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Le satellite militaire français CSO-2 devrait décoller aujourd’hui à bord d’un lanceur Soyouz

29 décembre 2020 à 16h40
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Les trois satellites CSO sont parfaitement identiques. CSO-2 orbite cependant plus bas, lui offrant une meilleure résolution, mais un champ de vision plus étroit. Image CNES / Ministère des Armées
Les trois satellites CSO sont parfaitement identiques. CSO-2 orbite cependant plus bas, lui offrant une meilleure résolution, mais un champ de vision plus étroit. Image CNES / Ministère des Armées

En fin d’après-midi, le satellite d’observation militaire CSO-2 devrait décoller de Kourou, en Guyane, à bord d’une fusée Soyouz. Il s’agit du deuxième d’une série de trois satellites destinés à renouveler les capacités du nouveau commandement de l’espace français.

Volant plus bas que ces congénères, CSO-2 disposera d’une « Extrêmement Haute Résolution » (EHR) permettant d’identifier une arme à bord d’un pick-up !

Des yeux dans l’espace

Depuis le milieu des années 1990, la France dispose pour la première fois, avec ses deux Helios-1, de ses propres satellites d’observation militaires, parfois qualifiés de satellites espions par le grand public. Dans les années 2000, ces satellites de première génération ont été remplacés par deux Helios-2, mais ces derniers, toujours opérationnels, disposent d’une résolution et surtout d’une capacité de stockage des images limitées par rapport aux standards actuels.

Dans les années 2010, la décision est prise de remplacer les deux Helios-2 par trois nouveaux satellites. Regroupés sous la désignation de Composante Spatiale Optique (CSO), ces satellites doivent être capables de fournir des images de haute résolution, en couleurs, grâce à des capteurs fonctionnant à la fois dans les bandes visibles et infrarouges, dans une bande spectrale considérablement étendue. Là où Helios-1 disposait d’une résolution de 1 ou 2 mètres à partir d’une altitude de 678 km, CSO-1 offre une résolution d’au moins 35cm depuis une altitude de 800 km. Mais les CSO vont véritablement changer la donne grâce à leur capacité de stockage et de communication, qui permettra de transférer vers les stations au sol au moins quatre fois plus d’images chaque jour que les précédents Helios-2.

De plus, avec trois satellites au lieu de deux, le nouveau commandement de l’espace, créé l’année dernière, peut se permettre d’en exploiter un à plus basse altitude. C’est pour cela que CSO-2, qui devrait décoller de Kourou à 17h42 heure de Paris (si la météo le permet) viendra orbiter à 480 km d’altitude, contre environ 800km pour le CSO-1 lancé en 2018 et le CSO-3 devant décoller en 2021. Ainsi, son télescope de grande dimension devrait fournir des images d’extrêmement haute résolution, là où les autres CSO sont limités à de la très haute résolution.

Concrètement, CSO-2 sera à même d’identifier une arme positionnée à l’arrière d’un pick-up, mais permettra aussi de faciliter le suivi et l’identification d’individus recherchés. Il améliorera aussi les capacités d’observation en milieu urbain, sans pour autant remplacer les moyens de renseignement humains ou les drones de surveillances, qui restent complémentaires.

Lancement à bord d’une fusée russe

Comme pour CSO-1 en 2018, CSO-2 embarque à bord d’une fusée Soyuz de conception russe. Si le lancement reste confié à Arianespace, qui exploite des lanceurs Soyuz depuis le spatioport français de Kourou, ce choix rappel que la France (et l’Europe) ne dispose pas encore totalement d’un accès indépendant et souverain à l’espace.

Cette situation est principalement due aux retards prix sur le programme Ariane 6, et à l’arrêt prématuré de la chaîne de fabrication d’Ariane 5. Si CSO-3 était prévu pour embarquer à bord d’une Ariane 62 en 2021, les nouveaux décalages du programme Ariane 6 risquent d’imposer, encore une fois, une mise en orbite via une fusée Soyuz.

Source : Usine Nouvelle

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Commentaires (25)

TotO
La loose aurait été de devoir passer par Space X…
Fulmlmetal
C’est tellement logique d’utiliser un lanceur russe pour lancer nos sat d’espionnage militaire.<br /> Bon la prochaine fois qu’on devra envoyer une bombe sur des terroristes au Mali on demandera aux avions russes les larguer.<br /> Y a pas à dire mais l’Europe spatiale se casse la figure … une Vega qui n’est plus fiable, une Ariane 5 qui décolle très rarement, une Ariane 6 qui en cesse d’etre repoussé chaque année, un programme d’exploration quasiment au point mort, un systeme galileo qui n’a pas connu de nouveaux lancements depuis 3 ans, l’ATV abandonné, toujours pas de capsule habité, … c’est un savoir faire qu’on abandonne, c’est dommage d’avoir baissé les bras sur un secteur de haute technologie alors que tous les autres mettent les bouchés double sur le spatial.
dfinit
…peut-être parce qu’il y a trop de rouspéteurs?..<br /> l’europe ceci, cela,<br /> le progrès technique ceci, cela,<br /> Faire mieux commence avec un état d’esprit.
Fulmlmetal
C’est plus une volonté qu’un état d’esprit, une volonté politique. La politique européenne ne s’intéresse plus au secteur spatial. L’espace ça a un cout et l’UE n’a plus d’argent, que des dettes. Avec le Covid, y a plus d’argent.
carinae
Tout les pays en sont la. … Le covid a bon dos. Il faut être honnête Ariane espace c’est planté dans la gestion de son planning et se retrouve maintenant sans lanceur. Mais les américains et les japonais ont fait de même.<br /> Mais bon si c’est pour laisser tout un tas de m… En orbite autant ne rien lancer si ce n’est pas vital…<br /> Tout ça, ça me fait penser au jeux Mars Horizon
ebottlaender
Oui c’est logique. C’est une logique économique. Envoyer CSO sur Soyouz n’est en rien une perte de souveraineté.<br /> La question à se poser, c’est «&nbsp;est-ce qu’on dépendait de Soyouz pour le faire ?&nbsp;» La réponse est non, on aurait pu utiliser Ariane, ce qui aurait été totalement contre-productif et beaucoup plus cher. Mais on aurait pu le faire. Donc on aurait pu faire du franco-européen tout le long, et se tromper de plus de 100 millions d’euros pour rien.<br /> Ah ben oui, pour rien. Car ce que les gens oublient lorsqu’ils parlent de satellites espions, c’est que c’est le satellite qui espionne, mais qu’il n’est pas caché. Tout le monde (même nous) peut savoir où les CSO se trouvent, et tout le monde sait ce qu’ils y font, à quelques centimètres de résolution près. A partir de là, il ne s’agit que de réserver le bon camion de déménagement. Et le moins cher à disposition en France (car oui, Sinnamary c’est en France), c’est Soyouz.
arsinoe
C’est une logique de comptable de PME qui ne tient aucun compte de l’effet positif de la dynamique économique qu’il y a à injecter de l’argent dans les sous traitants européens. Injecter de l’argent dans l’économie russe ne peut être bon pour la balance commerciale. Le programme Apollo paraissait dispendieux, mais quand on fait le bilan des avancées technologique qu’il a permis et ce qu’elle ont rapporté, il est largement rentable.<br /> Il faut donc se méfier des comptes d’apothicaire et des économies de bout de chandelle.
ebottlaender
C’est tout de même rigolo, quand on envoie quelque chose avec un lanceur européen toutes les remarques tournent autour des coûts qui ne sont pas maîtrisés, que c’est trop cher, pas fiable, mal fichu, que les entreprises européennes vont à un rythme de limace et qu’on ferait mieux de confier tout ça à SpaceX.<br /> Et dès qu’on utilise un lanceur russe sur un territoire européen, c’est la «&nbsp;team opposée&nbsp;» qui râle : perte de souveraineté, logique économique, comptes d’apothicaire…<br /> Il n’y avait pas de logique à lancer CSO sur un lanceur trois fois plus cher, c’est tout. Et bien entendu, cela a traversé l’esprit de l’agence européenne comme des dirigeants français d’avoir un lanceur de capacité moyenne, puisque c’est entre autre l’objectif d’Ariane 62, la version la plus légère de notre futur lanceur européen. Mais il n’arrivera que dans deux ans, alors en attendant, Soyouz fait parfaitement l’affaire. En plus, elle est fiable…
Fulmlmetal
parlez en aux américains qui refusent que leurs sat militaires soient lancés par une puissance étrangère et ils ont raison.<br /> Meme si soyouz est lancé en Guyane ce sont principalement des techniciens et ingénieurs russes sur place et il peut etre facile de placer discretement un élément espion (bombe, transmetteur, brouilleur) dans le sat pendant les opérations d’assemblages finals. Les russes sont bien plus malin que vous ne le croyez et la naiveté européenne est touchante.
ebottlaender
Ce commentaire montre une méconnaissance flagrante des opérations avec les satellites au CSG ! Les russes sur place s’occupent du lanceur. Le satellite n’est littéralement pas quitté des yeux des français, et toujours accompagné lorsqu’il s’agit d’un élément lié à la défense comme celui-ci. Il n’est pas «&nbsp;facile de placer un élément&nbsp;» quel qu’il soit lors des opérations d’assemblage : pour ne serait-ce qu’approcher CSO, il faut montrer patte blanche et chaque opération est vérifiée. La sécurité est vraiment, vraiment au coeur des opérations de défense.<br /> On pourrait schématiser (même si en l’occurrence c’est un peu grossier) en disant que les russes reçoivent une «&nbsp;boite noire&nbsp;» sous coiffe. Ils savent comment elle est reliée, sa masse, comment elle est éjectée. Et bien sûr comme nous, à quoi elle va servir. Pour tout le reste, ils n’ont pas accès.
Fulmlmetal
C’est bien méconnaitre l’histoire du génie de l’espionnage russes et soviétiques durant plus de 70 ans.<br /> On peut donc se demander pourquoi les américains refusent que leurs sats militaires soient lancés à moindre cout par des lanceurs russes ? peut etre que eux aussi c’est de la méconnaissance …
ebottlaender
Les américains ont une politique protectionniste qui a décidé que les satellites de défense américains seraient mis en orbite uniquement par des lanceurs américains. C’est une décision politique.<br /> Discutez un peu avec les militaires et les gens du CSG avant d’écrire de grosses bétises comme celle d’au-dessus. Ce n’est pas un satellite qu’on laisse dans une pièce fermée à clé en attendant que les techniciens russes préparent leur sauce. Prendre les gens pour des idiots et des naïfs (alors que pour avoir bossé avec quelques uns d’entre eux, ce sont plutôt d’étonnants paranoïaques ) ne grandit personne.
Fulmlmetal
Mais c’est vous qui prenez les russes pour des imbéciles.<br /> Si vous connaissiez un peu mieux l’histoire et le génie de l’espionnage soviet/russes vous seriez moins arrogant et prétentieux sur ce point. Par exemple, si vous saviez le nombre de personne qui ont été acheté ou mis sous pression (chantage, menace, etc) par des espions pour fermer les yeux quelques minutes, pour fournir des infos, pour faire des choses contraintes … vous seriez très impressionné par le génie russe en la matière.<br /> Dans leur histoire les soviet/russes ont réussi à infiltrer des lieux de haute sécurité, des ministères, des bases militaires, donc ce n’est pas quelques cameras et 2 plantons de garde qui vont les dissuader.<br /> C’est beau la naïveté de la jeunesse …
ebottlaender
On peut connaître l’histoire sans tomber dans les clichés les plus bas de plafond sur l’espionnage. Le sauriez-vous, notre pays n’a pas la plus mauvaise réputation en la matière.<br /> Mais continuez de prendre nos militaires pour des imbéciles, d’une part ils s’en fichent et de l’autre, nos capacités ne changent pas. Vous irez leur expliquer comment les super-russes ont réussi à compromettre leur satellite.<br /> Continuez de croire que personne ne s’est posé la question de l’espionnage au cours de la conception, de la réalisation et de l’assemblage du satellite. C’est beau les certitudes, et surtout, c’est beau de se faire expliquer la sécurité par quelqu’un sous pseudonyme quand on a bossé dans le domaine, et qu’on échange avec les gens qui s’occupent de ce genre de satellite. Posez seulement le pied dans le couloir de ceux qui s’occupent des clichés des missions CSO et Helios, vous allez être surpris.
Fulmlmetal
vous aurez beau me traiter avec arrogance d’imbécile, d’idiot ou je ne sais quoi, l’histoire de l’espionnage est bien plus incroyable que vous ne penser le croire. Le monde de oui oui c’est pas notre monde. Votre vision de l’espionnage semble se limiter aux films hollywoodiens.<br /> comme je vous le disais, les plus grandes histoires d’espionnage sont fait de choses incroyables, d’infiltration au sein meme de grands ministères, de bases militaire, de service secret eux meme (les agents double ce n’est pas un mythe), au sein de services de commandement, au sein des politiciens, etc. C’est l’utilisations de personnes internes via du chantage, de l’argent ou des menaces. Les américains eux memes ont connu des scandales et pourtant eux aussi ce ne sont pas des saints, ils sont très forts et comme les autres ils se sont parfois fait avoir. Bref la question n’est pas de prendre nos militaires pour des idiots mais d’etre réaliste et comprendre que l’espionnage c’est tout un art et un génie qui a fait ses preuves. Mais visiblement pour vous les 70 ans de génie de l’espionnage c’est de la SF hollywoodienne.<br /> Vous avez raison, restez dans vos croyances que l’espionnage n’existe pas ou que quelques controles ou gardes suffissent à dissuader ces experts.
Niverolle
«&nbsp;cela a traversé l’esprit de l’agence européenne comme des dirigeants français d’avoir un lanceur de capacité moyenne, puisque c’est entre autre l’objectif d’Ariane 62&nbsp;» ==&gt; Complètement ! Ariane 5, étant taillée pour le covoiturage de gros satellites géostationnaires (ce qu’elle fait très bien, l’Europe souhaitant être autonome pour la météo, la télévision, etc.), elle est effectivement surdimensionnée pour un satellite pas très lourd à placer sur une orbite vraiment basse.
ebottlaender
Ma vision de la chose ne s’arrête pas à l’espionnage hollywoodien, ayant travaillé moi-même dans une enceinte de la DGA, mais comme cette discussion est stérile, je vous laisse à vos certitudes.<br /> Vos commentaires montrent clairement le niveau, et à l’évidence vous en savez plus que les autres.
Fulmlmetal
et en quoi le fait d’avoir travaillé (et on ne sait pas trop dans quel service) vous permet de croire que quelques controles ou gardes ça suffit à déjouer des experts de l’espionnage. Sachez qu’un bon espion ne s’infiltre pas, il utilise ceux que vous cotoyez tous les jours et en qui vous avez confiance.<br /> si vous saviez le nombre de secrets militaires qui ont réussi à être volé par les soviétiques et russes vous seriez probablement surpris puisque vous semblez croire que cela n’existe plus.<br /> Mais bon, vous avez visiblement une grande expérience en contre espionnage …<br /> Vous avez raison, faisons une confiance aveugle dans nos amis russes, ceux la meme qui pointent leurs ogives nucléaires sur nous, ceux là meme qui interceptent nos avions en mer noire, ceux là meme qui envoyent leurs bombardiers stratégiques longer nos frontières maritimes, ceux là meme qui envoyent des sat espions s’approcher de très très près de nos propres sat militaires.<br /> Pendant que vous y etes, demandez aux russes de nous construire nos Rafale. Avec quelques cameras et gardiens on sera rassuré …
Niverolle
Pour ce qui est de l’espionnage, les russes pourraient en dire autant, puisqu’à Kourou, ils sont cernés de français. Pourtant, il semble bien que la confiance existe, et ce n’est pas la première fois que la France passe par Soyouz pour lancer un satellite espion. Il y a une dimension politique très forte dans un tel choix. Et de fait, la France fait régulièrement appel à leurs services dans d’autres domaines (on est même assez accroc à leurs avions cargos).
Fulmlmetal
La Soyouz n’a rien d’interessant pour nous, c’est une autre technologie (moteurs à base de Kérozène/LOX), pas vraiment d’avenir et qui a fait son temps.<br /> Quand aux avions cargo dont vous faites référence (An124 et 225) ils appartiennent à l’Ukraine, donc rien à voir avec la Russie (ils sont meme plutot en froid, la Crimée ça vous parle ?).
Niverolle
Pour nos projections lourdes, ICS contracte effectivement en Ukraine, mais aussi en Biélorussie et en Russie.
Fulmlmetal
Oui ça a fait scandale et les choses ont changé, surtout avec l’arrivée progressive de l’A400M qui peut emporter nos blindés et nos hélico.<br /> France Inter<br /> Transport aérien : soupçons de trafic d’influence dans l’armée<br /> Le parquet national financier enquête sur des soupçons de favoritisme et de trafic d’influence au sein de l’armée française. Au cœur de ses investigations : les contrats de sous-traitance du transport aérien.<br /> Mais il est fort probable que les avions russes étaient surtout utilisé pour des transports non stratégique, c’est à dire du simple ravitaillement (nourriture, eau, matériel non sensible, ameublement, tentes, etc)
Niverolle
Oups, j’ai loupé un épisode (ICS c’est fait lourder). On passe maintenant par une agence de l’OTAN (SALIS). Ceci dit, j’ai l’impression que ça ne change pas grand choses quand à l’origine des Antonov affrétés. Quel bordel cette affaire !
carinae
Pour le coup des Antonov je n’en suis pas aussi sur que toi. J’ai déjà vu des Antonov avec drapeau russes sur des aéroports … notamment Toulouse … Visiblement ils étaient affrétés … mais bon je suppose que c’était pour du transport non sensible…
Fulmlmetal
Il y a effectivement quelques compagnies russes qui en ont, et c’était surement pour du transport de fret civil (satellite, ravitaillement humanitaire ou matériel non sensible, des masques ont aussi été apporté par An-124, etc)
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