2022 à 13h10
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Quand il s'agit de signer un contrat, cette vision est déjà pour demain... Crédits : SpaceX
Quand il s'agit de signer un contrat, cette vision est déjà pour demain... Crédits : SpaceX

L'agence américaine achète une deuxième mission pour se poser sur la Lune avec le Starship de SpaceX, dans le cadre du programme Artemis. Un nouveau chèque de plus d'un milliard de dollars, malgré les difficultés techniques et les appels du pied des autres industriels.

La mission Artemis IV est officiellement prévue en 2027.

Un Starship et une baguette de pain : ça fera 1,15 milliard !

Alors que la capsule Orion a pris la route hier matin vers la Lune avec la mission Artemis I, la NASA n'a pas attendu son décollage pour renouveler sa confiance envers SpaceX et son grand vaisseau Starship. Ce dernier avait déjà été sélectionné par l'agence américaine pour emmener les astronautes jusqu'à la surface lunaire (avec du matériel) puis les ramener en orbite.

Un choix qui avait déjà fait polémique en mai 2021, car SpaceX malgré l'avancée de ses travaux, présentait une option audacieuse, mais technologiquement risquée. En particulier car la version « Artemis » de Starship (ou Starship HLS) doit être ravitaillée plusieurs fois en orbite terrestre avant de disposer d'assez d'ergols pour accomplir sa mission lunaire… Mais le contrat de 2,89 milliards passé avec la NASA inclut une mission de démonstration avant Artemis III.

Compte tenu des avancées des deux programmes Starship et Artemis, mais aussi du support politique aux missions lunaires, un deuxième contrat a été notifié à SpaceX ce 15 novembre : une mission de plus pour le Starship HLS pour 1,15 milliard de dollars.

L'Orion Express

Le contrat concerne la mission Artemis IV, qui auparavant n'était pas censée se poser sur la surface lunaire, mais les plans ont visiblement changé ces derniers mois, et les objectifs exacts sont encore à préciser en fonction de l'avancée de la station orbitale lunaire Gateway.

En effet, le calendrier, passé les toutes prochaines années, est un peu flou à partir de 2025. Pour la mission Artemis III, les deux premiers modules de propulsion (PPE) et d'habitat (HALO) sont supposés fournir une base orbitale de laquelle partira Starship pour la surface lunaire, avant d'y revenir. Malgré tout, cela peut changer en fonction de la disponibilité des modules, du retard des missions Artemis avec la fusée SLS, ou du Starship lunaire.

Néanmoins ce nouveau contrat montre bien que la NASA compte soutenir des activités sur la surface lunaire après le « planter de drapeau » de la future mission Artemis III. Artemis IV aura-t-elle lieu en 2027 ?

Une image prise hier soir lors de la mission Artemis I. Les photographies des futures missions habitées seront bien alléchantes ! (image travaillée et améliorée par Jason Major). Crédits : NASA/ESA/Artemis Team/Jason Major
Une image prise hier soir lors de la mission Artemis I. Les photographies des futures missions habitées seront bien alléchantes ! (image travaillée et améliorée par Jason Major). Crédits : NASA/ESA/Artemis Team/Jason Major

Orion, Starship et nous, et nous, et nous…

Pourtant, ce nouveau contrat avec SpaceX fera sans doute réagir les industriels du secteur. En effet, après l'attribution initiale en 2021, les politiciens avaient demandé à la NASA de revoir sa copie et d'inclure, dans un processus de sélection, au moins un deuxième fournisseur, et ce, afin de stimuler la concurrence et d'assurer les missions… Mais c'est un problème, nous sommes en 2022 et le processus ne sera pas terminé avant le printemps prochain : trop tard pour développer un nouvel atterrisseur d'ici à 2027, d'autant que le budget de la NASA n'est pas extensible.

D'autres critiques concernent le programme Starship, qui a lui aussi pris du retard pour assurer des missions lunaires habitées d'ici trois ans. En effet, le tout premier vol orbital n'a pas encore eu lieu, et même s'il prend place dans les prochaines semaines (cela dépend encore des tests au sol et des autorisations), il reste encore un bond de géant à prouver avant de se poser sur la Lune…

Source : NASA

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Commentaires (8)

xryl
il reste encore un bond de géant à prouver avant de se poser sur la Lune<br /> Mais c’est un petit pas pour Elon.
Plantec
Spacex avance. On peut espérer un 1er vol d’ici décembre ou janvier. Les autres societés privés n’en sont pas encore là : blueorigine newglenn 1er vol fin 2023 ou 2024, boeing quand on voit le Starliner…
Wenz
Jai du mal à imaginer cette fusée se poser sur la lune comme sur la premiere photo, avec un terrain probablement tout sauf plat, le design ma l’air plus risqué et bancal qu’un LEM à l’ancienne
Slyde
Grande question et en dehors de SpaceX, ce n’est pas encore connu, mais nous pouvons faire quelques suppositions.<br /> Tout d’abord, le centre de gravité de Starship est très bas. Les moteurs étant la chose la plus lourde. Cela aide beaucoup. (Le propergol en parti consumé descend aussi la gravité).<br /> La prochaine chose repérée est les jambes d’atterrissage elles-mêmes. Apparemment, mais non confirmé, SpaceX utilise des jambes qui peuvent ajuster individuellement leur hauteur pour garder la fusée stable.<br /> Si cela est vrai, il pourrait atterrir sur un sol assez inégal et rester stable, mais on ne sait pas à quel point il peut prendre une inclinaison et quelle inclinaison il peut prendre dans chaque type de gravitation diffèrent.
_Troll
Avant de troller Elon Musk, J’attends de voir les resultat de la mission de demonstration. Je crois en Mr Musk, je pense que le resultat va etre tres bon.
gemini7
Pas forcément, il y a des terrains plats sur la Lune, dans les cratères et les « plaines », Neil Armstrong qui pilotait le LEM a continué sur sa trajectoire, jusqu’à ce qu’il trouve un terrain plat, quand il s’est posé, il ne restait plus de carburant que pour quelques secondes. De nos jours, on connait mieux les endroits où pourrait se poser le spaceship.
Wenz
oui je suis d’accord, mais bon jamais facile de s’assurer que ça soit vraiment plat et pas rocailleux même un petit peu (je ne parle pas d’enorme rocher specialement). Le LEM etait plus maniable on dirait, et pouvait, en effet, manuellement virer dans toutes les directions. Jj’ai pas l’impression, mais je peux me tromper, que ce genre de vehicule puisse faire cela, on dirait plutot qu’il arrivera à la verticale et n’ajustera pas beaucoup sa position avant de toucher le sol. Et même, probablement pas pilotable manuellement comme l’etait le LEM (j’imagine qu’ici ça sera 100% automatisé). Si pilotable manuellement, ça m’a l’air assez loin du sol pour avoir une bonne vue…<br /> Enfin, on verra, ca me rend juste curieux
Kabloona
Et pourtant, la fusée du Professeur Tournesol, elle avait bien la même forme que le Starship lunaire, et elle tenait bien droit à la surface de notre satellite. La preuve étant donc scientifiquement établie, personne ne devrait s’inquiéter sur les capacités de l’aterrisseur de SpaceX !
Wenz
ah oui en effet, merci de me rapeller mes classiques
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