Salon du Bourget - Ariane 6 : "Assurer le premier lancement en 2020" (CNES)

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
19 juin 2019 à 12h22
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Ariane 1 et Ariane 5, au Bourget
Ariane 1 et Ariane 5, au Salon du Bourget, le 18 juin 2019 (Crédits : Alexandre Boero pour Clubic.com

Le développement du lanceur Ariane 6, qui doit remplacer l'actuel Ariane 5 qui, lui, a fait son temps, est en très bonne voie. Une inauguration du segment sol est même prévue pour le mois de décembre.

Le lanceur de l'Agence spatiale européenne (ESA), Ariane 5, a effectué son premier vol officiel il y a plus de 23 ans désormais. Entre temps, de l'eau a coulé sous les ponts et de nouveaux acteurs, aux prix plus faibles, ont émergé. Pour se réinventer, ArianeGroup travaille depuis plusieurs années sur une nouvelle version du lanceur, Ariane 6. Celui-ci présente de nombreux aspects innovants qui devraient replacer le lanceur européen au centre de la scène. Pour en parler plus amplement, nous avons rencontré, au Salon du Bourget, le 18 juin 2019, Jean-Marc Astorg, directeur des lanceurs au CNES (Centre national d'études spatiales).

Jean-Marc Astorg
Jean-Marc Astorg (Crédits : CNES)

Interview de Jean-Marc Astorg, directeur des lanceurs au CNES

Clubic : Une question très générique mais qui a son importance pour débuter. Où en est Ariane 6 ?

Jean-Marc Astorg : Nous nous approchons du premier lancement. Le segment sol, construit par le CNES avec ses partenaires, est pratiquement fini. Nous l'inaugurerons en Guyane, où sera le pas de tir d'Ariane 6, le 12 décembre 2019. Concernant le lanceur, le développement se passe très bien, et nous réaliserons, en Guyane également, les essais combinés. À ce moment-là, nous mettrons ensemble le pas de tir, le lanceur, et nous vérifierons que tout cela fonctionne bien, pour assurer le premier lancement d'Ariane 6 en 2020.

« Ariane 6 va porter trois innovations fondamentales par rapport à Ariane 5 »


En quoi le lanceur Ariane 6 est-il innovant, en comparaison avec Ariane 5 ?

Ariane 6 va porter trois innovations fondamentales par rapport à Ariane 5. Premièrement, la réduction du prix, qui sera divisé par deux. Ensuite, une flexibilité, puisqu'Ariane 6 existera en deux versions, avec deux ou avec quatre boosters, alors qu'Ariane 5 n'existe qu'en une seule version. Cela permet de s'adapter aux besoins des clients, en fonction des masses de satellite, de faire du sur-mesure. La troisième amélioration consiste en la capacité d'allumer l'étage supérieur, pour aller sur des orbites qu'Ariane 5 ne peut pas atteindre aujourd'hui. Nous n'avons pas la possibilité, pour la version actuelle d'Ariane 5, de rallumer l'étage supérieur.

Comment a-t-on pu développer une Ariane 6 plus performante avec la réduction des coûts ? Y a-t-il eu des compromis par exemple ?

En fait, la réduction des coûts vient d'une combinaison de facteurs. Il y a d'abord l'organisation industrielle, qui a été optimisée par rapport à la version précédente. Pour Ariane 6, nous avons utilisé des moyens de fabrication qui n'existaient pas du temps d'Ariane 5. C'est un peu comme en automobile, la façon de produire une voiture n'est pas la même aujourd'hui que dans les années 1990, période dont est issue Ariane 5. En 2020, les choses seront différentes, les usines automatisées.

La seconde raison tient à la technologie. Lorsque l'on regarde les boosters d'Ariane 5, ils sont faits en structure métallique, ce sont des cylindres de métal soudés entre eux pour réaliser la structure. C'est lourd et cher. Sur Ariane 6, ce sera de l'enroulement filamentaire composite, fait en un seul bloc, avec, à l'intérieur, le propergol solide coulé en un seul bloc également, alors que sur Ariane 5, il est coulé en trois blocs, dont l'un en Italie et les deux autres en Guyane.

Haut Ariane 5, au Bourget
Aperçu d'Ariane 5, au Salon du Bourget, le 18 juin 2019 (Crédits : Alexandre Boero pour Clubic.com

La concurrence d'acteurs à bas coût comme SpaceX pousse-t-elle tout l'écosystème autour d'Ariane à se dépasser ?

Nous vivons dans un monde de plus en plus compétitif et concurrentiel, et c'est pour cela que nous avons décidé Ariane 6 en 2014, parce que nous arrivions à la limite de l'évolution d'Ariane 5. De plus en plus de pays font des lanceurs aujourd'hui, pas seulement les États-Unis.

« Un lanceur, c'est le produit le plus complexe conçu par l'Homme »


Nous avons appris de l'agence spatiale européenne que c'est une fusée Ariane qui lancera la sonde européenne Juice, mi-2022, qui doit étudier Jupiter. On imagine que c'est une excellente nouvelle ?

En octobre dernier, une annonce a été faite par certains pays européens et par l'ESA, d'utiliser des lanceurs Ariane ou Vega pour lancer des missions institutionnelles européennes. Juice étant un satellite scientifique de l'ESA, financé par les pays européens, il est assez normal qu'il soit lancé par un lanceur européen.

Comment fabrique-t-on, aujourd'hui, un lanceur ? Quelles sont les étapes à franchir ?

Un lanceur est un produit extrêmement complexe. On peut dire que c'est le produit le plus complexe conçu par l'Homme, peut-être avec le sous-marin à propulsion nucléaire. Je ne vais pas vous dire que vous pouvez faire un lanceur depuis votre garage. Il faut aujourd'hui trois ans pour faire un Ariane 5, il en faudra tout de même deux pour faire un Ariane 6.

Tout commence par les moteurs, c'est le plus long à fabriquer. Dans un moteur, il y a la chambre de combustion, qui est une pièce extrêmement complexe faite dans une ébauche de cuivre, etc. Les lanceurs sont réalisés par blocs, les fameux étages. Typiquement, le premier étage d'Ariane 6 sera conçu aux Mureaux, dans les Yvelines ; le second en Allemagne à Brême ; et les propulseurs d'appoint plutôt en Italie. Tout cela s'assemble en Guyane, où débute la campagne de lancement qui dure dix jours et où l'on intègre le lanceur. Ensuite, nous le testons et plaçons le satellite sur le lanceur, en vérifiant son bon fonctionnement. Enfin, il y a le lancement, qui dure 30 minutes.

« Avec Ariane 6, les coûts tomberont à 10 000 dollars, deux fois moins qu'Ariane 5 »


Quel est le coût attendu pour Ariane 6 ?

Si vous lancez un kilogramme sur une orbite géostationnaire, cela vous coûte 20 000 dollars avec Ariane 5. Avec Ariane 6, les coûts tomberont à 10 000 dollars, deux fois moins qu'Ariane 5 donc, et nous avons l'objectif d'ici 2030 d'aller au-delà et de réduire à 5 000 dollars le coût par kilo.

On a pu apercevoir un concours organisé par le CNES, ActInSpace, qui est un hackathon destiné à imaginer les produits et services de demain en 24 heures. Quels sont les objectifs de ce concours, et quelles récompenses sont attribuées aux gagnants ?

Le concours a été imaginé il y a plusieurs années. L'idée de base était de se dire "voilà, dans le patrimoine scientifique et technique du CNES, nous avons des brevets et des idées, nous essayons de les valoriser et d'organiser un concours en attirant de futurs entrepreneurs". L'intérêt est de mettre à leur disposition ces brevets, puis qu'ils proposent un business plan et des solutions techniques en 24 heures. Nous accompagnons les meilleurs dossiers. Au début, les choses se faisaient à petite échelle entre Toulouse et Paris. Mais le succès a été au rendez-vous, l'événement a grossi jusqu'à devenir européen, puis mondial.

C'est un moyen d'attirer les talents. C'est la rencontre entre un patrimoine technique et scientifique qui existe et des entrepreneurs, pour créer les sociétés de demain. Peut-être qu'une licorne sortira de ces concours-là.

Que pensez-vous de la démocratisation de la miniaturisation des technologies, je pense notamment aux nanosatellites ?

C'est vrai qu'aujourd'hui, nous pouvons faire beaucoup plus facilement des satellites et plus facilement des microlanceurs. Un lanceur, ça reste tout de même compliqué, parce qu'il y a une énergie minimale à avoir pour aller en orbite, et lorsque vous regardez le coût d'un lanceur, il y a un plancher en-dessous duquel on ne peut pas descendre. Concernant les microsatellites, il est possible de faire des choses très bon marché, et je trouve ça vraiment bien.

Nous avons initié des développements de nanosatellites, avec un démonstrateur qui sera lancé prochainement. C'est évidemment une activité que nous devons développer.

Merci Jean-Marc Astorg pour votre temps, bon salon !

Merci à vous.
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Commentaires (12)

Niverolle
Finalement Ariane 5 aura eu une carrière étonnement longue (du moins pour une Ariane). Et c’est peu de dire, qu’entre-temps la technologie a beaucoup évoluée ! Par contre, ce serait interessant de savoir comment ils comptent faire pour proposer une GTO 1500 à seulement 5000$/kg (je me doute bien que rogner sur les règles du “juste retour géographique” ne suffira pas) ?
Elrix
Mouai, d’ici 2030 Blue Origin aura au minimum sa fusée New Glenn en service et Spacex en sera à utiliser régulièrement Starship…
BetaGamma
Et Musk sera installé sur Mars aussi ?<br /> Ce que font SpaceX et blue origin c’est ressaucer des technos existantes en profitant d’un processus industriel moderne et surtout une acceptation du risque que n’avait plus la NASA…<br /> Il n’y a rien d’innovant dans leurs fusées… et le reutilisable … c’est pour l’instant de la poudre aux yeux… car assez curieusement aucun chiffre n’a jamais été publié sur les gains reels !<br /> De la à penser que la NASa se sert de ca pour envoyer les concurrents sur une fausse piste…<br /> Pour le reste SpaceX est surtout un dumping legal destiné à eliminer les concurrents !
Elrix
N’oublie pas tes petites pilules le matin…<br /> Ce n’est pas en enchainant les aneries que cela deviendra vrai.<br /> Question subventions, Ariane n’a pas de leçons à donner.<br /> Rien d’innovant? Ariane innove peut-être?<br /> De toutes manières le but n’est pas d’innover pour le plaisir d’innover, le but est de trouver les systèmes qui permettent de faire chuter les coûts.<br /> TOI tu n’as pas les chiffres mais les investisseurs les ont et cela semble leur convenir.<br /> Et puis c’est vraiment refaire l’histoire : pendant longtemps les propos étaient “on peut pas faire revenir une fusée” puis “Ils ne pourront jamais la réutiliser”…<br /> Les constructeurs traditionnels les ont pris de haut étant persuadés de leur supériorité (un peu comme toi en fait) et ils se ramassent la gueule, faut pas chercher plus loin.
Niverolle
“Question subventions, Ariane n’a pas de leçons à donner.” ==&gt; Si tu parle des subventions d’exploitation, elles n’ont rien avoir avec des subventions d’équilibre, et sont justement là pour compenser les boulets comme le “juste retour géographique” que se trainent les acteurs traditionnels comme Ariane ou ULA. Les entreprise du New Space n’ont pas ce type de contraintes et pourtant elles sont elles aussi très largement subventionnée. Par exemple, tu estimes à combien l’accès gratuit au savoir et savoir-faire du centre Goddard - soit des décennies de recherches et développement payées par le contribuable américains - dont bénéficie Space X et Orbital ?<br /> “ils se ramassent la gueule, faut pas chercher plus loin.” ==&gt; Si tu cherchais plus loin, tu verrais justement que personne ne se ramasse la gueule. Même la vielle Proton est toujours là (c’est dire !) et Ariane 5 capte toujours 80% du marché des gros satellite géostationnaire (et pour cause les GTO 1500 ont toujours autant la cote). Et là c’est le marché (du moins celui ouvert à la concurrence) qui parle. Car, comme tu le dis si bien, les clients ont les chiffres et cela semblent leur convenir.<br /> Et puis c’est vraiment refaire l’histoire : pendant longtemps les propos étaient “on peut pas faire revenir une fusée” puis “Ils ne pourront jamais la réutiliser”…. ==&gt; Il suffit justement de s’intéresser à l’histoire des programmes des grandes agences (un exemple parmi tant d’autre, le retour des boosters du lanceur d’Energia - qui ont donné la fusée Zenit - était prévu exactement à la manière d’un Falcon), pour savoir qu’il y a eu tout plein d’études dans ce sens, avec des technologies très différentes, mais qu’au final, la rentabilité n’a jamais été jugée suffisante. Peut-être que les progrès technologiques ont changé la donne, mais cela reste à prouver.<br /> Les constructeurs traditionnels les ont pris de haut étant persuadés de leur supériorité ==&gt; Et que dire d’Elon Musk qui avait lancé en 2006 sur la scène du Satellite Lounge de Washington « dans cinq ans, vous êtes tous morts ! » ? Sachant, en plus, que plus des 10 ans après aucun des acteurs historiques n’est mort (ils ont même leur carnet bien rempli)…
rexxie
SpaceX n’a rien à prouver, c’est déjà fait… et comme compagnie privée, ils n’ont aucune obligation de dévoiler leurs profits.<br /> et pendant qu’on tente de salir leur réputation par de gros mensonges, eux poursuivent allègrement leurs progrès rapides, et payants.
Felaz
@AlexLex14 super interview Alexandre, GG
AlexLex14
Merci
Niverolle
“SpaceX n’a rien à prouver, c’est déjà fait…” ==&gt; en bon ou en mauvais ?<br /> S’ils n’ont pas réussi à participer au programme LSA, et ce malgré le fait que l’USAF leur avait laissé une chance de revoir leur copie, c’est bien que l’USAF n’a pas jugé leur candidature à la hauteur des exigences de l’armée ( Elon Musk l’a lui-même reconnu “SpaceX had written a poor proposal that missed the mark” -&gt; https://media.defense.gov/2019/Apr/25/2002120979/-1/-1/1/DODIG-%202019-082.PDF ).<br /> Et vu tout le tintouin (aussi bien politique que juridique) que Space X mêne actuellement à Washington pour obtenir un assouplissement des critères d’attributions des prochaines tranches du programme NSSL (qui insistent tout particulièrement sur la qualité de service) c’est bien qu’ils ne partent pas parmi les favoris (en l’occurence ULA et Northrop Grumman).<br /> Reste à voir si Space X va arranger ses affaires en lançant des procédures à tout va contre l’armée (et même contre la NASA pour avoir choisi ULA pour la mission Lucy)…
redosk
BetaGamma:<br /> Ce que font SpaceX et blue origin c’est ressaucer des technos existantes en profitant d’un processus industriel moderne et surtout une acceptation du risque que n’avait plus la NASA…<br /> Il n’y a rien d’innovant dans leurs fusées…<br /> Dire ça, c’est prouver que tu ne sais pas grand chose sur le sujet.<br /> Quelles technos existantes ?<br /> Tu en as vu beaucoup par le passé des fusées revenir se poser debout après avoir suffisamment accéléré pour faire atteindre l’orbite à son 2ème étage ?<br /> Tu as conscience des contraintes qu’elles subit quand elle rentre ?<br /> Tu as conscience de la précision et de la technologie nécessaires pour atteindre avec très peu de propulsion une relativement petite barge située a plusieurs centaines de km du lieu de décollage ?<br /> BetaGamma:<br /> le reutilisable … c’est pour l’instant de la poudre aux yeux… car assez curieusement aucun chiffre n’a jamais été publié sur les gains reels !<br /> Ouais curieusement une société privée n’a pas envie de dévoiler de tels chiffres, c’est dingue ça, ça n’arrive jamais…
redosk
Niverolle:<br /> le retour des boosters du lanceur d’Energia - qui ont donné la fusée Zenit - était prévu exactement à la manière d’un Falcon<br /> Rien que ça c’est inexact, ils étaient censé atterrir à plat…
Niverolle
Et quand bien même cette solution en particulier aurait été la seule à avoir été étudiée par les russes (ce qui n’est pas le cas), cela change quoi sur le fond ?
redosk
Ca change que comme d’hab, ce sont des commentaires qui utilisent des arguments faux et que ça donne plus une discussion de comptoir que qqch d’argumenté avec de vrais faits.<br /> Ca change que personne ne peut juger de la non-rentabilité de la chose puisque les chiffres ne sont pas communiqués.<br /> Ca change qu’en attendant, il y en a qui ont un bon business qui tourne très bien, et que ce n’est visiblement pas toi (ni moi).<br /> Quant aux russes, dans l’ensemble, c’est peut-être les seuls à l’heure actuel à être en mesure d’envoyer des hommes dans l’espace, mais leur fiabilité et leur façon de considérer les coûts n’est pas forcément une référence en la matière hein…<br /> Par contre, quand on a un Stéphane Israël qui peste à tout bout de champ contre SpaceX et qu’Arianespace refuse de dire que c’est SpaceX qui a fait que les prix soient cassés, ça me rappelle les opérateurs télécom vs Free.
Niverolle
“arguments faux” ==&gt; mais encore ? Les Russes ont étudié plusieurs méthodes de retour (la plus spectaculaire sous forme de planeur, la plus simple avec parachute, et au milieu de tout ceci la rétropropulsion). Bref, si les arguments “on peut pas faire revenir une fusée” et “ils ne pourront jamais la réutiliser” sont effectivement faux, les utiliser comme citations apocryphes pour faire passer les autres ingénieurs en astronautique pour des gros nuls (comme vient de le faire Elrix), relève du sophisme pur et simple.<br /> “personne ne peut juger de la non-rentabilité de la chose puisque les chiffres ne sont pas communiqués.” ==&gt; et donc sa prouve sa rentabilité ?<br /> “en attendant, il y en a qui ont un bon business qui tourne très bien” ==&gt; grand bien leur fasse (mais as tu des chiffres ?). Quoiqu’il en soit, ce n’est pas une raison pour que Elrix affabule en racontant que les autres “se ramassent la gueule”.<br /> “quand on a un Stéphane Israël qui peste à tout bout de champ contre SpaceX” ==&gt; c’est son job de jouer les pleureuses auprès des politiques en utilisant Space X comme épouvantail. Et tu remarqueras qu’Elon Musk fait exactement là même à propos d’ULA ou d’Ariane. Heureusement, ni l’un, ni l’autre, ne semble avoir marqué de point à ce petit jeu (hormis peut-être dans l’affaire du RD-180) !
Elrix
Niverolle:<br /> Et vu tout le tintouin (aussi bien politique que juridique) que Space X mêne actuellement à Washington pour obtenir un assouplissement des critères d’attributions des prochaines tranches du programme NSSL (qui insistent tout particulièrement sur la qualité de service) c’est bien qu’ils ne partent pas parmi les favoris (en l’occurence ULA et Northrop Grumman).<br /> Oui, ce n’est pas comme si les choix d’attribution des contrats étaient en grande partie politique ou bien qu’ils montrent de l’incohérence en attribuant des contrats à BO alors qu’ils n’ont strictement rien prouvé.
Niverolle
C’est pas faux, mais en fait c’est un avantage pour BO, qui peut toujours promettre de coller aux exigences de l’USAF. Car c’est bien la question de fond qui agite Washington actuellement : d’un coté, l’armée soutient que ce sont aux opérateurs de s’adapter à ses exigences, pour des raisons de sécurité nationale; de l’autre, Space X soutient que c’est à l’armée de s’adapter aux limitations des lanceurs commerciaux, pour des raisons d’économie.<br /> Pour faire court, l’USAF exige des deux futurs sélectionnés, la garanti de pouvoir disposer d’un panel d’orbites le plus large possible, ainsi que d’une qualité de service sur-mesure. Dit autrement, elle veut disposer de deux larbins de compétition qui, idéalement, seraient à son service exclusif (ou presque, tant qu’elle passe avant la NASA). Sachant que certaines orbites, pour le moins exotiques, ne sont exigées que pour pourvoir répondre aux conjonctures les plus improbables. Le hic, c’est que c’est totalement à l’opposé de ce que proposent les opérateurs commerciaux. Mais pour le coup, Space X s’est trouvé un allié de circonstance en la personne de BO, donc affaire à suivre…
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