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New York impose un salaire minimum aux livreurs de repas, les plateformes de livraison fragilisées ?

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
29 septembre 2023 à 14h30
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© Ceri Breeze / iStock
© Ceri Breeze / iStock

Un juge new-yorkais a rejeté, jeudi, les demandes d'Uber, DoorDash et Grubhub, qui s'opposaient à une loi locale qui sera finalement appliquée, fixant un salaire minimum pour les livreurs de ces plateformes.

La ville de New York fait un pas de géant vers l'amélioration des conditions de travail des livreurs de repas. En juin, elle avait annoncé la mise en place d'un salaire minimum horaire de 17,96 dollars pour les livreurs des plateformes comme Uber Eats, une décision majeure depuis contestée en justice par les acteurs du secteur, qui ont essuyé jeudi 28 septembre une défaite cuisante. De quoi remettre en cause le modèle économique des entreprises de livraison ?

New York franchit le pas et obtient gain de cause en justice face aux géants de la livraison de repas

Trois des principales applications de livraison de repas, Uber Eats que l'on connaît, mais aussi DoodDash et Grubhub, ont donc échoué dans leur tentative de bloquer la mise en place d'un salaire minimum pour les livreurs de la Grosse Pomme.

La décision, prise par la Cour suprême de l'État de New York, vise à garantir un revenu décent et une certaine sécurité pour les quelque 60 000 livreurs à vélo des plateformes de livraisons de repas, devenus essentiels pendant la pandémie de COVID-19.

La ville de New York a pris cette décision après une longue période d'étude et de consultation du marché. En juin 2023, elle avait ainsi annoncé un salaire minimum horaire de 17,96 dollars pour les livreurs, devant progressivement augmenter jusqu'à 19,96 dollars en 2025. Le revenu sera qui plus est ajusté selon l'inflation, ce qui renforcera d'autant plus la stabilité financière à long terme de ces petites mains de l'empire de la livraison.

© Alexandre Boero
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De meilleurs droits et avantages (mérités) pour les livreurs, mais un modèle économique qui pose question

Pour New York, cette décision marque une première aux États-Unis pour la livraison de repas. Elle soulève surtout des questions essentielles sur le modèle de la « gig economy ». Les plateformes ont en effet construit leur modèle économique et leur réussite sur le dos de travailleurs qui ne bénéficient pas d'avantages associés à un statut de salarié. À New York, les livreurs sont souvent issus de pays d'Amérique latine et sont surnommés les « deliveristas ».

Malgré les efforts et le lobbying des acteurs de la livraison pour contester cette mesure en justice, celle-ci a été maintenue. DoodDash a d'ailleurs réagi et évoqué « un résultat extrêmement décevant », évoquant d'ores et déjà de probables hausses de coûts pour les New-yorkais. Uber et les autres sociétés plaignantes ont la possibilité de faire appel.

En France, un modèle hybride a été trouvé pour les chauffeurs de VTC, avec la garantie d'un revenu minimum par trajet. Mais si la mesure américaine venait à être appliquée sur l'ensemble des États-Unis et sur ses autres principaux marchés, parmi lesquels l'Hexagone, qui sait alors quel serait l'avenir de ces géants de la livraison et du service ? New York est en tout cas à chaque fois pionnière en la matière. La ville avait déjà marqué l'histoire en imposant un salaire minimum aux applications de VTC Uber et Lyft en 2018, une première à l'époque.

Uber Eats : Food Delivery
  • Une interface simple pour accélérer le processus de commande
  • Une large variété de restaurants répertoriés dans l'app
  • Un suivi de commande ultraprécis

Uber Eats : Food Delivery est une application du groupe Uber Technologies Inc, proposant un service de livraison de repas à domicile ou à emporter dans plus de 700 villes à travers le monde, dont les plus grandes villes de France. Avec un concept simple et plaisant, ainsi qu'une interface facile d'utilisation, Uber Eats compte de nombreux utilisateurs fidèles à ses services.

Uber Eats : Food Delivery est une application du groupe Uber Technologies Inc, proposant un service de livraison de repas à domicile ou à emporter dans plus de 700 villes à travers le monde, dont les plus grandes villes de France. Avec un concept simple et plaisant, ainsi qu'une interface facile d'utilisation, Uber Eats compte de nombreux utilisateurs fidèles à ses services.

Source : Tech Crunch

Alexandre Boero

Chargé de l'actualité de Clubic

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM, école reconnue par la profession), pour écrire, interviewer, filmer, monter et produire du contenu écrit, audio ou vidéo au quotidien. Quelques atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la production vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et la musique :)

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Commentaires (19)

Proutie66
Saleté de communistes !<br /> Attendez, quoi, à New York?<br /> Ah bha non.
Kriz4liD
Du coup je peux faire livreur et ne prendre aucune livraison ?
MattS32
Bravo NYC !<br /> À quand la même en France ? Il est tant que ces faux indépendants soient reconnues de façon généralisée comme des salariés.<br /> Kriz4liD:<br /> Du coup je peux faire livreur et ne prendre aucune livraison ?<br /> Oui, mais tu seras vite viré ^^
malak
Non. Uber sait exactement combien de temps tu as travaillé. Et donc ils ne pourront plus sous-payer les livreurs et leur attribuer des petites commissions sur des trajets à la con par exemple.<br /> Par contre ceux qui prennent leur temps pour effectuer une livraison resteront pas longtemps chez Uber ^^<br /> Le problème d’Uber va être de trouver des employés qui iront à une vitesse suffisante pour leurs profits.
Martin_Penwald
Si ton modèle économique ne permet pas de rémunérer le travail de façon à ce que les travailleurs et travailleuses puissent vivre de leur salaire, alors ton modèle économique est pourri. Simple.
g-jack
ça me parait fou cette somme ! à raison de 8h/j ça fait 4000€ par mois !<br /> Pour avoir déjà fait de la livraison, je me suis souvent retrouvé à gagner 3€ pour 2 ou 3h à attendre une course… et dans certains resto plus d’1h d’attente après acceptation d’une course à 4 balles pour récupérér la commande…<br /> Donc là je ne vois pas comment ça peut être viable avec des salaires pareils
MattS32
g-jack:<br /> ça me parait fou cette somme ! à raison de 8h/j ça fait 4000€ par mois !<br /> C’est à peu près 50% de plus que le SMIC horaire français, mais en sachant qu’en France dans tu as une couverture maladie, une prévoyance, une retraite et une assurance chômage en plus de ton salaire.<br /> Donc non, c’est pas si fou que ça, surtout pour un métier dangereux.<br /> Ce qui est fou, c’est d’exploiter des gens à 1€ de l’heure…<br /> g-jack:<br /> Donc là je ne vois pas comment ça peut être viable avec des salaires pareils<br /> Ben faudra que les gens qui se font livrer acceptent de payer le service qu’ils reçoivent à sa juste valeur (eux refuseraient sans doute de bosser pour 1€ l’heure…), ou alors ils n’auront qu’à se bouger pour aller chercher leur plat eux même.
shakaw
On ne peut pas comparer les salaires aux US à ceux en france.<br /> À NY certes les salariés gagnes plus mais le coût de la vie y est aussi bien plus elevé et la bas tout est payant
StephaneGotcha
Rares sont les personnes à travailler 7 jours sur 7 et rares sont les personnes à donner leur salaire brut quand on leur demande combien ils gagnent.<br /> Considérant du 5 jours par semaine et devoir mettre la moitié en sécu et surtout retraite, ça fait 1580$ par mois.<br /> Pour finir, rares sont les personnes à ne jamais prendre de vacances (sans congé payé ni RTT).
Mabikenpon
Si une entreprise ne peut pas payer correctement ses salariés, c’est qu’elle n’est pas viable, donc elle mérite de fermer si elle veut pas faire ce qu’il faut pour se viabiliser.
dFxed
@Clubic<br /> Il est assez curieux d’attaquer l’article sous l’angle des plateformes et de leur business alors même qu’il est connu de tous que ce genre de livraison n’est possible qu’avec des conditions de travail dégradées et des rémunérations honteuses…<br /> De temps en temps, on aimerait un peu de recul sur le point de vu des articles, surtout quand ils sont traduits ou adaptés.
max6
déjà vous ne pouvez comparer avec un salaire Français puisque là c’est du tout compris pas de retraite pas de chômage pas de sécurité sociale payé par l’employeur, on peut donc diviser par deux ce qui serait perçu net en France avec le même salaire qui chez eux s’apparente à du brut chez nous.<br /> de plus votre calcul suppose que vous travaillez 28 jours sur les 30 du mois c’est un peu exagéré non !<br /> si je reprend le calcul avec une personne qui travaille 6 jours sur 7 (déjà pas mal) et 8h par jours (48 heures pas semaine donc illégalement) on arrive à 3590 brut soit environ 1800 net mais comme nous sommes à 35 h ce doit faire à peine le smic tout simplement parce qu’en tant que salarié déclaré vous ne pourrez pas faire autant d’heures.
Caramel34
C’est plutôt un bon pas, mais rien n’est précisé quant au nombre d’heures/jour.<br /> Oui 17$/heure c’est bien, mais si tu ne fais que 2h/jour…
Freya
On peut affirmer la même chose pour les entreprises ayant un bon modèle économique, mais qui payent leurs salariés au lance pierre, le SMIC, on ne vit pas mieux avec.<br /> Le fond du problème à mon sens, n’est le modèle économique en soi, c’est à mon sens un problème de redistribution des bénéfices. On parle de multinationales implantées partout dans le monde, mais dépendantes des résultats financiers quant à leur cours boursier, etc.<br /> Des lors que ces entreprises paieront les livreurs à leur juste valeur comme il se doit, il n’y aurait pas besoin de prendre une telle décision comme l’a fait NYC. Une décision sans nul doute fort respectable.<br /> Le taux horaire est juste dingue comparé à chez nous, le coût de la vie à NYC également. Et les américains sont connus pour être généreux en pourboire, nul doute que ça les aide à arro dit leur fin de mois.
MattS32
Freya:<br /> Le fond du problème à mon sens, n’est le modèle économique en soi, c’est à mon sens un problème de redistribution des bénéfices<br /> Il y a bien un problème de modèle économique et pas simplement de redistribution des bénéfice : au prix que les plateformes facturent au client final, elles n’arrivent pas a être rentable malgré une rémunération des livreurs en-dessous des minima légaux pour des salariés.<br /> Deliveroo n’a par exemple pas encore clôturé un exercice en positif, Uber idem, Getir est en grande difficulté…<br /> En fait elles sont plus ou moins toutes en mode dumping, à brûler du cash en espérant tenir plus longtemps que les concurrents pour prendre le marché et ensuite remonter les prix à un niveau tenable une fois que la concurrence aura jeté l’éponge…
Martin_Penwald
Il n’y a qu’à voir la grève chez les fabricants automobiles qui touche les 3 grands actuellement.<br /> Lors de la crise de 2008, l’UAW (le syndicat des travailleurs et travailleuses du domaine automobile) a accepté des baisses de salaires pour permettre aux entreprises de survivre. L’état a ensuite accepté de renflouer les caisses. Qu’est-ce qu’on fait les dirigeants ? Ils ont massivement racheté des actions des companies pour augmenter la valeur desdites actions (stock buy back).<br /> Les premières demandes de l’UAW était une augmentation de salaire de 40% sur 4 ans. Ça peut sembler énorme, mais la PDG de Ford a eu une augmentation de 40% juste sur l’année dernière. Et on va te dire que sa rémunération est basée sur la ”performance” de l’entreprise. Sauf que, de quoi dépend-elle, cette ”performance” ? Hé bien essentiellement du cours de l’action, pas des ventes ou de la productivité de l’entreprise.<br /> Ce qui veut dire que les dirigeants se sont enrichis sur le dos des travailleurs et travailleuses et des contribuables en rachetant des actions sans investir dans les companies. Et pourtant, les droitistes locaux pleurnichent que les demandes syndicales sont exagérées.
Jeremy_Other
Bien dit !<br /> En tant que principal défenseur des livreurs en France, je me réjouis de cette avancée, sachant qu’aux États-Unis le lobbying est extrêmement intense!<br /> En France, le gouvernement de Macron a un rêve, celui de l’ubérisation qui exploitent les travailleurs sur leur dos et celui du profit. Mais pas de bol, une directive Européenne des travailleurs des plateformes a été adoptée et va leur faire très, très mal.<br /> Vous avez raison, le business model voulu par les plateformes ne tiendra pas sur la durée car il est à leur image, bancal. Il y a de plus en plus d’alternatives locales et respectueuse des livreurs qui existent (Kooglof à Strasbourg, Blackbird à Bordeaux…), et ça vous permet de commander sans culpabiliser et à prix réduits
Jeremy_Other
Les livreurs peuvent se connecter autant d’heures qu’ils le souhaitent. C’est le free shift.
Jeremy_Other
Par ailleurs, sachez qu’il est tout à fait possible et concevable qu’un service de livraison propose les tarifs attractifs tout en rémunèrant encore correctement ses livreurs. Si les plateformes actuelles n’arrivent pas à le faire, c’est simplement une question de choix, mais c’est également surtout parce qu’elles sont dans une stratégie d’implémentation sur un maximum de marchés, afin d’être le fameux «&nbsp;winner takes all&nbsp;». Ça fait exploser leur coup, et les rares endroits où elles sont rentables (France et Royaume Uni pour Deliveroo par ex) servent à éponger tous les autres où leurs pertes sont énormes.<br /> Les alternatives, elles, n’ont pas ce problème puisque elles n’ont pas la même dimension ou bien le même appétit (sans mauvais jeu de mots), et lorsqu’un service de livraison est à l’échelle locale, ces coûts n’ont strictement rien à voir.
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