Moins de 15 ans : l'accord parental devient obligatoire pour les réseaux sociaux

25 mai 2023 à 11h15
18
© Shutterstock
© Shutterstock

Après son vote par l'Assemblée nationale, la loi instaurant l'obligation pour les réseaux sociaux de mettre en place une vérification de l'âge pour les mineurs de moins de 15 ans a été adoptée par le Sénat avec modifications.

De lourdes amendes peuvent être infligées en cas de manquement, mais la mise en pratique de la loi interroge encore.

Un accord parental nécessaire

Depuis plusieurs années, la question de l'accès aux réseaux sociaux et de leur consultation par les plus jeunes inquiète. Avec un âge moyen d'inscription autour de 8 ans selon la CNIL, de nombreux pays légifèrent. En France, le projet de loi porté par le patron des députés Horizons, Laurent Marcangeli, vient d'être adopté en première lecture par le Sénat après la mise en place d'une procédure accélérée par le gouvernement. Les deux chambres vont maintenant essayer de se mettre d'accord sur une version commune qui devra ensuite être promulguée.

Ce projet obligera TikTok, Snapchat, Twitter, ou encore Facebook à mettre en place un système certifié pour vérifier l'âge des inscrits et obtenir le consentement d'au moins un titulaire de l'autorité parentale pour les mineurs de moins de 15 ans. Correspondant à l'âge classique d'entrée au lycée et du consentement éclairé de l'utilisation des données personnelles, cette loi pourrait également lourdement sanctionner les contrevenants. Ainsi, les réseaux qui n'appliqueraient pas cette loi s'exposeraient à une amende pouvant aller jusqu'à 1 % de leur chiffre d'affaires annuel mondial. Pour rappel, Instagram avait déjà ouvert la voie en mettant en place un premier système de contrôle parental en 2022.

Les sénateurs ont cependant supprimé la disposition concernant les réseaux dits labellisés auxquels les mineurs de moins de 13 ans auraient pu avoir accès sous réserve d'accord parental. En revanche, le texte prévoit la possibilité pour les parents de demander la suspension d'un compte pour un enfant de moins de 15 ans, mais également d'exiger l'activation d'une option de contrôle du temps d'utilisation.

© Senat.fr
© Senat.fr

Un « garde-fou indispensable », mais une mise en œuvre complexe


Pour Alexandra Borchio Fontimp, députée LR des Alpes-Maritimes, ce texte est indispensable pour encadrer « la puberté numérique » et la puissance des outils à disposition des jeunes. L'âge des inscriptions aux réseaux reculant, ce texte s'inscrirait dans le cadre d'une « prise de conscience internationale sur les dangers que peuvent représenter les réseaux sociaux, notamment pour les plus jeunes », selon Annick Billon, députée centriste.

Cependant, plusieurs sénateurs se sont interrogés sur les moyens à mettre en place pour s'assurer que les plateformes mettent bien en œuvre les dispositions votées et que les parents les utilisent. Le Sénat a donc instauré une commission d'enquête consacrée à l'étude du réseau TikTok. Les résultats sont attendus d'ici la fin de la session parlementaire au mois de juin.

Si la proposition de loi est définitivement adoptée, elle pourrait avoir un fort impact sur l'utilisation des réseaux sociaux par les plus jeunes, un quart des 7-10 ans en consultant régulièrement un. D'après une enquête IPSOS datant de début 2022, 40 % des parents auraient déjà utilisé un logiciel espion sur les appareils de leurs enfants. Quoi qu'il en soit, les sénateurs ont profité de l'occasion pour explicitement exclure du champ de la proposition l'ensemble des encyclopédies en ligne à but non lucratif (Wikipédia) ainsi que les différents répertoires scientifiques et éducatifs.

Source : Le Figaro

Mallory Delicourt

Historien finalement tombé dans le jeu vidéo, je me passionne pour ces deux domaines ainsi que pour l'espace, les sciences en général, la technologie et le sport. Streameur en pointillé, j'ai tellemen...

Lire d'autres articles

Historien finalement tombé dans le jeu vidéo, je me passionne pour ces deux domaines ainsi que pour l'espace, les sciences en général, la technologie et le sport. Streameur en pointillé, j'ai tellement de jeux à faire que j'ai dû créer un tableur. Rédacteur newseur depuis 6 ans, j'aime faire vivre l'actualité aux lecteurs.

Lire d'autres articles
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ? Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
google-news

A découvrir en vidéo

Rejoignez la communauté Clubic S'inscrire

Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.

S'inscrire

Commentaires (18)

norwy
Les 10-14 ans vont péter un câble : grande souffrance de parents en perspective…
Duben
Pop up 1 : Avez vous 15 ans ou plus ? Oui/Non<br /> Utilisateur : Non<br /> Pop up 2 : Un parent ou tuteur légal doit valider pour vous, demandez lui de répondre à cette question : Je valide / Je ne valide pas<br /> Utilisateur : Je valide<br /> Popup 3 : Inscription validée, merci<br /> Voilà, avec ça on est tranquille, aucun ado de moins de 15 ans ne pourra s’inscrire sans l’accord parental, c’est infaillible
Werehog
C’est comme Facebook qui est interdit depuis toujours aux moins de 13 ans… haha
bizbiz
Explosion des patricides et des matricides en vue ???
jeroboam64
Je crois qu’il y a déjà une application qui circule sur le net pour contourner « l’accord parentale »
vidarusny
Alors sur le papier je trouve que c’est une bonne mesure…<br /> Reste :<br /> comment prouver que quelqu’un à plus d’un certain âge dans un monde virtuel ou l’anonymat est de mise ?<br /> Ou chaque pays à une législation différente et que la localisation est facilement modifiable…<br /> Ou la protection des données personnelles est une obligation sauf pour ceux qui ne respectent pas les lois ! (ouais je suis transgressif)<br /> Ou la dérégulation est la garantie de la liberté d’expression ! ou pas !<br /> Mais sinon c’est une bonne idée, comme les sites porno ou la solution envisagé est de mettre une carte bancaire… aucun mineur n’a de carte bancaire …<br /> A ce niveau la solution efficace c’est éteindre internet, mais comment je ferais pour écrire ce post ?
Valmont69
norwy:<br /> grande souffrance de parents en perspective…<br /> Pas du tout, les parents (démissionnaires) vont juste cliquer sur « oui » et en supposant que l’ado ou le pré-ado n’aura pas les moyens de contourner ce contrôle lui-même
Ashgan
Grande souffrance des parents …<br /> J’ai une fille de 12 ans et pas de smartphone ni de réseaux sociaux; ni elle, ni moi ne sommes en souffrance …<br /> Faut arrêter les conneries … et que les parents s’occupent de leurs enfants au lieu de les laisser devant des écrans …
Guillaume1972
Du coup, si cette loi ne concerne que la France, un VPN peut donc servir pour bypasser cette vérification, non? Si ça ne concerne pas tout les pays, pas beaucoup d’intérêt.
baazul
Pareil, c’est une saloperie ces réseaux sociaux et franchement mes enfants ne me prennent pas la tête pour aller dessus. Pas de smartphone, pas de problème
Comcom1
Non ils vont créer un profil en disant qu’ils ont 15ans je ne vois pas ce que ça va changer…
Comcom1
Il aurait été plus judicieux de la part de l’état d’exiger que les plateformes proposent obligatoirement une application de gestion parentale avec obligation de publicité qui donne du contrôle sur le compte des enfants car 1 la plateforme serait obligée de la mettre en œuvre et 2 ça serait plus intéressant pour les parents de pouvoir mieux contrôler le réseau de leur enfants et éviter tous les cas de harcèlement par exemple ou autres dérives<br /> Certes il reste les parents qui en ont rien à faire mais pour eux il n’y a déjà pas grand chose à faire…
Korgen
Et si on condamnait les parents laxistes ?
Juju74
Je ne sais pas si les politiques savent que les lois qu’ils votent,après un bon repas,sont faîtes pour être contournées tellement elles sont bien élaborées…un peu comme la loi de la vérification de l’âge des mineurs émigrants de moins de 15 ans…
Voir tous les messages sur le forum
Haut de page

Sur le même sujet