Une nouvelle étape franchie pour le futur télescope James Webb

17 mars 2021 à 12h25
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© NASA/Chris Gunn
© NASA/Chris Gunn

Le télescope spatial James Webb (JWST) voit enfin le bout du tunnel. Après quasiment une décennie de retard, cet instrument scientifique véritablement exceptionnel devrait décoller au mois d’octobre. En préparation de ce lancement, la NASA et le constructeur Northrop Grumman ont réalisé une batterie de tests particulièrement poussée.

Ces essais ont déterminé que les systèmes de l’observatoire spatial étaient opérationnels et capables de résister au lancement par la fusée Ariane 5.

Pas de place au hasard

Pendant plusieurs semaines, les équipes de la NASA et de Northrop Grumman ont réalisé des essais au sol exhaustifs sur l’ensemble des composants et du système de mission du James Webb Space Telescope. Une sorte de répétition générale, qui fait suite à d'autres essais de grande ampleur, et qui est jugée indispensable pour garantir le succès de l’une des missions scientifiques les plus coûteuses de l’histoire de l’agence spatiale américaine, mais aussi de l’ESA, partenaire du projet.

D’une part, un test général a été mené sur la sonde elle-même, qui se trouve toujours sur le site californien de Northrop Grumman, à Redondo Beach. Tous les systèmes internes du télescope, y compris ses quatre instruments scientifiques, ont été activés et leur interaction a pu être étudiée dans un environnement aussi réaliste que possible. Les données obtenues ont été comparées aux spécifications attendues afin de valider le fonctionnement nominal du JWST. Enfin, ces essais ont déterminé que les systèmes électroniques et mécaniques sont en mesure de supporter les contraintes de vibration et d’accélération du lancement, toujours prévu fin octobre 2021 à Kourou, en Guyane française.

D’autre part, la NASA a effectué un test complet du segment sol de la mission. Concrètement, le JWST a été mis en ligne avec l’ensemble des systèmes de communication qui seront utilisés lors de sa mission. Cela comprend notamment les antennes géantes du Deep Space Network, réparties un peu partout sur la planète et qui permettront d’envoyer des consignes et de récupérer les images envoyées par l’observatoire spatial lorsqu’il orbitera à 1,5 million de kilomètres de la Terre, au point de Lagrange Terre-Soleil L2.

Une mission à très haut risque

La NASA a ainsi testé la possibilité d’envoyer des correctifs logiciels au JWST, capables d’être installés en cours de mission. Toutes les solutions de communication de secours ont également été testées dans des conditions réelles. Il faut dire que James Webb n’a pas droit à l’erreur.

Contrairement au télescope Hubble, que Webb doit remplacer, le nouvel observatoire spatial ne sera pas positionné en orbite basse, mais dans l’espace lointain, cinq fois plus loin que la Lune. Et si Hubble avait pu être réparé par la navette spatiale en 1993, une intervention de ce type ne sera pas possible sur James Webb.

On comprend dès lors l’attention portée aux finitions et aux essais sur ce programme à 10 milliards de dollars. Alors que JWST a fini d’être assemblé en 2016, la détection et la correction de problèmes techniques, notamment sur le bouclier, expliquent en grande partie les retards et surcoûts des cinq dernières années.

Source : NASA

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Commentaires (19)

Zakalwe
Les Américains ont (vraiment) intérêt à ne pas se rater. JW va apporter pas mal de trucs.
obbiclubic
(…) possibilité d’envoyer des correctifs logiciel"S" au JWST « VIRGULE » capables d’être installés (…)
Niverolle
Les réparations d’Hubble on été ruineuses sur le plan strictement comptable (plus coûteuses qu’un télescope neuf) mais le défi technique a surmonter était tel, que le retour d’expérience est considéré comme aussi important que celui des missions lunaires !<br /> Cette fois le défi technologique est encore différent, mais tout aussi difficile. Pour le néophyte, un télescope infrarouge de 6 m, n’évoque sûrement pas grand chose, mais il s’agit bien de l’une des missions les plus audacieuses que l’humanité ait jamais tentée !
juju251
obbiclubic:<br /> (…) possibilité d’envoyer des correctifs logiciel"S" au JWST «&nbsp;VIRGULE&nbsp;» capables d’être installés (…)<br /> Merci d’utiliser le lien dédié «&nbsp;Signaler une erreur&nbsp;» à la fin de l’article plutôt que les commentaires pour remonter des erreurs.
Bilbo
Plus qu’à espérer qu’ils n’envoient pas un télescope myope dans l’espace … (fallait quand même le faire sur Hubble …)
Niverolle
Oui mais comme l’erreur de courbure était «&nbsp;parfaite&nbsp;» on l’a corrigé numériquement (avec un peu de perte), puis avec une optique correctrice installée par les astronautes directement dans la chaîne optique (du grand art) !
Side_a9
C’est peut-être une question con, mais en une décennie, est-ce qu’il y a moyen que les instrus qu’ils aient placé dans la sonde au début du programme soient obsolètes? Je me doute que de base ils mettent des trucs en avance sur leurs temps. Ou bien font-ils des upgrade entre-temps?
Martin_Penwald
Il n’est pas en orbite autour de la Terre. Il est au point de Lagrange L2 du système Terre-Soleil. C’est loin, mais c’est le but pour, entre autres, éviter les interférences avec le bazar électromagnétique terrien.
porecreat
Il ne sera pas en orbite autour de la terre mais autour du soleil, à un endroit particulier appelé «&nbsp;point de Lagrange 2&nbsp;», qui lui permettra d’avoir en permanence la terre entre lui et le soleil, ce qui le protègera des rayonnements.<br /> https://www.nasa.gov/topics/universe/features/webb-l2.html
Niverolle
Un autre lien sur les points de Lagrange : Les Points de Lagrange : quand la mécanique orbitale donne un coup de pouce à l'exploration spatiale
iksarfighter
C’est un point de Lagrange où le Soleil est caché par la Terre je crois.
iksarfighter
Si c’est triste de voir que l’on ne met que 10B dans un tel projet alors que des projets militaires en bouffent des centaines. L’homme a à peine commencé à descendre du singe.
ebottlaender
Alors sur un graphique, oui, mais en réalité compte tenu de l’énormité du Soleil et de la taille relative de la Terre à 1,5 millions de kilomètres, le Soleil n’est pas caché. En plus, il s’agit d’une zone, pas d’un point matériel : JWST effectuera une espèce de trajectoire en lasso autour. Ses panneaux solaires seront bien illuminés côté Soleil ^^
sebstein
Oui, ils ont même une équipe de voyantes pour être en avance sur leur temps.
Carlomanus
Oui, sans compter l’Agence Européenne et l’Agence Canadienne, partenaires du projet… L’Union est contributrice pour environ 1 Milliard de dollars, le Canada, je ne connais pas… On oublie trop souvent de citer l’ESA, je trouve…
Carlomanus
En attendant l’extension de l’anneau du CERN, et là, ce sera formidable! Le projet, avalisé, est celui d’un anneau de 100 km, cette fois !!! De quoi satisfaire les complotistes de tous bords …
Niverolle
Néanmoins, j’ai peur que 100 km soit un peu juste pour générer un trou noir et engloutir la Terre (comme il se doit) !
Side_a9
C’est bien ce qu’il me semblait.
Carlomanus
Ce serait une première !
porecreat
Le Soleil est bien plus gros que la Terre mais il sera aussi beaucoup plus loin.<br /> Un peu comme lors d’une éclipse solaire: la Lune est beaucoup plus petite mais beaucoup plus proche et peut donc masquer totalement le disque solaire.<br /> Cela-dit je ne sais pas quel sera le ratio concernant le JWST mais la Terre devrait dans tous les cas absorber une grande partie du rayonnement solaire (on a pas plus gros sous la main de toutes façons, à moins d’envoyer le télescope derrière Jupiter mais ce serait pas pratique pour communiquer) et le bouclier du télescope fera le reste.
ebottlaender
Non, le ratio est énormément plus en faveur du Soleil que de la Terre. Encore une fois, puisqu’il s’agit d’une trajectoire en «&nbsp;lasso&nbsp;» autour du point de Lagrange, la Terre n’éclipse pas ou quasiment pas le Soleil pour le JWST.
porecreat
Mon calcul de coin de table donne un ratio diamètre Terre-Soleil de 109 et le ratio de distance JWST-Terre/JWST-Soleil de 101.<br /> Donc pas «&nbsp;énormément&nbsp;» en faveur du soleil mais de seulement 8%.<br /> Par contre, il semble effectivement que son orbite autour de L2 ne permette pas au JSWT d’être dans le cône d’ombre: https://youtu.be/524fcGyki5c<br /> L’avantage est donc uniquement d’avoir toujours le Soleil dans le dos, derrière le bouclier, tout en étant en permanence joignable depuis la Terre.
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