Un module de service Airbus DS pour aller marcher sur la Lune ?

Eric Bottlaender
Spécialiste espace
29 mai 2020 à 10h22
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Vue d'artiste du module Orion avec la capsule et son module de service. ©NASA
Vue d'artiste du module Orion avec la capsule et son module de service. ©NASA

L'ESA a signé le contrat pour un nouveau module de service de la capsule Orion avec Airbus Defense and Space. Si le plan américain Artemis se passe comme prévu, les astronautes de cette mission fouleront le sol lunaire, pour la première fois depuis 1972.

On compte déjà trois contrats pour supporter Artemis

Tout ce qu'il faut pour Orion

Pas de capsule Orion sans son ESM, le « Module de Service Européen ». Ce dernier est financé par l'ESA, qui, à son tour, a choisi un industriel (européen, bien sûr) pour le construire… Et dans la continuité des modules précédents, c'est Airbus DS (Defense and Space) qui a obtenu ce nouveau contrat de 250 millions d'euros.

Assemblé à Brême, l'ESM est un concentré de technologie qui apporte à la capsule Orion tout ce dont elle a besoin pour survivre seule dans l'espace : électricité (et batteries), propulsion et orientation, air pressurisé, eau, régulation thermique… Des éléments cruciaux pour assurer la mission, avec le moins de poids possible : un peu plus de 13 tonnes sur la balance, soit presque la moitié de ce que pesait en son temps le module de service des missions Apollo !

En route pour la Lune…

Si la comparaison avec un véhicule de plus de 50 ans peut étonner, elle reste légitime. En effet la troisième mission du programme Artemis, celle pour laquelle Airbus DS vient de décrocher le contrat, doit ramener des astronautes à la surface lunaire.

Ce n'est pas le module ESM qui s'en chargera, car une fois en orbite autour de la lune, la capsule Orion viendra s'amarrer, soit à la petite station Gateway, soit (si elle n'est pas encore disponible) directement à un véhicule lunaire.

Il y a un mois, la NASA a sélectionné Dynetics, Blue Origin et SpaceX pour commencer à travailler sur un atterrisseur, afin d'emmener un américain et une américaine sur le sol lunaire à la fin de l'année 2024.

Il y a 12 kilomètres de câble dans un module de service ESM... ©Airbus
Il y a 12 kilomètres de câble dans un module de service ESM... ©Airbus

Orion est encore un pari

Bien entendu, le calendrier est décrié, tout comme le coût global du projet ainsi que le lanceur, qui est le seul à pouvoir emmener la capsule Orion en orbite (le Space Launch System ou SLS). Si Orion a déjà fait une petite mission en orbite terrestre en 2014, le « vrai » test n'aura lieu qu'en 2021 avec la mission Artemis-1. Sans astronautes, la capsule devra alors passer trois semaines d'essais intensifs autour de la Lune avant de revenir amerrir dans le Pacifique.

Andreas Hammer, responsable de l'exploration spatiale chez Airbus DS a déclaré : « En travaillant de concert avec nos clients l'ESA et la NASA, ainsi qu'avec notre partenaire Lockheed Martin, nous avons un agenda solide pour les trois premières missions lunaires. Ce nouveau contrat est une validation de notre approche, qui combine ce que la technologie américaine et européenne peut faire de mieux ».

Source : Airbus

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Commentaires (13)

Skoleras
Donc si je comprend bien, l’ESA va financer avec l’argent des impôts des européens le module de service pour emmener des américains sur la Lune… Tout la gloire ira aux USA bien sûr, le retour de la puissance spatiale américaine comme dit si bien leur président, mais tout en se gardant bien de dire qu’une partie des technologies sont européennes et financées par nous, européens, les dindons de la farce.<br /> En tout cas, encore une belle utilisation de l’argent public, surtout dans un moment où on en a cruellement besoin pour relancer l’économie.
ebottlaender
En fait il s’agit de l’argent que les européens doivent donner aux USA dans le cadre du «&nbsp;pot commun&nbsp;» de l’ISS. Sauf que dans le spatial, quand on peut éviter de donner des sous, on fait en nature. Il n’y a rien que les USA souhaitaient en terme de matériel supplémentaire vers l’ISS, donc on s’est arrangés avec eux pour faire l’ESM de la capsule Orion.<br /> Mais au final, ce n’est pas un mauvais placement. Déjà parce qu’on peut dire que l’ESA apporte une brique nécessaire à leur plan lunaire, ils sont donc partiellement dépendants de notre coopération (et ça, ça renforce les liens c’est une bonne chose). Ensuite parce que cette participation et l’excellence technique qui va avec servira plus tard pour faire levier et embarquer un ou plusieurs astronautes ESA vers la Lune. Il faut penser à l’avenir, et comme nous n’avons pas les moyens du voyage lunaire seuls, collaborer avec les américains est une solution comme une autre.<br /> Même si l’ESA est bien consciente que pour les premiers vols, la communication sera importante pour rappeler que si c’est «&nbsp;america first&nbsp;», c’est pas «&nbsp;sans Europe&nbsp;».
ebottlaender
Il serait temps aussi de croire qu’on est toujours les caliméros de l’histoire, les «&nbsp;dindons de la farce&nbsp;», ceux qui se font marcher sur le coin de la figure ou paient sans rien dire.<br /> Cet argent finance des emplois en Europe, une techno relativement unique au monde, et nous permet de mettre un pied dans la porte de l’aventure lunaire. Vouloir tout faire tout seuls coûterait quinze fois plus cher au contribuable européen.
Fulmlmetal
Ce qui est génial c’est de se dire que Pesquet a de bonnes chances d’etre le premier Francais à marcher sur la Lune.<br /> Grace à cette coopération on aura droit à des places vers la lune, on profitera ainsi à moindre cout d’un programme génial et ambitieux qu’on n’aurait jamais pu faire. Pesquet est jeune, il a et aura de l’expérience, pour moi il n’y a pas de doute qu’il y laissera son empreinte.<br /> Concerant les délais du programme lunaire, aucun programme spatial n’a tenu ses promesses (à part Apollo dans un contexte géopolitique différent), il n’y a pas de raison que Artemis échappe à la règle, il sera impossible de tenir ce délai de 2024 d’autant que les SLS et Orion ont déja cumulé pas mal de retard alors que nous n’en sommes qu’au début. Allez, je parie sur 2028, pas avant.
Element_n90
Ça coûte 250 millions un truc comme ça!! Soit 2 fois le prix d’une fusée Ariane 6 complète (si mes chiffres sont bons)!! Euh, ils redéveloppent tout le module à chaque fois qu’ils construisent un exemplaire ou quoi ?
Element_n90
Ouais, c’est comme les filles moches en boîte qui restent sur le côté à garder le sac à main de leurs copines qui elles profitent un max. On leur dit pour qu’elles acceptent sans broncher que leur rôle est vachement important. Bin voyons…
Element_n90
Ah bah si Pasquet à peut-être un jour la possibilité qu’il puisse être possible que l’on réfléchisse à l’éventualité d’envisager qu’il puisse bien un jour, si tout les astronautes américains tombent dans un grand trou rempli de crocodiles, que l’on puisse l’appeler pour aller là haut… Bin moi ça me va !!
ebottlaender
Toujours au rdv pour dénigrer l’ESA, changez rien !
ebottlaender
Pour information, un grand satellite de télécommunication dans les plus grandes et plus modernes gammes coûte plus de 750 millions d’euros.<br /> Il faut donc comparer ce qui est comparable. Ce n’est pas plus une fusée qu’un satellite de communication. Et oui, c’est cher, mais il y a beaucoup de travail.
Fulmlmetal
Les chances que Pesquet aille sur la lune via ce programme ne sont pas de 1 pour 10000 mais plutot de 1 pour 2.
Fulmlmetal
Ce cout n’est pas de la pure perte, ça fera vivres des milliers d’entreprises et des milliers d’emplois. C’est avec des projets comme ça qu’on fait tourner une économie. Je préfère ça plutot que de voir des gens assistés qui recoivent pleins d’aide sans bosser, sans rien faire.
Fulmlmetal
Faut juste etre plus malin que toi, c’est un partenariat gagnant gagnant, la NASA fait des économies sur ce programme couteux en ayant des partenaires, et les partenaires bénéficies d’un programme aucun ils n’auraient jamais pu participer seul. Tout le monde y gagne.<br /> Avec des types comme toi un pays resterait seul dans son coin à ne rien faire et se lamenter, à s’enfoncer, et à se moquer de ceux qui participent à de grands projets et font marcher leur économie sous prétexte que ça coute de l’argent. T’as visiblement pas compris grand chose à ces intérêts de partenariats économiques et techniques.
carinae
Je peux peut être me tromper mais il n’y avait pas, dans les cartons, un projet européen pour s’établir sur la lune avant de partir pour Mars ? Du coup ca permettrait de valider les technologies…
ebottlaender
Ce n’était pas vraiment un projet, plus une initiative qui se voulait justement très internationale. C’est l’idée du directeur de l’ESA et elle s’appelle le «&nbsp;Moon Village&nbsp;».
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