Test de l'option Power de Shadow : nos impressions sur le PC dans le cloud sous stéroïdes

Alexandre Schmid
Publié le 01 décembre 2022 à 11h32
© Shadow
© Shadow

Nous avons eu l'opportunité d'essayer l'option Power de Shadow. Découvrez notre verdict sur cette offre destinée aux joueurs en quête d'une meilleure expérience de jeu avec leur PC dématérialisé.

Les plus
  • Des performances cohérentes
  • Un véritable PC dans le cloud
  • Multi-support
  • Tous les jeux PC sont disponibles
Les moins
  • Un prix élevé
  • Une latence perceptible
  • Peu de stockage inclus
  • Des spécifications techniques variables selon le serveur

Mise à jour de notre test après la sortie d'accès anticipé de l'option Power de Shadow.

Quelques semaines après avoir partagé avec vous nos premières impressions de l'offre Power de Shadow, nous avons de nouveau testé le service pour la sortie officielle de la plateforme, puisque nous avions eu accès jusqu'ici à une version anticipée. Nous accédons en théorie à des machines dotées de meilleurs GPU ainsi qu'à un plus grand nombre de serveurs, ce qui doit améliorer les performances graphiques et contribuer à réduire la latence.

Nous avons réalisé le test avec un matériel identique (PC, moniteur, connexion internet en Ethernet) et exactement dans les mêmes conditions de jeu : définition 1440p, qualité Ultra, ray tracing et DLSS activés.

D'une manière générale, notre expérience de jeu a été plus agréable durant ce test que lors de la preview. Nous avons constaté un net gain d'images par seconde pour les mêmes paramètres graphiques configurés. La latence est légèrement moindre également, mais reste perceptible. L'amélioration à ce niveau est moins flagrante que pour la hausse de fps, mais rappelons que la latence est aussi très dépendante des performances de la connexion internet et de la distance nous séparant du serveur auquel on est connecté.

Sur Control, nous mesurons entre 75 et 80 images par seconde hors combat, contre environ 60 auparavant. Une fois que les ennemis apparaissent, le framerate descend autour des 60 fps, ce qui est bien plus satisfaisant que les 45-50 fps auxquels nous avions droit dans cette situation lors de l'accès anticipé.

Notre session de jeu sur Metro Exodus Enhanced Edition confirme ce constat. Dans le monde ouvert post-apocalyptique du titre, nous bénéficions de pointes à 120 images par seconde, quand nous dépassions rarement les 90 fps sur le preview de Shadow Power. Un gain substantiel que l'on remarque également dans les scènes de combat, plus fluides maintenant que le service de cloud gaming a atteint son plein potentiel.

Ajoutons enfin que nous avons pu profiter d'une expérience stable, sans perte de paquets, ralentissements impromptus ou coupures soudaines.

Depuis l'acquisition de Shadow par Octave Klaba (fondateur et président d'OVH) au printemps 2021, le service de cloud computing s'est attelé à renouveler ses équipements et à moderniser ses offres pour se relancer. Pour attirer les joueurs et les utilisateurs professionnels, Shadow lance une nouvelle option Power, disponible à partir du 26 octobre 2022. Nous avons eu l'occasion de tester Shadow Power durant quelques jours avant sa sortie, voici ce que nous en avons pensé.

Les détails de l'offre Shadow Power

En souscrivant à l'option Power de Shadow, les utilisateurs accèdent à un PC dématérialisé équipé de la configuration suivante :

  • Processeur AMD EPYC 7543P avec 4 cœurs et 8 threads.
  • Carte graphique NVIDIA GeForce RTX 3070 (ou modèles équivalents pour les professionnels) ou GPU AMD basés sur l'architecture RDNA 2 comme le Radeon PRO V620, développé pour le cloud computing et le cloud gaming.
  • 16 Go de RAM.

Shadow précise qu'au lancement de l’option Power, ce sont uniquement des GPU NVIDIA RTX A4500 qui seront proposés, « avant qu'une gamme plus variée de cartes graphiques ne soit déployée ».

La promesse est de délivrer une expérience de jeu 4K à 60 images par seconde en qualité Ultra, et avec compatibilité ray tracing.

Les conditions de la prise en main

Pour le moment, nous vous proposons une prise en main de l'offre Power plutôt qu'un test définitif assorti d'une note. En effet, nous avons essayé la plateforme dans une version d'accès anticipé, qui ne devrait pas représenter exactement les mêmes conditions que celles octroyées par la mise à niveau du 26 octobre.

Notamment, les GPU fournis ne sont pas des NVIDIA RTXA4500, mais des RTXA4000, qui proposent des performances légèrement inférieures. Dans notre cas, le service peut aussi être sujet à des activités de maintenance, qui peuvent altérer l'expérience. Enfin, lors de notre test, nous étions connectés au datacenter d'OVHcloud à Dunkerque. À la sortie de l'option Power, des datacenters plus proches de notre position devraient être disponibles pour améliorer la qualité du streaming et diminuer la latence.

L'option Power est facturée 14,99 euros par mois, somme à laquelle il faut ajouter l'abonnement de base à Shadow PC, affiché à 29,99 euros mensuels. Celui-ci octroie un stockage SSD de 256 Go. Comptez 2,99 euros pour chaque tranche de 256 Go supplémentaires, jusqu'à 5 To.

Tous ses jeux PC, sur tous les supports

Nous n'allons pas entrer ici dans le détail du fonctionnement du service et de son interface puisque nous avons déjà publié un avis complet sur Shadow dans sa formule originelle. Rappelons seulement que Shadow permet d'accéder à un ordinateur dans le cloud, si bien que son système devient accessible depuis n'importe où et n'importe quand, du moment que l'on a accès à une bonne connexion internet.

Shadow recommande au minimum 15 Mbps en débits descendants, 5 Mbps en débits montants et au maximum 30 ms de latence.

Shadow est disponible sur ordinateur portable ou de bureau (Mac ou Windows), tablette (Android ou iPadOS) et smartphone (Android ou iOS). L'expérience est continue et transparente, c'est-à-dire que vous reprenez votre progression là où vous vous étiez arrêté lorsque vous passez d'un appareil à l'autre.

L'un des grands avantages de Shadow par rapport aux autres services de cloud gaming (GeForce Now, Xbox Cloud Gaming, Google Stadia) est que la plateforme recrée exactement la même expérience que si vous utilisiez votre ordinateur Windows normalement en local. Vous avez la main sur votre système, la possibilité de le personnaliser à votre guise, et d'installer les logiciels que vous désirez…

La principale conséquence pour les joueurs est que Shadow permet d'installer et de jouer à absolument tous les jeux PC que l'on possède sur les différents launchers : Steam, GOG, Epic Games Store, Uplay, Ubisoft Connect, Blizzard Battle.net, Origin… La plateforme fait ainsi sauter une limite gênante des services de cloud gaming concurrents, qui disposent de catalogues restreints. Cela veut aussi dire que vous pouvez installer des mods pour vos jeux, ce qui constitue un manque cruel ailleurs.

256 Go de stockage de base, c'est peu pour installer plusieurs jeux AAA.

En contrepartie, il est impossible sur Shadow de lancer une partie immédiatement comme sur les autres services, il faut installer chaque jeu auquel on souhaite jouer sur l'espace de stockage qui nous est attribué. Et, là, le bât blesse : les 256 Go attribués sont bien insuffisants pour avoir à disposition une large sélection de titres sans avoir besoin de désinstaller et de réinstaller les jeux à chaque fois. Après avoir installé Cyberpunk 2077, Control et Metro Exodus Enhanced Edition, nous n'avions déjà plus que quelques Go disponibles. Il est possible d'ajouter du stockage en passant à la caisse, mais cela fait encore augmenter la facture, déjà conséquente.

Performances et ressenti en jeu

Passons maintenant au cœur du sujet : les promesses de performances en jeu sont-elles tenues ? Pour mettre l'option Power de Shadow à l'épreuve, nous avons lancé des sessions de jeu sur trois titres gourmands qui font office de vitrines technologiques pour leur qualité graphique, leur gestion de la physique ou leur usage du ray tracing. Si la plateforme se montre à la hauteur sur Cyberpunk 2077, Control et Metro Exodus Enhanced Edition, elle devrait s'en sortir pour à peu près n'importe quel jeu de 2022. À chaque fois, nous jouons dans une définition QHD 1440p et en qualité ultra. Nous activons également le DLSS, technologie de mise à l'échelle compatible avec le GPU RTXA4000.

Sur Cyberpunk 2077, Shadow se montre plutôt à son avantage. Avec les paramètres réglés sur ray tracing ultra, les conditions de jeu sont tout à fait correctes, sans être optimales. Nous mesurons en moyenne 45 à 50 images par seconde avec le DLSS en mode automatique, ce qui est satisfaisant étant donné les options graphiques que nous avons sélectionné. Les joueurs habitués à jouer en 60 fps noteront toutefois la différence de fluidité. À titre de comparaison, sachez que GeForce Now dans son forfait RTX 3080 se montre supérieur dans les mêmes conditions en affichant entre 55 et 60 images par seconde, soit environ 10 fps supplémentaires. Mais, rappelons une nouvelle fois qu'un GPU plus performant, le RTXA4500, devrait venir améliorer la situation pour l'option Power lors du lancement officiel le 26 octobre.

A gauche : Shadow Power / A droite : GeForce Now RTX 3080

Pour Metro Exodus Enhanced Edition, nous optons également pour du ray tracing ultra, avec un DLSS privilégiant la qualité. Les phases d'exploration se passent particulièrement bien dans ce jeu qui ne grouille pas de vie. On atteint aisément les 80-90 images par seconde, l'image est superbe, bref, la balade est enchanteresse. On perd logiquement des fps dès que l'on rencontre des ennemis, mais la fluidité des combats reste tout à fait suffisante. Le DLSS 2.0 fait des merveilles ici. Nous remarquons cependant qu'en adoptant les mêmes options graphiques, Metro Exodus Enhanced Edition s'autorise des effets avancés plus nombreux et réussis (sable sur la visière par exemple) sur GeForce Now RTX 3080.

La fluidité est très satisfaisante dans Metro Exodus Enhanced Edition.

Control est un jeu qui nécessite beaucoup de ressources pour tourner dans de bonnes conditions avec tous les effets activés, et nous sommes parvenus à atteindre les 60 images par seconde grâce au DLSS. Nous constatons des descentes autour de 45-50 fps une fois que nous passons en combat et que nous utilisons des pouvoirs de télékinésie, comme la lévitation ou le lancer d'objets. Là encore, nous obtenons des résultats tout à fait décents, même si l'on a vu mieux sur d'autres plateformes.

Control passe sous les 60 fps en combat

Vient maintenant la question de la latence. Celle-ci était perceptible lors de nos sessions de jeu, bien plus que sur GeForce Now ou Xbox Cloud Gaming. Sur les jeux solo, on finit par s'en accommoder. Mieux vaut éviter les fast FPS à la DOOM ou les jeux de course comme Forza Horizon. Pour les jeux en ligne compétitifs, les battle royale comme Fortnite ou Apex Legends, ainsi que les jeux de tirs d'une manière plus générale (CS:GO, Overwatch 2), la latence peut devenir un véritable problème affectant les performances et se convertir en une source de frustration. Rappelons que nous étions très éloignés du serveur de test pour cet accès anticipé et que la latence devrait se résorber avec la mise à disposition des autres datacenters.

Option Power de Shadow : l'avis de Clubic

Conclusion
Note générale
7 / 10

L'option Power de Shadow offre des performances satisfaisantes pour les utilisateurs qui jugeraient la configuration de base du service de cloud gaming trop faiblarde pour jouer dans de bonnes conditions. Il est possible de jouir d'une très bonne qualité graphique, avec le ray-tracing activé sur les titres compatibles, et la prise en charge du DLSS permet de faire s'envoler le framerate. La latence est bien présente, mais reste gérable pour la pratique du jeu solo. La promesse de Shadow de bénéficier de l'accès à un PC dans le cloud depuis plusieurs supports est tenue, donnant des avantages importants par rapport à la concurrence : pas de restriction de catalogue, possibilité d'installer des mods…

Les plus
  • Des performances cohérentes
  • Un véritable PC dans le cloud
  • Multi-support
  • Tous les jeux PC sont disponibles
Les moins
  • Un prix élevé
  • Une latence perceptible
  • Peu de stockage inclus
  • Des spécifications techniques variables selon le serveur
Par Alexandre Schmid

Gamer et tech enthusiast, j’ai fait de mes passions mon métier. Diplômé d’un Master en RNG sur Hearthstone. Rigole aux blagues d’Alexa.

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Commentaires (10)
fredolabecane

Ce n’est pas malheureusement avec ce type de technologie que l’on va réduire l’empreinte carbone… bien au contraire.

zeebix

Pourquoi ?

philouze

parce que non seulement tu as un PC dispo H24 pour seulement quelques heures (max) d’utilisation par jour, mais tout ce qui se passe normalement sans « surcout énergétique » entre ton PC et ton écran, est maintenant streamé à plusieurs dizaines d’images par seconde à travers le net.

mrassol

Parce que tu crois que c’est un PC physique par client ? si tu n’utilises pas les ressources, un autre utilisateur le fait et au final, ça consomme beaucoup moins.

dredd

Est-ce que le PC en cloud permet aussi la virtualisation ? Une offre puissante mais moins orienté gamer (et donc un peu moins chère) pourrait être intéressante pour faire des labos « on prem » sans passer par Azure etc. si on a pas la machine adéquate.

Mauvaise idée ?

zeebix

Admettons, mais vous avez des sources, études sur le sujet pour être si catégorique ? ça me semble personnellement pas si évident que ça.

Les machines dans les serveurs, c’est des machines en moins chez le client, avec la gestion d’énergies qui va avec, sans parler de l’entretiens… gestion de la chaleur (parfois utilisé utilement) etc…

Je serais curieux de lire une vrai étude sur tout ça.

philouze

La réallocation dynamique c’est pas si dynamique que ça, tu ne grattes qu’une fraction, quand tu n’utilises pas la ressource, si le PC virtuel est « Up », tes Vcore et ta Vram sont bel et bien « réservées » et non cédées à d’autres.
Idem pour l’espace disque, tu as bien volume totalement réservé, et il est UP h24,

mrassol

Ils font de la surexploitation de ressources :

par exemple : sur ton serveur t’a de quoi mettre 10 VM de 8Go de RAM et bien ils vont en caler 11 ou 12, car meme si t’a des ressources reservées, tout le monde n’exploite pas 100% tout le temps. Tu fais ca sur 10 serveurs, tu cales 120 personnes au lieu de 100, ca te fait economiser 2 serveurs. donc au final du économise des ressources

ils font tous ca, meme les grands comme amazon / azure

philouze

Je ne pense pas qu’il y ait d’études sur le sujet, je me fie à la logique : un serveur web, c’est plus efficace en datacenter, parce que ça ne fait pas doublon, parce que c’est Up H24-7/7-365, donc autant mutualiser les alims, les châssis, les backups électriques.

Là , il y a un gain face à du particulier qui hébergerait son site internet, c’est certain.

Dans le cloud gaming t’as bien un doublon : ta bécane locale « pourrie » avec sa conso à elle + la bécane « virtuelle » qui n’a pas de raisons particulière d’être incroyablement moins vorace qu’une locale + le stream énorme entre les deux éléments.

Ajoute à ça que peu « éteindront » une bécane distance, qui de ce fait restera Up en comparaison d’une locale.

Les seuls gains, et il me semblent bien maigres, sont peut être sur l’énergie grise d’une tour largement plus mutualisée, et du gain sur le partage et la réutilisation immédiate en fin d’abonnement donc un peu moins d’empreinte écologique (et encore, face à un gamer qui revend sur matos sur le coin-coin, faut voir) .
Face à la conso ça ne doit pas peser lourd en tout cas.

Je me fie au principe de parcimonie, mais si tu as un argument massue en faveur d’un gain énergétique suffisant pour écraser le doublon et le stream, je suis prêt à le considérer.

Proutie66

Tu dis n’importe quoi. Désolé, mais sur un site high tech ça passe pas.
Pareil pour ton histoire d’éteindre la bécane distance.

C’est pas une machine physique, il y a des systèmes de veille automatique sur shadow et ailleurs etc.

Désolé, je ne souhaite pas t’apprendre, vraiment la flemme, mais je n’aimerai pas que d’autres soient influencés par ton erreur.