Des dizaines de chaînes YouTube qui produisent des vidéos sur Sean « Diddy » Combs avec l'IA diffusent de nombreuses fausses allégations et cumulent près de 70 millions de vues en un an.

Les fake news concernant Sean "Diddy" Combs ne sont pas publiés que sur les tabloïds mais pullulent aussi sur YouTube - ©Copyright Lawrey / Shutterstock
Les fake news concernant Sean "Diddy" Combs ne sont pas publiés que sur les tabloïds mais pullulent aussi sur YouTube - ©Copyright Lawrey / Shutterstock
L'info en 3 points
  • Des chaînes YouTube utilisent l'IA pour créer de fausses vidéos sur Diddy, générant 70 millions de vues.
  • Les vidéos sensationnalistes associent Diddy à des célébrités dans des récits inventés, attirant un large public.
  • YouTube a supprimé certaines chaînes, mais la monétisation encourage la création continue de contenus trompeurs.

Il déchaîne les passions outre-Atlantique et depuis un an, les vidéos autour du procès de Sean « Diddy » Combs ont envahi YouTube. Elles utilisent des images, des titres et des miniatures créés par des outils d’IA. Ces vidéos associent Diddy à d’autres célébrités dans des histoires fabriquées. Vingt-six chaînes ont mis en ligne environ 900 vidéos qui ont généré près de 70 millions de vues. Certaines chaînes ont activé la monétisation sur ces contenus, malgré les actions menées par YouTube pour réduire leur diffusion.

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  • Grande diversité de contenus
  • Monétisation pour les créateurs
  • Accessibilité sur toutes les plateformes
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Les vidéos Diddy emploient de faux récits et images générés par IA pour attirer un large public

Ces vidéos suivent une formule répétitive. La vignette montre Diddy aux côtés d’une célébrité dans un cadre judiciaire ou une scène compromettante. Le titre affirme que cette célébrité a témoigné ou vécu un événement spectaculaire impliquant Diddy. Des citations inventées servent à attirer l’attention, telles que « M'A B**SÉ PENDANT 16 HEURES » ou « DIDDY A RUINÉ LA VIE DE BIEBER ». Aucun élément ne vient étayer ces allégations.

Les narrations proviennent souvent de synthèses vocales générées par IA, combinées à des extraits de reportages publics. Tout pour donner aux vidéos l'apparence d'un documentaire plus vrai que nature. La chaîne Peeper cumule par exemple plus de 74 millions de vues avec ce type de contenu. D’autres chaînes, comme Fame Fuel ou Pak Gov Update, ont modifié leur ligne éditoriale pour miser sur ce sujet. Des chaînes francophones comme StarBuzzFR diffusent également ce genre de vidéos, qui combienent images et voix artificielles.

En Europe, une chaîne hispanophone nommée NV Historia s’est tournée vers ce créneau, avec plusieurs centaines de milliers de vues. Les contenus similaires rencontrent aussi un certain succès sur TikTok, où le public réagit fortement à ces histoires.

Sur cette image, rien n'est vrai, ni même vaguement- Capture d'écran ©Mélina LOUPIA / YouTube / The Guardian

L’automatisation et la monétisation encouragent la multiplication des vidéos sensationnelles et trompeuses

Le recours à l’IA facilite la création de ces vidéos. Des outils comme ChatGPT permettent de générer des scripts rapidement. Midjourney produit les images et vignettes, ElevenLabs crée les voix off. Le montage est souvent sous-traité à des freelances dans des pays à faible coût de production.

Wanner Aarts, responsable de plusieurs chaînes automatisées, explique que ce format rapporte vite de l’argent. Il dit : « Si vous me demandiez comment gagner 50 000 dollars rapidement, créer une chaîne Diddy serait la deuxième option ». Il précise toutefois ne pas profiter directement de cette tendance.

YouTube a retiré certaines chaînes, comme Fame Fuel, et démonétisé d’autres, mais plusieurs continuent à publier ces contenus. Jack Malon, porte-parole de YouTube, a indiqué que la plateforme avait supprimé seize chaînes pointées par les enquêteurs. Malgré cela, la tentation de tirer profit de la désinformation reste forte pour les créateurs.

Source : The Guardian