La plateforme externe Bartolomeo arrive sur l'ISS

Eric Bottlaender
Spécialiste espace
09 mars 2020 à 14h57
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Airbus Bartolomeo
La plateforme Bartolomeo en configuration repliée, au sein du cargo Dragon (crédits Airbus DS)

Le véhicule cargo CRS-20 de SpaceX a été capturé ce matin sur la station spatiale internationale.

Il transporte une nouvelle plateforme externe, réalisée par Airbus DS, et nommée Bartolomeo. Une extension technologique... Et commerciale.

Capture de Dragon

La manœuvre est devenue une routine, en moins d'une décennie : après son décollage samedi 7 mars depuis Cap Canaveral, un cargo Dragon a été capturé par le bras robotisé Canadarm2 de la Station Spatiale Internationale ce matin.

C'est la 20ème fois depuis 2012 qu'un véhicule Dragon atteint l'ISS, et c'est aussi la dernière dans cette version : les prochaines missions de ravitaillement de SpaceX utiliseront en effet un véhicule que l'on peut décrire comme une version cargo de la capsule Crew Dragon, avec des capacités améliorées.
Une fois le Dragon amarré au module Harmony, les trois occupants de la station vont pouvoir profiter de ses deux tonnes de fret tandis que le bras robotisé permettra, dans les jours à venir, d'extraire et d'installer la nouvelle plateforme Bartolomeo (468 kg) installée dans le « coffre » non pressurisé de la capsule.


Le regard sur l'horizon

Bartolomeo est une nouvelle plateforme développée avec l'aide de l'ESA, conçue et assemblée par Airbus DS, qui aurait investi 40 millions d'euros dans le projet. Elle sera logiquement installée sur le flanc du module européen Colombus (Bartolomeo est le prénom du petit frère de Christophe Colomb), et pourra héberger jusqu'à 12 expériences sur ses emplacements, qui sont « à louer » à l'année. L'entreprise garantit une connectique standardisée pour apporter l'électricité et un bus de données (jusqu'à 2 To/jour) pour les différentes charges utiles.

Entre observation terrestre et tests technologiques, il n'y a pas tant d'emplacements libres sur l'ISS, malgré sa taille. Aussi, la proposition séduit déjà les agences, d'autant plus que Bartolomeo est « tout à l'avant » de la station, qui se déplace toujours avec la même orientation : les clients ont ainsi la garantie de disposer d'une vue dégagée vers la Terre et l'horizon... Du moins tant que de futurs modules ne sont pas installés en extension de l'ISS.

Un futur succès ?

La première expérience, qui devra toutefois attendre une sortie en scaphandre de deux astronautes qui auront pour mission de finaliser les branchements de Bartolomeo, devrait être norvégienne et s'appeler MNLP (Multi-Needle Langmuir Probe), et le CNES comme de nombreuses autres agences et entreprises seraient intéressées par un emplacement sur la plateforme.

Selon l'agence allemande DLR, le coût d'un des 12 « blocs » au format standard serait compris entre 0,3 et 3,5 millions d'euros par an.

Source : Space Flight Now

Eric Bottlaender

Spécialiste espace

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser v...

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

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Commentaires (9)

Jojo6375
La nouvelle version du cargo apportera quoi comme changements ?<br /> Il faudra toujours capturer le cargo ou le docking sera automatique, comme avec le Crew Dragon sur lequel il sera basé ?
ebottlaender
Plus de capacités (3.3 tonnes de fret aller, plus de 2,5 tonnes retour) et effectivement oui, l’amarrage automatisé. Il pourra aussi rester en orbite plus longtemps et être réutilisé jusqu’à 5 fois.
Element_n90
Pourquoi la capsule peut ramener moins de charge au retour? A l’aller, il faut de la puissance pour atteindre l’orbitre et poursuivre l’ISS mais au retour, il suffit de se laisser « tomber » sur terre. Ça ne devrait pas trop consommer de carburant ? Et on devrait donc être moins contraint pour rapporter de la masse.
juju251
Peut-être une limite du (des) parachute(s) ?<br /> Attention, ce n’est qu’une supposition de ma part.
ebottlaender
En fait, il y a plusieurs aspects. Déjà le carburant car il faut que Dragon manoeuvre et freine pour pouvoir plonger exactement au bon endroit dans le Pacifique. Ensuite effectivement les parachutes, mais ça n’est pas le plus crucial. Il y a un dernier point qui est le plus important : le volume intérieur !<br /> En effet Dragon n’est pas si grand, et au retour il n’a plus de « coffre » non pressurisé (enfin il l’a, mais il le largue avant de rentrer dans l’atmosphère), il y a donc un volume intérieur limité, surtout que les expériences qui reviennent demandent en général des conditions particulières (glacières, accès rapide à la trappe pour être extraites, etc).
Nmut
Je ne sais pas non plus mais j’imagine qu’ils ont tout calculé au plus juste par rapport à une misison standard car chaque gramme compte: xx kg à envoyer dont une partie restera et le carburant (nouveaux équipements principalement je suppose) et yy kg à redescendre (déchets et retour d’expériences).
ebottlaender
*Il n’y a pas de déchet qui redescend dans Dragon. Toute sa cargaison est à très haute valeur ajoutée.<br /> Les déchets vont se consumer dans l’atmosphère avec Cygnus, Progress ou HTV.
Nmut
Ah, je ne savais pas. On en apprend tous les jours sur Clubic! Merci.
Element_n90
Il n’y a pas de déchet qui redescend dans Dragon. Toute sa cargaison est à très haute valeur ajoutée<br /> Tu parles des cookies fabriqués en apesanteur ?
ebottlaender
Pour un cookie, quelques centaines d’échantillons de sang, de muscles, de cellules imprimées en 3D, etc; etc.<br /> Mais oui, aussi un cookie.
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