Huawei revoit ses pratiques à la demande des autorités

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 10 décembre 2018 à 08h04
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Alors qu'il apparaît comme une menace pour la sécurité britannique, le géant Huawei recule et fait des concessions aux autorités britanniques, dans une affaire qui prend une ampleur planétaire.

Le géant chinois Huawei vit une fin d'année 2018 assurément compliquée. L'entreprise est depuis plusieurs jours pointée du doigt par la communauté internationale pour ses liens prétendus avec les services de renseignement chinois, qui supposeraient être une menace pour la sécurité des pays qui collaborent avec elle. Pionnier de la 5G, Huawei s'est vu fermer les portes de bien des pays, parmi lesquels les États-Unis, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, peut-être bientôt l'Allemagne, et donc le Royaume-Uni, où le principal opérateur de télécommunications, BT (qui compte 30 millions d'abonnés), a annoncé qu'il avait décidé de se défaire de Huawei comme équipementier de son réseau mobile. Pour apaiser les tensions, la société chinoise a accepté de mettre de l'eau dans son vin.

Huawei dialoguerait toujours avec les autorités britanniques

Le Financial Times rapporte que cette semaine, une réunion a eu lieu entre des responsables de Huawei et le service de renseignements britannique pour la cybersécurité (NCSC). À l'issue de celle-ci, le fabricant de l'Empire du milieu a fait des concessions en acceptant une série d'exigences techniques de manière à changer, au plus vite, ses pratiques au Royaume-Uni.

L'organisation britannique, interrogée par l'AFP, n'a pas souhaité commenter cette information avec plus de détails, mais elle avance avoir « un dialogue régulier avec Huawei. » Elle en a profité pour rappeler avoir demandé « des améliorations » ces derniers mois, de façon à répondre « des inquiétudes sur une série de questions techniques. »

Les tensions sont vives après l'arrestation de la fille du fondateur de la société

Il y a quelques jours, nous apprenions que l'une des principales dirigeantes de Huawei, et fille de son fondateur, Meng Wanzhou, venait d'être arrêtée au Canada, soupçonnée d'avoir violé l'embargo sur la vente de produits technologiques américains à l'Iran. De quoi tendre davantage les relations entre la Chine et le reste du monde...

Alors, face à la situation, Robert Hannigan, l'ancien directeur du service de renseignements électroniques (GCHQ), qui supervise le NCSC, tente de calmer le jeu avant qu'il soit trop tard : « Ma crainte est qu'il y a une sorte d'hystérie qui grandit. » Il y a tout de même eu une bonne nouvelle cette semaine pour Huawei, avec l'annonce d'un partenariat avec la filiale d'Altice au Portugal, pour y développer le réseau 5G sur place. La France, pour l'instant, ne remet pas en cause son entente avec l'entreprise chinoise.
Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

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Commentaires (10)
zmed

“De quoi tendre davantage les relations entre la Chine et le reste du monde…”

Le reste du monde, ou les USA et plus largement le monde occidental ? Mais il est bien connu que les USA et ses valets sont le monde. Les autres, c’est a dire 60 a 70% de planète, n’existe pas.
A un moment, va falloir redescendre. Mais la chute risque d’être brutale.

De plus, faut arrêter de nous prendre pour des jambons. Coté espionnage, il font quoi les facebook, Microsoft, Google et compagnie.

vm66

Effectivement, la NSA n’a plus de backdoor sur les équipements Huawei et c’est un risque trop important pour les US.

Ils font chier ces chinois à développer (Huawei à sorti bien plus de brevets que Cisco Ericsson ou Nokia ses dernières années) et proposer des produits pas trop mauvais et moins cher que les concurrents.

Et puis ce n’est pas comme si Deutch Telecom, Orange … ne testaient jamais les équipements réseaux avant de le mettre en production ni ne testaient les composants des équipements vendus.

Il y a des accusations mais pas beaucoup de preuves (ormis la vente de serveurs à l’Iran via une filiale).

De plus en éliminant Huawei on se retrouve avec Nokia et Ericsson qui seront tranquilles pour vendre plus cher un réseau 5G qui sera forcément payé par nous, pauvres consommateurs.

Vosst

Ui en effet qui sera le prochain. Çes américains sont vraiment sympa au fond ils se préoccupent de notre sécurité mdr… Comme ci leurs sociétées valait mieux que huawei. Question espionnage les américains sont quand même loin devant.

Vhannan

Comme la puce de Silicon Valley qui alimente les Samsung est le backdoor de la NSA les aurorites americaines en permettant la concurrence de Hwaweine permettent pas un contrôle mondiale des appareils mobiles. En favorisant Samsung ils favorisent leur puces implantés. La concurrence n’est qu’un prétexte

ariakas

Ce qui est drôle, c’est que l’on parle en gros d’une entreprise qui serait en lien direct avec le renseignement Chinois, mais comme c’est Huawei, ça va, c’est tranquille, à l’aise !
doigts dans le nez.

benben99

Bref, les USA veulent bannir Huawei pour mettre les spyware américains et vendre des produits Cisco.

bmustang

Certainement pas ce que la chine fait !

lossamouille

Huawei GAFA de ne pas naître américain…

Ventrebleu_34

Par contre la France …est bien naïve…!

CM35

Kaspersky et Huawei, deux gros méchants selon l’oncle Sam…

Ils nous prennent vraiment pour des imbéciles.