Starlink : bientôt 2 000 satellites envoyés en orbite, mais encore quelques gros défis

Eric Bottlaender
Spécialiste espace
05 janvier 2022 à 16h00
15
Des antennes, oui, et beaucoup de satellites aussi © SpaceX / Starlink
Des antennes, oui, et beaucoup de satellites aussi © SpaceX / Starlink

Ce 6 janvier, SpaceX devrait réaliser son premier décollage de l’année, avec une nouvelle « grappe » de satellites Starlink. En un peu plus de deux ans, cela représentera bientôt 2 000 satellites envoyés.

Mais les choses coincent en Inde, et une nouvelle génération de satellites est attendue prochainement. Lancement prévu demain !

Des satellites comme s’il en pleuvait

Sur les 4 400 satellites de la constellation Starlink attendus autour de 550 kilomètres d’altitude, l’entreprise marque régulièrement des progrès. Et si le rythme des décollages n’est plus celui de début 2021, les lancements de Starlink représentent une part appréciable du manifeste de vol de SpaceX, comme en témoigne ce premier tir de 2022 !

La firme californienne n’a pas précisé combien d’unités seraient présentes sous la coiffe (entre 48 et 53 sur les derniers tirs), mais elle devrait pratiquement atteindre les 2 000 satellites envoyés en tout, puisque 1 944 d’entre eux l'ont déjà été à la fin 2021. Toutefois, une part des premières unités et celles en panne ont été désorbitées, ou sont en cours de désorbitation, et il n’y aurait en réalité que 1 468 satellites Starlink actifs pour transmettre Internet aux utilisateurs. C’est tout de même un chiffre record.

Les chiffres s’améliorent

2022 devrait être une année de consolidation pour la constellation Starlink. À la mi-décembre, Jonathan Hofeller, le vice-président des opérations de Starlink, expliquait que le service comptait à présent « bien plus de 100 000 » utilisateurs, particuliers et entreprises, répartis dans 20 pays différents. Un chiffre impressionnant, mais qui reste loin de la rentabilité pour la mégaconstellation.

Les chiffres n’ont pas été officiellement évoqués, mais ils devraient allègrement dépasser les 500 000 utilisateurs réguliers. À l’heure actuelle, le service perd beaucoup d’argent, même si SpaceX se permet régulièrement de très impressionnants financements. Tant que les perspectives sont bonnes…

Seul Starship pourrait en envoyer plus... © SpaceX
Seul Starship pourrait en envoyer plus... © SpaceX

Il reste beaucoup de défis, au sol comme en vol

Starlink a aussi souffert d’une mauvaise passe en Inde récemment. En effet, SpaceX n’a pas réussi à obtenir le sésame pour être opérateur sur place, et les précommandes vont devoir être remboursées. Le responsable de l'entreprise sur place, Sanjay Bhargava, a d’ailleurs démissionné fin décembre.

Dommage, car ce dernier avait dit publiquement attendre jusqu’à 200 000 clients indiens dans les années à venir. Malgré ce revers, il est possible que ce ne soit que partie remise… À moins qu’il s’agisse aussi d’une influence politique, le concurrent de Starlink, OneWeb étant majoritairement détenu par Bharti Global, opérateur indien. Reste que OneWeb n’est pas vraiment opérateur et se positionne plus sur le réseau.

Ce n’est bien entendu pas le seul défi pour Starlink en 2022. Aux alertes toujours plus pressantes sur le besoin de régulation par rapport à un trafic spatial toujours plus congestionné (la Chine s’est notamment plainte d’avoir à manœuvrer sa station spatiale habitée fin décembre), SpaceX devrait déployer une génération de satellites optimisée d’ici la fin d’année. Les rumeurs vont bon train, mais ils sont attendus avec des antennes plus puissantes, des capacités de traitement améliorées, des liens intersatellites et des outils de manœuvre plus performants.  

Source : SpaceFlightNow

Eric Bottlaender

Spécialiste espace

Spécialiste espace

Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser v...

Lire d'autres articles

Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

Lire d'autres articles
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ? Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
google-news

A découvrir en vidéo

Rejoignez la communauté Clubic S'inscrire

Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.

S'inscrire

Commentaires (15)

Proutie66
100 000 utilisateurs, pour 2000 satellites.<br /> Mais qui peut financer ça.<br /> C’est fou.<br /> Aucune nécessité de rentabilité, génial.
nicgrover
Elon finance tout cela grâce à son ego surdimensionné…
tchap2b
Ce n’est que le début c’est pour ca. Dans ce genre de projet, la rentabilité n’arrive qu’après plusieurs années d’investissement. Netflix a du attendre plusieurs années avant d’être rentable.
merotic
Plus aucun ciel clair de nuit sans voir ces trainées de satellite. Même le ciel est désormais pollué visuellement par ces satellites.<br /> Honteux !
sirifa
Surtout avec 24% de perte de satellites …<br /> Pour le moment c’est relativement en base altitude et donc les satellite retombe en quelque mois (un an de mémoire). Mais pour les altitudes de 1000 km c’est pas la même.
SPH
Faut pas être jaloux de Elon.<br /> Il a les moyens, il paye, et voilà… Quoi rajouter de plus ?
carinae
Les astronautes chinois peuvent en parler puisque a priori par 2 fois il y a failli avoir une collision entre leur station spatiale et des satellites de la constellation…
Martin_Penwald
Un lancement coûte quoi ? 10 millions ? Et 1 satellite ½ million, je crois. Disons que les 50 satellites coûtent 20 millions. Ce qui fait qu’un lancement, c’est environ 30 millions. Disons aussi qu’il y a des lancements partagés, donc faisons le lancement à 25 millions.<br /> À 25 lancements par an, ça nous fait environ 600 millions à trouver tous les ans. Comme les prix du forfait tournent autour de 100 dollars/mois, il faut trouver 500 000 utilisateurs au niveau mondial. Vu comme ça, ça ne semble pas inaccessible.<br /> Bon, il faut aussi rajouter les coûts des stations de contrôle, les frais d’utilisation du spectre de fréquences pour chaque pays, etc.<br /> Donc, à moins que je me gourre complètement sur les chiffres (ce qui est possible, j’ai la flemme de chercher), ça semble relativement raisonnable.
ebottlaender
Au moins 30 millions par tir, et le satellite à 1/2 million, c’était pour la première génération… Cela étant, je pense qu’autour de 600 à 750 k utilisateurs, ils peuvent envisager l’équilibre.
benben99
Ca va polluer l’orbite
Martin_Penwald
En étant large, le modèle d’affaire devrait fonctionner si la compagnie peut garder 1 million d’utilisateurs à l’échelle mondiale en permanence. D’où l’intérêt d’avoir des licences d’exploitation de spectre dans le maximum de pays. Le refus indien est ennuyeux dans ce cadre, mais juste avec les États-Unis, le Canada et l’Australie, ça devrait quand même marcher SI les débits promis sont là.
Martin_Penwald
Plus ou moins que la destruction de Fēngyún-1C ?
sebstein
Donc, selon toi, la vie se résume à ça ? Pour peu qu’on en aie les moyens, on fait ce qu’on veut ? Oublions la morale et même la justice… et laissons ça au dieu argent…<br /> Drôle de façon de voir les choses !
benben99
Beaucoup plus, mais lea médias n’en parleront pas
julla0
Il me semble qu’on en parle déjà beaucoup…
Voir tous les messages sur le forum
Haut de page

Sur le même sujet