Twitter : 1 employé sur 2 sera licencié aujourd'hui, l'angoisse

Thibaut Keutchayan
Publié le 04 novembre 2022 à 10h30
© Brett Jordan / unsplash
© Brett Jordan / unsplash

Le grand ménage, c'est maintenant chez Twitter. Autant dire qu'en ce vendredi 4 novembre 2022, on ne sait trop à qui souhaiter d'y être employé…

… voire d'y demeurer, car celles et ceux qui garderont leur poste devraient avoir une pression d'autant plus élevée sur les épaules.

Mieux vaut avoir les reins solides ce vendredi

D'après des e-mails internes obtenus par le New York Times et le Washington Post, les 24 heures les plus longues qu'aient connues les 7 500 employés de Twitter ont commencé. Le principe est simple : à 9 h (heure Pacifique) ce 4 novembre 2022, tous les salariés de la firme doivent avoir reçu un e-mail intitulé « Votre rôle chez Twitter ». S'il arrive sur leur adresse mail Twitter, c'est que l'aventure continue. Mais s'il est reçu sur le mail personnel, elle s'arrête. Pour une descente aux enfers parfaite, celles et ceux qui n'auraient rien reçu d'ici 17 h doivent le signaler.

Pas de totem d'immunité dans le cas présent. De plus, de nombreux employés indiquent qu'en réalité, Twitter n'a pas attendu ce 4 novembre 2022 pour couper les accès à bon nombre d'entre eux, comme l'illustre le tweet ci-dessous relayé par le Washington Post. Les bureaux de l'oiseau bleu sont fermés à tous ce jour.

Si la méthode peut paraître brutale, elle n'est pas étonnante au regard des pratiques d'Elon Musk chez Tesla. Dans le cas présent, un e-mail interne impose la discrétion aux employés, dont la carrière s'arrête potentiellement dans la foulée. Plusieurs témoignages reçus par le Washington Post font état de salariés « tombant comme des mouches » et disparaissant ainsi du fil Slack interne à la compagnie. De nombreux cœurs bleus fleurissent aussi sur les comptes des employés de Twitter en signe de solidarité.

Dans tous les cas, Twitter avait prévu de réduire ses forces vives d'au moins un quart

Si la « Longue Nuit » de Twitter va bientôt s'achever, en tout cas en ce qui concerne cette étape, l'avenir des survivants de ce raz-de-marée est toujours incertain. En l'état, l'achat surévalué de Twitter par Elon Musk, fixé à 44 milliards de dollars pour une valeur concrète ne dépassant pas les 25 milliards de dollars selon le Washington Post, nécessite de trouver rapidement des fonds. Musk veut renflouer les caisses alors que Twitter accuse une perte nette de 270 millions de dollars pour le premier semestre 2022. De plus, le nouvel acquéreur a contracté un prêt de 12 milliards de dollars pour « libérer » l'oiseau bleu. Or, d'après le Post, le taux d'intérêt serait d'un milliard de dollars par an (!).

Rester solvable et maintenir l'oiseau dans son nid, Elon Musk n'était, de toute manière, pas le seul à vouloir (devoir ?) le faire. Toujours selon le Washington Post, là où des notes internes révèlent que le milliardaire souhaite économiser environ 500 millions de dollars sur la main-d'œuvre par ces licenciements, l'ancienne équipe dirigeante fraîchement débarquée souhaitait virer suffisamment d'employés pour sauver pas moins de… 700 millions de dollars.

Thibaut Keutchayan
Par Thibaut Keutchayan

Je m'intéresse notamment aux problématiques liant nouvelles technologies et politique tout en m'ouvrant à l'immense diversité des sujets que propose le monde de la tech' quand je ne suis pas en train de taper dans un ballon.

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Commentaires (10)
Phoenamandre

Je peux insulter Elon Musk ?

Francis7

Les américains doivent vivre continuellement avec la peur au ventre avec cette précarité.
Là, c’est la purge.

Proutie66

C’est quand même balo de payer 40 milliards un site, pour au final virer tout le monde « pour être rentable ». C’est peut être ça, le capitalisme.

Theodri

Ils devraient vite retrouver un boulot avec le CV qu’ils ont mais bon c’est jamais marrant ça peut chambouler des habitudes de vie.

dredd

Business technologique du 21ème siècle et méthodes du 19ème . Belle dystopie.

Bondamanmanw

C’est pas peut-être, c’est ça le capitalisme, celui-ci arrive meme avoir de bon petits soldats hors territoire qui se font presque virer (standby) pour un conflit qui ne les concerne pas (Duralex), c’est aux USA perso je m’en BLC.

Popoulo

Y en a beaucoup qui semblent découvrir l’eau chaude.

fredolabecane

Bon en gros ça veut dire qu’il y a 7500 employés qui servent a rien dans cette boîte, ça fout les jetons.

tfpsly

Oui sur son réseau social à la liberté d’expression absolue. Puis il va t’en bannir :upside_down_face:

Un truc intéressant sur le sujet de l’article : ce licenssiment pourrait être illégal en Californie!
La loi californienne WARN impose un avertissement 60 jours en avance pour un licenciement de plus de 75 personnes :

EDIT - bruit de couloir : les personnes virées conserveraient paye et bénéfices jusqu’au 4 janvier environ. Donc techniquement elles ne seraient virées qu’à la fin de cette période, et la loi serait respectée.

thaleh

C’est pas nouveau, chez nous il suffit de regarder à la SNCF, RATP, Service Public, Total, …