Google et Oracle devant la cour Suprême au sujet d'Android

Guillaume Belfiore
Lead Software Chronicler
08 octobre 2020 à 10h32
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Google Android 10 © Google

L'affaire opposant les sociétés Oracle et Google n'est pas enterrée. Les deux géants continuent de s'affronter devant la justice concernant l'utilisation du système Android.

L'affaire, qui dure depuis une dizaine d'années, a connu des revirements de situation. Au départ, le spécialiste des progiciels accusait Google d'avoir tout simplement copié son code pour concevoir le système Android. Selon Cnet US, les deux parties se sont de nouveau affrontées devant la cour suprême des États-Unis

Ils font la Java devant la cour Suprême

Le système Android qui équipe, entre autres, trois quart des smartphones à travers le monde, a été initialement conçu sur la plateforme Java, développée par Sun Microsystems. Cette dernière permet de concevoir des applications, quelle que soit l'architecture matérielle, au moyen d'une machine virtuelle. Elle est pour cela constituée de différentes interfaces de programmation.

Oracle a racheté Sun Microsystems en 2010 pour plus de 7 milliards de dollars et a entamé, peu après, un procès à l'encontre de Google. En effet, selon le plaignant, la firme de Mountain View a tout simplement copié son code et demande 8,8 milliards de dommages et intérêts. Oracle estime que Google n'a pas pris le temps de développer sa propre solution pour emmagasiner un maximum de revenus.

En 2016, Annette Hurst, avocate du plaignant, avait divulgué une information confidentielle montrant qu'Android générait un bénéfice de 22 milliards de dollars.

Un débat sans fin

Pour l'avocat de Google, Thomas Goldstein, le code ne devrait pas être protégé par des droits de propriété intellectuelle. Il ajoute que les interfaces de programmation d'Oracle ne sont rien sans le code de Google.

Selon Kent Walker, vice-président chez Google, les développeurs souhaitent pouvoir innover et proposer leurs applications sur un large nombre de plateformes sans craindre d'être en violation de propriétés intellectuelles.

De son côté, Joshua Rosencranz, défendant Oracle, explique que l'industrie du logiciel a connu une forte croissance précisément parce que le code d'auteur est protégé par des droits de propriété intellectuelle. Ces propos trouvent échos dans ceux de Dorian Daley, conseiller général d'Oracle, lequel affirme que « la protection sans faille de la propriété intellectuelle est au cœur de l'innovation américaine ».

Il est intéressant de noter que dans cette affaire, Google reçoit le soutien de Microsoft. À l'époque où Steve Ballmer était à la tête de la société, il décriait pourtant constamment l'OS mobile de Google, en l'accusant précisément de violer plusieurs brevets dont certains relatifs à Windows.

L'actuel P.-D.G. de Microsoft Satya Nadella, qui tend à vouloir se rapprocher des communautés Linux et open source, a une vision totalement opposée à celle de son prédécesseur. Le fait que Microsoft ait choisi d'adopter Android pour ses prochains smartphones n'y est sans doute pas étranger.

Source : Cnet US

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Commentaires (6)

tfpsly
Oracle estime que Google n’a pas pris le temps de développer sa propre solution pour emmagasiner un maximum de revenus.<br /> Précision : Android a été créé par Android Inc à partir de 2003, racheté en 2005 par Google.<br /> Pour l’avocat de Google, Thomas Goldstein, le code ne devrait pas être protégé par des droits de propriété intellectuelle. Il ajoute que les interfaces de programmation d’Oracle ne sont rien sans le code de Google.<br /> Je pense que ça devrait être «&nbsp;l’interface (du code) ne devrait pas être protégé&nbsp;» dans la première phrase <br /> Il est intéressant de noter que dans cette affaire, Google reçoit le soutien de Microsoft.<br /> Pas seulement de Ms, aussi de Mozilla, Redhat, IBM etc., d’une grosse partie de l’industrie. Ca empêcherait notamment la communauté opensource de créer des librairies compatibles ou outils avec des librairies propriétaires. Des headers en C/C++ aux JDK aux réimplémentation comme Wine (qui implémente l’interface Win32 et co sous Linux).
cedric4
L’histoire semble un peu plus compliquée que ça. Il semble que Oracle souhaite avoir le copyright sur le principe d’API, ce qui est bien plus large que Android et concerne une grande majorité des systèmes d’informations:<br /> twitter.com<br /> Urs Hölzle (uhoelzle)<br /> Why is this so important? If Oracle won, APIs would be copyrighted. Anyone who knows software understands how disastrous that would be.<br /> 5:45 AM - 7 Oct 2020<br /> 150<br /> 30<br /> Si Oracle gagne, Clubic devra également leur verser des royalties <br /> En plus de Microsoft, Google est également supporté par Red Hat, Mozilla, 78 computer scientist et the American Antitrust Institute.
tfpsly
cedric4:<br /> L’histoire semble un peu plus compliquée que ça. Il semble que Oracle souhaite avoir le copyright sur le principe d’AP<br /> Non, mauvaise lecture/traduction : «&nbsp;si Oracle gagne, les APIs pourront être copyrightées (par leur concepteur)&nbsp;». Pas le concept en général.
Cmoi
Microsoft reçoit des royalties depuis longtemps sur chaque vente de smartphone Android.
kgp
En fait la question est de savoir si on peut copyrighter une langue, ou le livre écrit dans cette langue
tfpsly
La fin de l’histoire vient de tomber : la Court Suprême donne raison à Google, mais en bottant un peu en touche : OsNews - Supreme Court sides with Google in Oracle’s API copyright case<br /> Google a le droit de copier les APIs Java pour développer Android<br /> Mais ce n’est qu’une décision basée sur le fair use dans ce cas précis; et pas une décision universelle; d’autres cas devront se décider dans d’autre procès, il n’y a pas de jurisprudence.<br />
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