Paradoxe de Fermi : sommes-nous dans un "zoo galactique" étudié par des aliens ?

20 mars 2019 à 07h00
47
oumuamua

C'est l'une des hypothèses avancées pour tenter de comprendre pourquoi nous ne sommes toujours pas entrés en contact avec une civilisation extraterrestre. Une théorie farfelue parmi d'autres, mais sérieusement débattue par des chercheurs du monde entier.

Hier, des scientifiques se sont réunis à Paris, à la Cité des sciences et de l'industrie, à l'invitation de l'association METI International. L'un des objectifs de cet atelier était de débattre autour des solutions possibles au paradoxe de Fermi.

Le paradoxe de Fermi et le « Grand silence »

Le paradoxe de Fermi, établi par le physicien italien qui lui a donné son nom, part du principe qu'il est hautement probable que d'autres formes de vie se trouvent dans l'Univers. Et ce, notamment parce qu'il existe certainement de multiples systèmes planétaires bien plus anciens que le nôtre. Il apparaît donc improbable qu'aucune civilisation ne s'y soit développée. Mais dans ce cas, pourquoi n'avons-nous jamais eu de contact avec l'une d'elles ? Comment expliquer ce « Grand silence » ?

Une interrogation qui appelle d'autres questions, auxquelles essaie de répondre METI International, qui travaille sur la meilleure façon de communiquer avec les extraterrestres. Faut-il multiplier les messages radio dans l'Univers pour indiquer notre présence ? Les aliens sont-ils similaires aux êtres humains ? Ou encore : vivons-nous en réalité dans un « zoo galactique » ?

« L'hypothèse du zoo »

Cette théorie a souvent été controversée depuis sa formulation dans les années 1970. Elle est toutefois défendue par certains acteurs, dont le président de METI International, Douglas Vakoch. Cette « hypothèse du zoo » stipule qu'il existe effectivement des civilisations extraterrestres et qu'elles nous connaissent, mais aussi qu'elles nous observent en secret. Un peu à la façon dont nous étudions les espèces animales dans un zoo.

Pour Douglas Vakoch, l'idée serait de prouver notre intelligence à nos observateurs, afin de les pousser à nous répondre. « Si nous allions dans un zoo et que, soudainement, un zèbre se tournait vers nous, nous regardait dans les yeux et commençait à taper une série de nombres premiers avec son sabot, cela établirait une relation radicalement différente entre le zèbre et nous et nous nous sentirions obligés de répondre », a-t-il expliqué. Pour lui, il faudrait donc envoyer davantage de signaux aux extraterrestres.

Les limites de l'anthropocentrisme

Si cette théorie peut sembler saugrenue, elle ne constitue que l'une des hypothèses pour résoudre le paradoxe de Fermi. Une autre, appelée « quarantaine galactique », affirme que les extraterrestres souhaitent en réalité nous protéger. Ainsi, ils ne se dévoileraient pas, de peur d'entraîner une importante perturbation culturelle chez l'être humain.

Mais à quoi ressembleraient-ils ? D'après Roland Lehoucq, Astrophysicien au CEA, il y a peu de chances qu'ils soient similaires aux êtres humains. Quoi qu'il en soit, notre « anthropocentrisme persistant » nous empêcherait de véritablement imaginer et comprendre une telle intelligence extraterrestre.

Source : Forbes

Bastien Contreras

Ingénieur télécom reconverti en rédacteur web. J'écris sur les high tech, les jeux vidéo, l'innovation... J'ai d'ailleurs été responsable d'accélérateur de startups ! Mais je vous réserve aussi d'autr...

Lire d'autres articles

Ingénieur télécom reconverti en rédacteur web. J'écris sur les high tech, les jeux vidéo, l'innovation... J'ai d'ailleurs été responsable d'accélérateur de startups ! Mais je vous réserve aussi d'autres surprises, que vous pourrez découvrir à travers mes articles... Et je suis là aussi si vous voulez parler actu sportive, notamment foot. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est comme du FIFA, mais ça fait plus mal aux jambes.

Lire d'autres articles
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ? Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
google-news

A découvrir en vidéo

Rejoignez la communauté Clubic S'inscrire

Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.

S'inscrire

Commentaires (47)

MisterDams
Je trouve la conclusion très vraie. On se met en tête qu’une population extraterrestre chercherait forcément à découvrir le ciel, mais on ne sait pas s’ils ont des yeux, s’ils ont un intérêt à aller chercher plus loin, si la configuration de leur planète leur permet d’envisager des fusées.<br /> En bref, on est forcément tellement intelligents qu’un modèle de civilisation ne peut que nous ressembler, qu’il soit en avance ou en retard. C’est sûrement plus réconfortant comme ça…
Zourbon
bonjour<br /> “Mais à quoi ressembleraient-ils ? D’après Roland Lehoucq, Astrophysicien au CEA, il y a peu de chances qu’ils soient similaires aux êtres humains”<br /> ben justement si, ils nous ressembleraient obligatoirement en ce qui concerne la station debout, les deux pieds, les deux mains , la tête au sommet et non pas entre les jambes.<br /> Simplement par ce que globalement l’évolution trouvera toujours les mêmes solutions pour résoudre les mêmes problèmes.<br /> L’amélioration du cerveau est aussi un moyen pour survivre. Et il est indispensable pour évoluer technologiquement.<br /> Et aussi pour évoluer vers la domination des espèces et de l’environnement. Ce qui est normal, n’en déplaise à certains groupuscules.<br /> Quelque soit la planète, la compétition entre les espèces amènera à une forme comme la notre qui s’est montrée supérieure à toutes les autres formes de vie pour ce qui est de l’implantation dans n’importe quel milieu.
Zourbon
Quand on parle d’intelligence extraterrestres, on parle de celles qui pourraient nous rencontrer.<br /> On ne parle pas de dauphins extraterrestres.<br /> Quand à savoir si ces civilisations avancées seront passées comme nous par des centaines de milliers d’années de comportement barbare avant de le réguler (par la technologie, les IA ), c’est une question qui se pose.
Azarcal
Hee les gars ont s’est choppé George on va se faire Douglas venez !!
Pierre.eau.Le.Fou
il y en a qui ont trop lu Stephen King !<br /> Des étoiles roses tombent du ciel<br /> Under the Dome
jason56
C’est très précisément ce qui est écrrit dans “Chahar, Au delà des étoiles”
jason56
C’est exactement ce qui est écrit dans “Chahar, au delà des étoiles”
ld9474
@Zourbon, désolé mais je ne suis absolument pas d’accord:<br /> “ben justement si, ils nous ressembleraient obligatoirement en ce qui concerne la station debout, les deux pieds, les deux mains , la tête au sommet et non pas entre les jambes.” Ah bon?? Et pourquoi pas 4 bras et 4 jambes? Pourquoi pas plusieurs cerveaux (la pieuvre en est un exemple)? Et pourquoi une tête? Est-ce indispensable? Pas certain.<br /> “Simplement par ce que globalement l’évolution trouvera toujours les mêmes solutions pour résoudre les mêmes problèmes.”. Première nouvelle !! C’est bien de personnifier l’évolution mais l’évolution ne décide de rien. Il s’agit simplement de gênes qui mutent et qui perdurent dans la descendance. Certains gênes vont faciliter la vie des uns d’autres non. C’est comme cela que se fait la sélection naturelle.<br /> “L’amélioration du cerveau est aussi un moyen pour survivre. Et il est indispensable pour évoluer technologiquement.<br /> Et aussi pour évoluer vers la domination des espèces et de l’environnement. Ce qui est normal, n’en déplaise à certains groupuscules.”. Et les bactéries?? Pas de cerveau, capable de tuer n’importe quel mammifère. Ces bestioles sont à la base de la vie et sont plus anciennes que n’importe quel autre animal sur terre. Pas besoin de cerveau pour survivre. D’ailleurs elles seront toujours là quand nous aurons disparu. Entres elles et nous je ne sais pas qui domine l’autre, nos antibiotiques commençant à être inefficaces.
Kriz4liD
à mon avis la terre est la seule planète à abriter la vie, même s’il y a une infinité de planète.<br /> s’ils voulaient nous préserver, alors ils voudront surement préserver les autres espèces terrestre qui sont en voie de disparition. sinon qu’ils essayent au moins de nous aider à résoudre ce soucis de réchauffement climatique.<br /> Je ne sais pas , je trouve qu’on s’imagine trop de choses et on en fait des théories, quand ça vient de la tête d’un humain ordinaire c’est du délire, mais quand c’est de la bouche d’un scientifique c’est une théorie viable.
tmtisfree
« L’anthropocentrisme » est une caractéristique de l’humain comme les autres espèces aussi ne s’occupent que d’elle-mêmes et pas des autres.<br /> Le « paradoxe de Fermi » n’a rien d’un paradoxe : il présuppose que l’espace est petit, qu’on peut le traverser facilement, rapidement, etc.<br /> Cela reviendrait à conclure qu’il n’y pas de vie dans les océans avec un échantillonnage pas plus gros qu’une piscine comme l’on suggérait les auteurs de la dernière publication en date sur le sujet [1].<br /> arxiv.org<br /> 1809.07252.pdf<br /> 389.50 KB<br />
vbond007
Ce que tu dis est logique, mais il manque quelques éléments… Si le milieu dans lequel vivent ces extraterrestres est radicalement différents du milieu terrestre, alors l’évolution aura trouvé d’autres chemins !<br /> Imagine ne serait-ce qu’une gravité plus importante. Les changements évolutifs seraient déjà énorme.<br /> Imagine une planète uniquement recouverte d’eau ! Uniquement un océan ! Peut-être que les aliens intelligents et maitrisant la technologie seraient tous des poulpes géants avec 8 bras, plusieurs cerveaux, plusieurs coeurs etc…<br /> Ta conclusion est un tantinet hâtive…
Zourbon
cela n’a pas grand chose à voir avec le sujet. On parle d’être intelligents.<br /> Et les bactéries bien que pouvant survivre aux grands froids, ne peuvent pas s’y reproduire ou que très très lentement. Alors que l’homme si.<br /> Il est bien évident que la domination passe pas un cerveau. Sinon tous les singes qui se baladent à moitié debout auraient conquis le monde.
yohan_devoir
La vie existe surement ailleurs, et vue le nombre d’étoile comment penser le contraire ?<br /> Il y a une explication qui n’est pas cité dans l’article, les distances et le temps.<br /> Quand on analyse l’atmosphere d’une planete à 3 milliard d’année lumiaire, on la scan comme elle était il y à 3 milliard d’année, sur la Terre a cette époque il n’y avait rien.<br /> Donc si il nous regarde il verront une planete stérile, mais dans une zone habitable. l’inverse est aussi valable si la vie est apparue sur leurs planetes après c’est 3 milliards d’années.<br /> De plus on essaie de détecter des formes de vie avec des ondes radio depuis seulement quelques decénie, et on suppose qu’il pourrait capter nos émissions d’onde radio.<br /> Mais utilise t’il cette technologie ?<br /> Nous ne l’utliserons plus dans quelques decénie, pour voir large on donneras un total de 200 ans.<br /> Et 200 ans c’est une durée ridicule par rapport à l’âge de l’humanité.<br /> -Sont t’il des explorateur ?<br /> -Se sont t’il auto détruit ( c’est probable vue la direction que prend notre civilisation )<br /> -On t’il déjà fait de l’exploration mais abandonné a cause des ravages du au maladie. Notre system immunitaire fonctionne avec les maladie que l’on connais, mais ne servira a rien face à une maladie inconnu. Sur notre planete cela se passe quand on rencontre un peuple isolé, généralement beaucoup d’entre eux meurt de maladie )
Zourbon
si la réponse me concerne, je dirais quelle est à coté du problème. Nous parlons de civilisations capable de traverser l’espace, de vivre dans n’importe quel milieu etc.<br /> En quoi un poulpe est capable de quoi que ce soit une fois sorti de l’eau, en quoi et il capable de créer une socièté technologique ??
Zourbon
où les gens ne comprennent pas le problème de faire évoluer une espèce pour maitriser la technologie qui permet de se balader ailleurs que chez soi.<br /> Il y a des impératifs de forme pour appréhender le monde par la science.<br /> A moins que vous ne croyiez aux voyages instantanés grace à la pensée.<br /> A la matérialisation de machine à café, j’ai pris un truc simple, par la simple volonté.<br /> Il y a des millions d’espèces sur terre. Aucune n’a notre forme et notre type de cerveau et aucune ne peut faire ce qu’on fait.<br /> Cela ne changera rien si la gravité etc …<br /> Le problème n’est pas de savoir si des êtres peuvent être considérés comme intelligents mais de quel type d’intelligence il s’agit.<br /> Si on rencontre une planéte remplie de poulpes super intelligents (intelligents en quoi d’ailleurs), pour reprendre un post plus hauts, même si on peut communiquer avec eux, ils resteront une espèce colonisable et l’homme sera le collonidsateur.<br /> Donc soit on estime que l’espèce humaine est remplie de détraqués soit on pense que c’est un phénomène normal que certaines espèces fassent passer leur intérêts avant celui d’autres.<br /> Même si on le fait intelligemment et en respectant le plus possible le reste des espèces.
ultrabill
Ça présuppose que l’évolution passe inévitablement par la technologie. Trop réducteur.
Zourbon
Les autres n’ont rien dit pour prouver le contraire de ce que j’avance. Et je ne suis pas le seul à l’avancer.<br /> La nécessité de la station debout, des mains et d’un cerveau d’un certain type ne peut justement pas être ignorée avec des raisons de gravité, des exemples de poulpes, etc<br /> Quand à la formule "Les autres te l’ont gentiment dis, je n’ai pas la patience de t’expliquer de mon côté " ; elle est tellement condescendante que vous n’avez surement rien à m’apprendre.
Rumpelstiltskin
Il faut se poser la question à l’envers<br /> Si vous observeriez une race inférieur qui est dans son déclin à cause du réchauffement climatique , la pollution ect et que vous auriez technologiquement le remède à tous ça … resteriez vous à l’observer ? Sachant que sa va finir par péter ? Je pense pas …
enzozo
Il ya aussi le phénomène “temps” notre civilisation a un age de combien? 10000 ans? Dans 1000 ans elle peut avoir été détruite par bon nombre de phénomènes. Rapproché à l’age de l’univers de 15 000 000 000 d’années c’est une goutte d’eau. Qui peut croire que les civilisations arriveraient à se synchroniser et à se trouver en parrallèle dans le même créneau de temps dans un espace si vaste? Ou alors cela voudrait dire qu’il ya un nombre énorme de forme d’intelligence dans l’univers…
carinae
Lionel —&gt; tout a fait d’accord … la vie etant fonction de l’environnement dans lequel elle se developpe … on peut tout envisager. Il existe bien des formes de vie dans des lieux trés acides ou au fin fond des abysses …
Zourbon
l’évolution d’une société, c’est obligatoire. Et l’idée de départ était le zoo intergalactique. D’êtres capables de se déplacer dans le cosmos et de surveiller des individus. Et d’enter en contact. En dehors de al technologie, je ne vois pas comment y arriver.<br /> Je en dis pas que la technologie doivent modifier le corps et le cerveau de l’espèce humaine, je ne suis pas du tout 'transhumaniste", je dis que l’évolution d’une civilisation qui irait à la rencontre d’autres mondes passera obligatoirement et sera même principalement fondée sur la technologie
iosandroid
Disposer d’un cerveau n’est pas indispensable à la vie (bactéries, méduses, etc…) mais est certe indispensable à une évolution technologique. En revanche la station debout ne l’est absolument pas tout comme la présence de mains, en effet des tentacules, trompes, antennes peuvent tout aussi bien permettre la manipulation et surtout la confection d’objets complexe tel des ordinateurs ou des réacteurs. De la même façon une vie intelligente mais émergeant sur une “planète océan” m’aura simplement pas accès aux matières premières pour évoluer technologiquement, tout comme une société technologique émergeant sur une planète à trop forte gravité pourrai s’y trouver bloqué (la force de libération nécessaire se trouvant supérieur à ce que permette de simples fusées).
m_enfin
test
m_enfin
L’espace compentaire est complètelent buggué ce mation :-/
Maga83
Sinon, vous pouvez vous référencer sur l’équation de Drake ou sur celle de Seager ou il est dit qu’il y a 10 civilisations susceptibles de nous rendre visite pour l’un et une civilisation (la notre) pour l’autre… dans notre galaxie.<br /> Pour les 1er… qu’ils maîtrisent la propulsion à la vitesse lumière ou le passage par des trous de verre, et c’est pas gagné.<br /> Pour le second… c’est nous… du coup, c’est plié… c’est pas demain que l’on verra E.T. dans le jardin.<br /> Pour la vie (mousses, lichens, poulpes et autres amibes) sur d’autres planètes… possible… probable.
Zathuro
Bravo à toi d’expliquer à un esprit fermé, que le champ des possibles dans l’univers est infini… Mais je crois que ce Zourbon se trouve bien au chaud de ses certitudes d’un autre âge…
twist_54
A partir du moment où une civilisation a trouvé la porte d’accès du paradis elle ne reste plus en ce bas monde donc on ne risque pas de les croiser !
wegener
A titre personnel je pense que la meilleure preuve de l’existence de race extra-terrestres intelligents est qu’aucune d’entre elles ne souhaitent surtout pas entrer en contact avec nous !
ultrabill
L’idée de départ c’est qu’en extrapolant notre propre évolution (via la technologie), ce qu’il y a au bout de cette évolution correspond à des êtres qui nous observent. Or, si l’évolution peut être une ligne droite, la technologie n’est absolument pas un passage obligé.<br /> Si on considère l’évolution de l’Être humain comme seule et unique possibilité pour toute espèce, au travers de ses découvertes et de la technologie, alors oui c’est une hypothèse à envisager. Ça reste néanmoins une approche hautement réductrice
oXoshivas
ont n’ai pas prêt d’en voir
oXoshivas
faudra réglè nos problèmes d’abord
butineurvirtuel
Et si Darwin s’était trompé…<br /> Avec “Dépasser Darwin” (Plon), le grand chercheur Didier Raoult remet en question nos certitudes sur l’évolution. Entretien.<br /> C’est l’un des plus grands chercheurs français en microbiologie. Le professeur Didier Raoult dirige l’unité de recherche en maladies infectieuses et tropicales émergentes à la faculté de médecine de Marseille. On lui doit des découvertes fondamentales comme celle des virus géants et peut-être même d’une nouvelle forme de vie. Dans son dernier livre, Dépasser Darwin (Plon), Didier Raoult explique pourquoi le darwinisme, érigé en dogme, est en train de voler en éclats.<br /> Le Point : Vous racontez que, dans leurs laboratoires, les chercheurs en biologie sont en train de révolutionner la vision du monde. Aujourd’hui, Copernic n’a pas l’oeil collé à une lunette astronomique, mais à un microscope électronique ?<br /> Didier Raoult : Quand Copernic puis Galilée affirment que la Terre tourne autour du Soleil, c’est la façon dont nous avons ordonnancé le monde dans nos têtes qui vole en éclats. L’homme n’est plus au sommet de la création, le centre d’un univers immuable. Avec la révolution génomique, nous vivons les débuts de la biologie. On découvre que l’homme est un écosystème à lui tout seul, un monde dans lequel cohabitent des millions de micro-organismes. Cet écosystème ambulant évolue dans d’autres écosystèmes qu’il modifie et qui le modifient. Tous les êtres vivants passent leur temps à s’échanger des gènes. Pas uniquement par la reproduction, mais aussi par les virus et les bactéries. Le monde du vivant est une immense orgie collective. On sait aujourd’hui que 8 % de l’ADN humain est constitué de vestiges de gènes qui nous ont été transmis par des virus.<br /> C’est pourquoi vous dites que l’homme est une “chimère” ?<br /> Pendant longtemps, on a pensé que nous descendions d’un ancêtre commun : le Sapiens. En mai 2010, coup de théâtre : les résultats d’une analyse de l’ADN prélevé sur des os de néandertaliens ont révélé que 1 à 4 % de nos gènes viennent de Neandertal. Que cela nous plaise ou non, nous sommes apparentés à ce lourdaud, et non pas uniquement à Sapiens"l’intello". Les deux se sont rencontrés et métissés. L’arbre généalogique de l’espèce humaine est anti-darwinien parce que notre ancêtre est tout à la fois Sapiens, néandertalien, une bactérie et un virus !<br /> Vous avez récemment affirmé que quatre formes de vie, et non pas trois comme il a toujours été admis, sont apparues il y a plus d’un milliard d’années. De quoi mettre en ébullition les spécialistes de l’évolution !<br /> Le virus géant mimivirus que mon équipe a découvert en 2003, et dont nous avons décrypté le génome, me permet d’émettre l’hypothèse selon laquelle, à côté des trois grandes formes de vie acceptées - bactéries, eucaryotes et Archaea -, il en existerait une quatrième : celle des grands virus à ADN. Mimivirus en fait partie, tout comme trois autres virus dont nous avons aussi révélé l’existence. Ce monde de virus géants constitue un quatrième groupe entièrement parasitaire, distinct des trois autres. Cela suscite un large débat chez les scientifiques. Ce n’est pourtant qu’une étape dans la remise en question nécessaire du classement darwinien du vivant. Les virus en sont aujourd’hui exclus, alors que ce sont les entités biologiques les plus abondantes et la source de plus de la moitié des gènes de l’univers connu !<br /> D’après vous, il faudrait abattre l’“arbre de Darwin” ?<br /> L’arbre darwinien n’existe pas. C’est un fantasme. L’idée du tronc commun avec les espèces qui divergent comme des branches est un non-sens. Un arbre de la vie, pourquoi pas, mais alors planté la tête en bas, les racines en l’air ! Si les espèces s’étaient définitivement séparées il y a des millions d’années, il n’y aurait en fait plus d’espèces vivantes sur la planète. Chacune aurait dégénéré dans son coin faute d’avoir pu suffisamment renouveler son patrimoine génétique. Pour survivre, il faut savoir s’encombrer de gènes inutiles. Ne pas être économe.<br /> L’évolution, c’est un peu l’éloge du gaspillage ?<br /> La nature n’est pas parcimonieuse, elle est futile. L’idée darwinienne que tout ce qui existe sert à quelque chose et que tout ce qui ne sert pas est éliminé ne tient pas. Depuis, on a découvert le “gène égoïste”. Notre génome est plein de gènes égoïstes qui ne cherchent qu’à se reproduire et se fichent bien d’améliorer ou non l’organisme. Certaines bactéries ont jusqu’à 40 % de gènes qui ne servent à rien. L’évolution peut sélectionner une capacité qui n’est pas du tout un avantage à un moment T, mais qui peut le devenir plus tard. Quand un organisme vivant n’a pas l’occasion de manifester ses qualités, cela ne signifie pas qu’il soit inutile. Notre répertoire génomique est une sorte de dépôt de munitions. Plus il est riche, plus on a de chances d’y trouver, le moment voulu, l’arme adaptée à une menace imprévue. La superspécialisation de l’homme est un avantage qui n’est que conjoncturel. Idem pour l’agent de la variole : il s’était tellement spécialisé qu’il était devenu hyperadapté à l’homme ; quand cet hôte unique a trouvé la parade, un vaccin, la variole a été éradiquée, même si le virus n’a pas disparu puisque les militaires, américains notamment, en détiennent des stocks.<br /> Darwin s’est trompé, “évoluer” n’est pas progresser ?<br /> L’évolution vue par Darwin est forcément avantageuse : la sélection fait progresser les espèces, et tout évolue vers le meilleur, tout s’améliore. Darwin était trop optimiste. Les organismes survivants ne sont pas meilleurs que les autres, ils n’ont pas de meilleures raisons de survivre. Une espèce qui a perdu la “guerre du vivant” à une époque et dans un contexte donné aurait pu la gagner en d’autres temps et d’autres lieux. Bien avant l’arrivée des Espagnols en Amérique, les chevaux avaient disparu de ce continent pour une raison inconnue. Leur réintroduction par les conquistadores a montré qu’ils étaient parfaitement adaptés à ce continent. En fait, l’évolution, c’est le “chacun-pour-soi”. Le virus ou la bactérie pathogène qui vous infecte ne cherche pas à vous détruire, pas plus que le gène ne collabore intentionnellement à votre bien. C’est peut-être vexant, mais la nature est parfaitement indifférente à notre sort !<br /> Bref, l’évolution est imprévisible ?<br /> L’imagination de la nature est colossale. Nous l’avons largement sous-estimée et nous sommes en train de nous en apercevoir. Prenez Escherichia coli, qui a tué 43 personnes récemment. 30 % de son génome se renouvelle en permanence. Il se crée des Escherichia coli tous les jours. Demain, l’une d’elles pourrait fabriquer un cocktail mortel pour l’espèce humaine. La bactérie Klebsiella pneumoniae, qui a sévi en Europe en début d’année, profite d’un gène qui la rend résistante à tous les antibiotiques. Ces bactéries mutantes nous apprennent l’étendue de notre ignorance. On ne comprend pas d’où leur viennent ces gènes de résistance et pourquoi ils émergent soudainement. Il faut passer au séquençage systématique du génome de ces bactéries. La bonne nouvelle, c’est que plus une bactérie est résistante, moins elle est virulente.<br /> La nature continue de créer ?<br /> Dans la vision darwinienne de l’évolution, tout a été créé une bonne fois pour toutes, et s’il apparaît de nouvelles espèces, c’est uniquement par adaptation graduelle des espèces existantes. En fait, la nature ne se contente pas d’évoluer, elle continue d’inventer des espèces. On s’est aperçu qu’une bactérie nommée Wolbachia avait réussi, en infectant un ver, à intégrer 80 % de son chromosome. Elle avait, de fait, fabriqué une nouvelle espèce de ver ! Une évolution brutale et massive qui n’a rien à voir avec l’évolution lente et verticale décrite par Darwin. Si une femme porteuse de l’herpès HV6 est enceinte, le virus s’étant intégré dans son chromosome, son fils aura le virus dans ses gènes. Le grand-père de ce garçon sera donc en partie un virus !<br /> Si l’on vous suit, de nouvelles espèces surgissent par échange de gènes et surtout de nouveaux gènes apparaissent…<br /> Ces gènes sont tellement inédits que nous n’arrivons pas à les rattacher à quoi que ce soit. Impossible de dresser leur arbre généalogique. On les appelle les “gènes orphelins” justement parce que l’on ne retrouve pas leurs “parents”. Ces gènes “nés sous X” sont pléthoriques. Le génome humain contient 10 à 15 % de gènes inconnus. Nous ne sommes pas là devant un phénomène d’“évolution”, mais bien de “création”. Contrairement à ce que pensait Darwin, la création ne s’est jamais figée.<br /> Les microbes seraient donc la clé pour comprendre le monde du vivant ?<br /> L’homme est un sac à microbes. Nous avons plus de bactéries que de cellules humaines dans le corps. À lui seul, notre tube digestif contient 100 milliards de bactéries, et c’est un lieu de batailles permanent. Toutes ces bestioles ont besoin de se nourrir, elles se font la guerre en se détruisant à coups de toxines, en se dévorant, ou alors choisissent de collaborer en échangeant des informations : un gène utile peut sauter d’une bactérie à l’autre. La plupart de nos antibiotiques ont été inventés par des microbes qui voulaient empêcher leurs voisins de leur piquer leur repas. Chaque fois que vous mangez, vous favorisez sans le savoir une population au détriment d’une autre. Une gastro-entérite, c’est la conquête espagnole en Amérique avec le massacre des populations indigènes. Une civilisation entière de microbes qui colonisaient votre tube digestif va disparaître à cause des salmonelles de votre déjeuner. De nouvelles espèces de bactéries vont en profiter pour annexer le terrain.<br /> L’évolution ne se fait que par grandes catastrophes ?<br /> Un monde sans catastrophes cesserait d’évoluer, ce serait un monde mort. Le monde des hommes et celui des bactéries et virus cohabitent à deux échelles différentes et interfèrent profondément tout en s’ignorant. Pour en avoir la meilleure image, il faut lire Philip K. Dick ! Dans ses romans, le monde du paravivant fait irruption dans l’univers des humains lorsqu’une faille temporelle ouvre un passage entre les deux, comme nous prenons conscience de l’existence des microbes à l’occasion d’une épidémie.<br /> Le réel serait en quelque sorte en train de prendre sa revanche sur la théorie ?<br /> Pour avancer en science, il faut déconstruire les dogmes. Souvent, paralysés par des théories construites a priori, et même en disposant des nouveaux outils qui permettraient de s’en libérer, nous avons intellectuellement du mal à sauter le pas. Ainsi, sur le front du cancer, les premières causes identifiées étant physico-chimiques, on s’est entêté pendant des années à chercher des causes physico-chimiques à tous les cancers. Ce qui nous a empêchés de penser autrement et de travailler sur la cause infectieuse. Or il est désormais acquis que 25 % des cancers sont causés par des virus. On s’est aussi rendu compte que le cancer du col de l’utérus est provoqué par un virus sexuellement transmissible et que ce même virus est à l’origine de 70 % des cancers de la gorge…<br /> La science est donc si conformiste ?<br /> Pendant des décennies, dans ma discipline, les maladies infectieuses, la méthode de recherche dominante était de poser une hypothèse puis de la vérifier par l’observation et enfin de généraliser. On partait d’une chose pour laquelle on avait une explication claire et on l’étendait à des choses connexes pour lesquelles ça ne marchait plus. La révolution génomique a permis d’inverser cela. Quand vous découvrez, par exemple, que les virus géants sont constitués de gènes provenant à la fois d’animaux, de plantes, de bactéries et d’autres virus géants, vous pulvérisez la notion d’ancêtre commun chère à Darwin.<br /> Il y a deux ans, vous avez révélé ce qui était considéré comme impossible : l’existence d’un virus capable d’infecter d’autres virus…<br /> Jusqu’alors, il était établi qu’un virus avait besoin d’une cellule hôte pour se multiplier et que chaque organisme vivant était parasité par des virus qui lui étaient propres. L’analyse du génome du virophage a montré que non seulement il échangeait des gènes avec le virus infecté, mais qu’il avait aussi importé des gènes d’autres virus. Ce nouveau venu dans le monde des virus a apporté une preuve de plus du transfert de gènes entre différentes espèces. Depuis une dizaine d’années, la recherche fondée sur l’hypothèse perd du terrain. Et, contrairement à ce que l’on peut entendre ici ou là, la science est redevenue productive. Si l’on part du principe qu’une théorie établie ne peut jamais se révéler fausse, c’est qu’elle relève de la croyance. Ce que disait Lacan en substance : si vous pensez avoir compris, c’est que vous avez tort. C’est le cas du darwinisme.<br /> À vous entendre, Charles Darwin aurait carrément inventé une religion ?<br /> Le darwinisme a cessé d’être une théorie scientifique quand on a fait de Darwin un dieu. En introduisant après Lamarck la notion d’évolution, Darwin est venu chambouler la conception figée des créationnistes, qui pensaient que le monde était stable depuis sa création. Mais, dès lors, il est devenu l’objet d’un double mythe. Le mythe du diabolique pour les créationnistes, ceux qui pensent que tout s’est créé en une semaine, et le mythe des scientistes, qui font de “l’origine des espèces” le nouvel Évangile.<br /> Pourquoi dites-vous que Darwin était inévitable dans notre culture judéo-chrétienne ?<br /> Si vous croyez au Dieu judéo-chrétien, Darwin permet même de mieux le comprendre. Avec ce que nous découvrons sur la biologie, on en revient plutôt aux dieux de l’Antiquité. Les hommes de l’Antiquité étaient peut-être animés d’un pressentiment juste lorsque, dans les récits mythologiques, ils mettaient en scène des êtres hybrides, des chimères : Satyres, Centaures et Minotaure. Imaginez maintenant une histoire de l’évolution écrite par un scientifique bouddhiste. Il serait question de cycle, voire de recyclage, et d’êtres mosaïques, ce que l’on retrouve chez Nietzsche.<br /> Le darwinisme est dépassé, mais que met-on à la place ?<br /> La vision de la vie que nous commençons à affiner aujourd’hui est plus nietzschéenne que darwinienne. Avec, d’un côté, Apollon, beau, rationnel et organisé, et l’éruption de Dionysos, qui entraîne le désordre, le chaos, des événements imprévus et les recombinaisons succédant aux bacchanales. Le transfert vertical des gènes à l’intérieur d’une même espèce, avec ses modifications progressives sélectionnées par l’environnement, ressemble au monde d’Apollon. Le transfert latéral des gènes entre espèces différentes via les microbes évoque par sa brutalité et sa radicalité l’univers de Dionysos. Toutes les théories scientifiques sont faites pour être dépassées un jour, d’autant que la science avance de plus en plus vite. Il y a quinze ans, on connaissait 2 000 espèces de bactéries. Aujourd’hui, nous en avons identifié plus de 10 000. Demain, nous nous attendons à en distinguer au moins 150 000…
gromickou
les contacts existent mais comme pour beaucoup de chose seul certains initiés le savent . qu’est ce donc tout ces ovnis vus depuis bien mais bien longtemps .
Precrime
“nous empêcherait de véritablement imaginer et comprendre une telle intelligence extraterrestre”.<br /> On a déjà du mal avec la marketeuse “IA” <br /> Economie, Education, Religion, Politique, Liberté, Ecologie: reste à savoir si finalement on va vivre moins longtemps que les Dinosaures?
beedjees
Ce genre de questions a toujours existé chez l’homme. Dans les civilisations anciennes, il y a eu la mythologie égyptienne, grecque et latine. Bref on est en plein métaphysique. Rien de nouveau sous le soleil donc.
PsykotropyK
En fait l’évolution a montré qu’elle a trouvé des solutions différentes aux mêmes problèmes : tous lse animeaux ne se défendent pas de la même manière, n’ont pas les mêmes caractéristiques physiques, etc
h3llb0y
Je ne comprend pas pourquoi jamais personne na suggéré que l’homme pourrai pas être a l’origine de la colonisation de notre univers. il a peut être fallut 13.8 milliard d’année pour qu’une espèce devienne assez avancée technologiquement pour quitter sa planète.
TheFelin
Il en ressort quand mème une chose fondamental dans tout ce petit monde et qui est pour moi immuable, c’est l’intelligence, c’est cela et uniquement cela qui permettra de jouer dans le prochain tableau de la vie, je me demande ou va nous conduite la suite de l’évolution à ce sujet. C’est quand même incroyable tout ça, merci à la science et aux hommes qui passent leurs vie à décrypter, chercher, expérimenter, comprendre et nous présenter des choses parfois d’une complexité incroyable dans un langage compréhensible par le commun des mortels, un petit exemple (bobroff sur le monde quantique)…
Badulesia
C’est l’hypothèse formulée par Clarke et Gentry dans le cycle de Rama. Personne n’a lu cette saga de SF ?
Highmac
Il vaut mieux qu’ils nous laissent prisonnier sur notre planète.<br /> J’imagine les conneries que l’être humain ferait sur d’autres planètes et civilisations…
Voir tous les messages sur le forum
Haut de page

Sur le même sujet