© Flickr/MEDEF
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La ministre de la Culture Roselyne Bachelot a annoncé, jeudi matin sur France Inter, avoir trouvé un accord avec les principales plateformes, à hauteur de dizaines de millions d'euros annuels.

Cette fois, il n'y a plus de place au doute : les plateformes de streaming vidéo vont bien devoir passer à la caisse et contribuer à la création cinématographique française. Après une dizaine de jours de négociations avec les diffuseurs français, le monde du cinéma et les services en ligne, le gouvernement a officialisé un accord par l'intermédiaire de Roselyne Bachelot, la ministre de la Culture, qui a évoqué notamment le versement par Netflix d'une somme comprise entre 150 et 200 millions d'euros chaque année, à destination de la création audiovisuelle hexagonale. Jusqu'à aujourd'hui, les plateformes de contenus ne contribuaient pas au secteur, plus que jamais menacé par la crise.

Netflix va « subventionner » le cinéma français

Les réponses apportées par Roselyne Bachelot ce jeudi 17 décembre au micro de France Inter vont pouvoir apaiser les tensions entre le monde du cinéma français et les principaux services de streaming. La ministre a annoncé la mise en place d'un décret dit « SMAD », pour Services de médias audiovisuels à la demande, qui va aboutir à l'obligation, pour les plateformes de contenus, de financer la création cinématographique et audiovisuelle française. Mais comment celle-ci va-t-elle être quantifiée ?

Netflix, Amazon et Disney, porteuses des principaux services de streaming étrangers, devront, selon la ministre, participer à hauteur de 20 à 25% de leur chiffre d'affaires, selon leur entrée dans la chronologie des médias. Ce point-ci fait référence à l'ordre de passage d'un film de sa sortie au cinéma, jusqu'à son passage sur le petit écran. Ce délai est de 22 mois pour une diffusion à la télévision, et passe à 36 mois pour les plateformes.

Pour les services de streaming, la contrepartie de leur participation pourrait justement être de faire tomber ce délai de 36 mois. « C'est en négociation », explique madame Bachelot, qui ne donne pas de chiffre définitif sur la diminution du délai, même si celui-ci pourrait être de 15 mois. Un avantage significatif pour les géants du streaming, donc.

Un accord gagnant-gagnant

La contribution d'un Netflix évoquée pourrait être comprise entre 150 et 200 millions par an. Directement dans la poche de l'industrie audiovisuelle et cinématographique française, qui pointe du doigt les plateformes de contenus depuis leur explosion il y a quelques années déjà.

Il s'agit donc clairement d'un accord gagnant-gagnant, puisque la création française pourrait sortir la tête de l'eau, et les plateformes de streaming être encore plus attractives aux yeux de leurs abonnés, avec des films disponibles avant même les chaînes de télévision françaises historiques.

Jusqu'à aujourd'hui, si des acteurs comme Netflix produisent certains contenus en France, et donnent même du travail à des intermittents, ils ne donnaient pas un centime encore à la création audiovisuelle et cinématographique française. Une carence que l'État souhaitait absolument combler. Il est en passe d'y arriver.

Source : France Inter