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Lune : la NASA ne compte plus s'y poser en 2024

Eric Bottlaender
Spécialiste espace
10 novembre 2021 à 15h55
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Du coup, pour dans quatre ans ? Crédits : SpaceX
Du coup, pour dans quatre ans ? Crédits : SpaceX

Lors d'une conférence de presse donnée hier soir, l'agence spatiale américaine a enfin avoué que l'objectif de fouler à nouveau la Lune en 2024 ne pourrait être tenu. La crise sanitaire ainsi que le procès intenté (et perdu) par Blue Origin sont pointés du doigt… Mais il y a encore beaucoup de doutes sur le cher programme Artemis.

Le premier vol est toujours attendu pour le printemps prochain.

Artemis pèse lourd

Alors qu'il est engagé depuis une décennie, le projet de lanceur super-lourd SLS (Space Launch System) et sa capsule Orion n'a pas encore tout à fait abouti. Mais il est à présent inséré dans le grand projet Artemis, qui vise à retourner sur la Lune « pour y rester », et à mener ces missions lointaines en vue de préparer de futures aventures martiennes.

Les premières missions sont connues depuis des années : d'abord Artemis I pour tester lanceur et capsule autour de la Lune, puis une mission quasiment identique avec des astronautes (Artemis II) avant d'utiliser les premières briques de la future station en orbite lunaire (la Gateway) et l'atterrisseur lunaire Starship pour envoyer des Américains fouler le sol lunaire. La suite, elle, est encore sujette à débats. Mais le calendrier aussi, et chaque année, la facture s'alourdit pour les contribuables américains.

Gardons 2024… pour la mission autour de la Lune

L'administrateur de la NASA Bill Nelson a ainsi actualisé le calendrier des missions Artemis : la première en février 2022, Artemis II avec les astronautes en mai 2024, et l'atterrissage lunaire en 2025. C'est la première fois que la NASA avoue officiellement que le calendrier fixé par l'ex-président Donald Trump, de fouler la Lune en 2024, ne sera pas tenu.

Ces dernières années, il s'agissait cependant d'un secret de polichinelle, entre les retards techniques du lanceur super-lourd SLS, la sélection retardée et sous-financée de l'atterrisseur lunaire, et la complexe période de transfert avec l'administration précédente. Toutefois, Bill Nelson dans sa conférence a principalement attribué ce nouveau délai à la crise liée au Covid-19 (qui impacte toute la chaîne industrielle), ainsi qu'au procès intenté par Blue Origin, qui a stoppé durant sept mois les travaux sur le projet Starship-HLS (HLS : Human Landing System). Reste que 2025, c'est dans moins de quatre ans seulement.

Le lanceur géant SLS devrait sortir de son hangar pour la première fois en janvier prochain. Crédits : NASA
Le lanceur géant SLS devrait sortir de son hangar pour la première fois en janvier prochain. Crédits : NASA

Un projet à coups de milliards

Qu'importe, la NASA compte sur de nouveaux fonds pour « accélérer » son projet lunaire. En une décennie de travaux (2012-2022), le coût de développement de la capsule Orion est ainsi estimé à… 9,3 milliards de dollars ! Quant au SLS, les coûts pour la période 2011-2021 montent à 11 milliards, et cela n'engage pas les fonds dédiés aux infrastructures au sol, dont la facture gonfle l'addition de plusieurs milliards. Le projet d'atterrisseur, maintenant attribué à SpaceX, devra bénéficier de 3,3 milliards de dollars dès l'année prochaine si l'agence doit atteindre son objectif de 2025, a prévenu Bill Nelson.

Pour que les politiciens du Congrès puissent financer le projet, l'administrateur de la NASA n'a pas manqué d'agiter une fois de plus une concurrence avec les projets chinois. Selon lui, la Chine est engagée dans une course à l'espace avec les États-Unis, qui doivent maintenir leur rang de « première puissance spatiale ». Et peu lui importe que les missions chinoises soient prévues et annoncées pratiquement une décennie à l'avance : il faut que les USA fassent « mieux ».

Source : Spacenews

Eric Bottlaender

Spécialiste espace

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser v...

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

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Commentaires (31)

UncleJul
Mon dieu ces budgets et toutes ces ressources, chacuns de son côté. Ça fait penser à la tour de Babel. Assez intelligents pour la toucher des doigts, mais trop cons pour la concrétiser. Je parle de la prospérité de l’humanité.<br /> Maintenant ne reste plus qu’à attendre le prochain article sur comment s’enrichir sur le dos des autres sans lever le petit doigt.<br /> Triste…
eykxas
L’armée baisserait son budget de… Aller, 2% et hop le financement est trouvé pour 10 ans.
JohnLemon
Même 2025 je n’y crois pas une seconde.<br /> Je n’espère pas avant 2030, et encore seulement si les priorités ne changent pas.
taist
la course à l’hélium 3 :<br /> Selon les données enregistrées en 2009 par la sonde orbitale chinoise Chang’e 1, les réserves en hélium 3 de la Lune s’élèveraient à 100 000 t . Il est incorporé au régolite ou enfoui en faible profondeur de la surface. Lorsqu’on sait que 200 tonnes permettraient de satisfaire les besoins énergétiques des États-Unis et de l’Union européenne pendant une année, que cette énergie permettrait aux Terriens de combler leurs besoins en énergie pour des siècles, cela incite les enthousiastes à y voir un moteur puissant à son exploitation. En effet, le coût d’exploitation d’une tonne d’hélium 3 serait de l’ordre de 1,5 milliard de dollars (2005), alors que la même quantité d’énergie coûte 10 milliards de dollars en équivalent pétrole.<br /> La technologie permettant d’exploiter cette ressource est encore balbutiante.<br /> voila pourquoi ils veulent tous y aller le plus vite possible !
Fred_Clyde
Preuve qu’on y a jamais posé le pied avec l’avancée technologique actuel, ils ont du mal à y aller (merci universal studio et consort)
ypapanoel
preuve de quoi?<br /> En 14 les poilus envoyés au fond de leur trou crasseux savaient parler et écrire : Là où certains bacheliers n’en sont pas capables.<br /> Y’a +2000 ans des mecs ont conçu des pyramides et +y’a +500 des cathédrales. Sans informatique…<br /> Mais… à priori…<br /> …Y’a 50 ans des usurpateurs (sur 2 continents, et en se tirant la bourre) ont fait semblant d’aller sur la Lune…<br /> C’est pas parce que tu cours pas sur 10m sans souffler comme un boeuf qu’il faut généraliser, et considérer que ceux qui courent un marathon sont tous des aliens ou des bots :<br /> Les technologies spatiales sont hyper spécialisées et l’environnement impitoyable : même en étant pas con tu crèves en 2 secondes si tout n’a pas été testé et simulé : c’est pour ça que malgré des avancées technique, ces centres de formation toujours utilisés aujourd’hui : parce qu’ils ont de l’expérience!<br /> C’était un exploit technique d’y aller, mais la technologie de l’époque ne permettait pas de s’y implanter et donc d’en tirer un profit au delà de la gloire d’être le 1er et de montrer sa suprématie technologique à coups de milliards de $ sans retour au delà de la fédération d’une nation. Ca a été fait.<br /> La c’est différent : avec «&nbsp;l’avancée de a technologie actuelle&nbsp;» comme tu dis, la course est relancée : cette fois de l’exploitation des ressources cette fois.<br /> Pas forcément pour notre bien cela dit…
decize58
Votre sens de l’humour est admirable !
JohnLemon
Le contexte était différent et surtout le but n’était pas d’exploiter ses ressources mais de montrer à la superpuissance concurrente de l’époque qui portait le calbut.<br /> D’où le fait de ne pas y être retourné depuis : il n’y avait aucun intérêt à le faire. Les gagnants on les connaît déjà.<br /> Mais maintenant que les travaux sur la fusion nucléaire et les premières missions habitées vers Mars progressent, la Lune reprend tout son intérêt, que ce soit comme mine à Hélium 3 ou comme base spatiale avancée pour lancer plus facilement une mission martienne.
Blackalf
Exact, les enjeux ne consistent plus seulement à aller y planter un drapeau pour le prestige. ^^
rexxie
À l’époque, jouer à qui pisse le plus loin avec les soviétiques, ça n’avait pas de prix. Les ricains ont gagné, ils y ont retourné qques fois (lesrusses aussi). Puis ils ont vu qu’il n’y avait que des cailloux et de la poussière, alors la motivation et les budgets sont tombés. C’est pas plus compliqué que ça.
Bretwa
je ne te le fais pas dire
Korgen
Un bonne fois pour toutes pour ceux qui n’ont pas encore compris : OUI on a été sur la Lune dans les années 70 et NON on ne PEUT PAS utiliser la techno de l’époque !!<br /> Ca fait des années qu’on le dit : les technologies, matériaux et normes utilisés dans les années 60 et 70 ne sont plus réalisables depuis les années 90. Si on doit y retourner, on repart de zéro.<br /> Pour ce qui est de la course à l’espace :<br /> 1er satellite artificiel : URSS<br /> 1er animal dans l’espace : URSS<br /> 1er homme dans l’espace : URSS<br /> 1er objet sur la Lune : URSS<br /> 1er homme sur la Lune : USA (et la course ne s’est pas fini là)<br /> 1ère station spatiale : URSS<br /> 1ère coopération spatiale internationnale : URSS<br /> Lanceur et module les plus compétitifs, fiables et les plus utilisés : URSS/Russie<br /> D’où les ricains ont gagné la course à l’espace ? Au mieux ils gagnent une bataille qui aurait été remportée quelques temps après par l’URSS (l’affaire de quelques mois).<br /> Les USA ont arrêté la Lune pour payer la guerre au Vietnam. Ensuite ils développent les navettes en espérant faire des économies mais ils se vautrent lamentablement sur les calculs : les coûts de maintenance reviennent plus cher que d’envoyer un module Apollo. Sans parler qu’ils en perdent 2 sur 5 à cause de mauvaises conceptions.<br /> Ils ont une belle gueule les vainqueurs !
jeanlucesi
Tu peux dire ce que tu veux je n’y crois pas un instant que les Américains sont allé sur la lune.<br /> Ces gens passent leur temps à nous mentir et nous manipuler.
Korgen
Tu m’expliqueras comment un laser peut rebondir sur la surface de la lune si personne n’y a installé de miroir !
XSylvestreX
Pour les poilus de 14, il faut lire les carnets du caporal barthas. Tonnelier, il décrit dans une langue magnifique les horreurs qu’il a vécu. Beaucoup y voient les merveilles de l’éducation de la 3e république. Ceux qui liront effectivement ces carnets y constateront que Barthas était le seul de sa section à savoir écrire. Autre exemple, les cartes postales pré-rédigées ou le troufion n’avait qu’à rajouter son nom et la ville où il se trouvait. Ne pas embellir le passé.
XSylvestreX
Les 400 kilos d’échantillons lunaire étudiés toujours aujourd’hui sont arrivés comment ?<br /> Le smartphone que tu as en main est la preuve même qu’on y est allé. Le marché des circuits imprimés et des semi conducteurs a explosé avec la mise au point du système de guidage d’Apollo.
fabriced31
Il ne te vient pas à l’idée que ce n’est que la raison economique qui coince ?
tofrek
Finalement à force de repousser, il y aura des villages Chinois déjà sur place quant les Américains et européens arriveront.
luck61
2024 c’est demain , c’est pour la hype comme pour Mars , 2030 pour la lune
juju251
Merci de revenir au sujet de l’article et d’éviter l’échange d’amabilités et les théories pour le moins fumeuses.
raymondp
Bon ça c’est sans doute vrai, il ne reste pas moins que le niveau scolaire a drastiquement baissé. Il suffit de consulter les archives de l’INA, avec les interviews d’étudiants en mai 68, le contraste avec les étudiants d’aujourd’hui est frappant. Mêmes les avocats d’aujourd’hui souvent parlent mal et ne savent pas écrire. J’en connais un qui fait plein de fautes d’orthographe.<br /> Il y a cinquante on considérait qu’en fin d’école primaire, un élève «&nbsp;normal&nbsp;» savait lire, écrire et compter, suffisamment en tout cas pour rédiger des choses simples avec peu de fautes d’orthographe courantes et se débrouiller dans la vie.<br /> Aujourd’hui c’est loin d’être le cas. Je pense que le niveau de français d’un élève de seconde d’aujourd’hui est assez comparable au niveau de 6ème d’il y a cinquante ans. Et encore, je lisais beaucoup plus en primaire que ma fille qui est au lycée aujourd’hui.
fabriced31
Pourquoi faire depuis ?
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