Droit voisin : des éditeurs de presse français portent plainte

Yvonne Gangloff
Publié le 26 novembre 2020 à 09h15
Google News

Puisque le moteur de recherche refuse de négocier, trois plaintes ont déjà été déposées contre lui.

C'est visiblement devant l'Autorité de la concurrence que Google va devoir se justifier puisque le géant américain est attaqué par la presse française, et plus particulièrement par trois organismes de presse.

L'AGIP, le SEPM et l'AFP déposent plainte contre Google

Depuis le 15 novembre, trois plaintes ont été déposées à l'encontre de Google. L'AGIP représente aujourd'hui un total de 305 titres de presse, à l'échelle nationale et locale, et l'alliance a été le premier organisme à déposer plainte contre Google et son application du droit voisin. Le même jour, le SEPM, le syndicat des éditeurs de la presse magazine, a lui aussi suivi le mouvement, avant d'être rejoint ce mardi par l'AFP.


Les trois organismes ont décidé de dénoncer la méthode adoptée par Google pour contourner les règles du droit voisin. En effet, le moteur de recherche refuse de rémunérer les éditeurs de presse pour les extraits référencés, jusque-là donc gratuitement, dans ses résultats. Leurs articles complets sont donc dévalorisés et cela met en péril les sites qui voient leur nombre de visite diminuer. Via ces plaintes, ce qui est dénoncé, c'est donc le comportement de Google qui abuse de sa position.

Google dit vouloir aider au mieux les internautes

Malgré les revendications des différents organismes de presse et ces multiples plaintes, Google ne démord pas et précise « vouloir aider les internautes à trouver des contenus d'actualités auprès de nombreuses sources, et les résultats sont toujours basés sur la pertinence, non sur des accords commerciaux ».


Voilà qui confirme donc que le géant américain ne souhaite pas céder. Mais c'est désormais l'Autorité de la concurrence qui va se charger du dossier. Une chose est sûre : ce n'est pas la première fois que des organismes de presse se penchent sur ce que leur fait subir Google.
En 2005 déjà, l'AFP avait porté plainte en France et aux États-Unis car le moteur de recherche violait les règles de copyright. Cela avant qu'un accord soit trouvé entre les deux parties. Il ne reste plus qu'à espérer qu'un accord ne prenant plus en otage la presse soit trouvé cette fois-ci aussi.

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Commentaires (10)
LeGrosWinnie

La presse française toute façon c’est de la m3rde.
Exemple simple : sur le site du Monde j’ai 19 (voir 25 sur un articles) trucs bloqués via Adblock. Et pourtant ils font payer un abo à 1€ (oui c’est pas grand chose mais c’est pour le principe, même si la presse n’est n’a aucun, je sais).
Bah non faut pas déconner, normalement c’est soit l’un soit l’autre.
Tu peux pas afficher de la pub et en même temps demander à ce que les gens s’abonnent (ce qui apparemment n’enlève en plus pas les cookies, traceurs, pubs, etc.)…

nirgal76

Autorité qui, de toutes façons, donnera raison à notre pitoyable presse nationale.
« un accord ne prenant plus en otage la presse »…La bonne blague, la presse veut le beurre et l’argent du beurre. Ils veulent être rémunérés pour une pub gratos. ils l’avouent eux même, leur audience a diminuée. Ce sont eux qui devrait payer google pour les visites engendrées par le référencement.

Popoulo

Cette presse dégueulasse qui ne subsiste que grâce aux subventions, un peu comme le cinéma fr.

Seb33300

Google devrait supprimer ce service en France.
Ou en faire un service payant :smiley:

thurim

Autant je suis critique vis à vis de la stratégie de monopole de google, autant là, c’est du foutage de gueule.
Google contribue à créer du trafic sur les sites d’information, en donnant un point d’entré transverse. Le problème, c’est que le contenu derrière est souvent merdique (une très large majorité des articles gratuits, c’est des dépêches AFP…). Normal que les gens ne restent pas sur le site.
Ensuite, les sites de presses ont souvent abusé des publicités intrusives (je me rappelle des pubs en flash qui couvraient l’écran pendant 30s, ou lançaient des musiques…). Du coup, les internautes ont pris des bloqueurs de pubs pour avoir la paix.
Et maintenant ils chouinent ?
Les mauvaises décisions stratégiques, ça se paie. Et en l’occurrence, si on laissait quelques titres faire faillite, ça mettrait un bon coup de pieds dans le derrière des autres, afin qu’ils commencent à s’adapter aux évolutions du marché, comme l’industrie de la musique a su le faire après avoir chouiné pendant une dizaine d’années…

nikon561

dans ce cas google vas faire comme il l’a fait en allemagne et en espagne dans le passé et desactiver la rubrique actualité en france. et apres les sites de presse viendrons pleurer car ils recoivent 80% de traffic en moins.

nikon561

au passage bel article a charge, on voit de quel coté vous vous placez… je ne suis pas le plus grand fan de google, mais pour le coup, ils rendent un grand service a ces sites de presse et gratos en plus. et en respectant la loi, meme modifiée recement.
a un moment, faut arreter d’etre stupide en demandant en plus a google de payer.

c’est google qui devrait facturer ce service aupres des sites de presse.

Blues_Blanche

Google est un ogre au top 5 des entreprises mondiales qui ne sert qu’à trouver l’information mais qui use de sa domination pour utiliser les contenus produits par des journalistes dont le métier est de produire l’info. La vraie valeur c’est l’info, pas le moyen de la trouver…
La presse est sous le couperet de l’ogre et il y a des imbéciles pour trouver ça bien. Google a les moyens d’anéantir une liberté qui est celle de la presse. Plus encore Google peu très bien influencer les opinions de façon subtile puisqu’il maitrise l’accès à l’info, la réaction des gens et les outils de mesure et aussi de reponse aux comportements (IA).
Vive la liberté

gwlegion

bonjour.

j’ignore si c’est le cas, mais habituellement, quand tu paye l’abonement, la pub disparais.

si effectivement ce n’est pas le cas, je rejoins ton avis.

thurim

C’est caricatural comme réponse… Google a beaucoup de tort, mais ici, ils ne font que référencer des articles (sans donner leur contenu), ce qui contribue à alimenter le trafics vers les dits sites.
Pour les internautes, cela permet aussi de facilement avoir des avis divergents pour une même actualité, afin de se forger une opinion.
Attaquer (ou défendre) de manière aveugle une entité, c’est faire preuve de manichéisme. Et le manichéisme n’a jamais été gage d’intelligence dans un débat…

Pour finir, je pense que l’argument ci dessous est particulièrement insultant pour les gens ne pensant pas comme toi :

Au dernière nouvelle, on a le droit de ne pas être d’accord sans que cela présume de notre intelligence. Là encore, c’est très manichéen comme posture…

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