Le télescope CHEOPS arrivé en orbite va nous en apprendre plus sur les exoplanètes

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CHEOPS télescope
Vue d'artiste du télescope CHEOPS en orbite

Après son décollage à bord de Soyouz ce matin, le petit télescope orbital CHEOPS de l'ESA va pouvoir commencer à observer les étoiles et les exoplanètes connues. Objectif : déterminer très précisément leur masse, première étape de leur caractérisation.

Etudier les exoplanètes connues

La mission dont la Suisse et ses universités, notamment celle de Berne, mènent le consortium n'est pas là pour découvrir de nouvelles exoplanètes. Déjà parce que leur compte ne cesse d'augmenter (plus de 4 140 recensées aujourd'hui) grâce à d'autres missions comme Kepler, TESS ou les télescopes au sol. Mais surtout car il est urgent de mieux étudier celles que l'on connait déjà pour les comprendre.

CHEOPS (pour CHaracterising ExOPlanet Satellite) est un petit télescope équipé pour observer les transits des exoplanètes par photométrie à très haute précision. Grâce à son capteur adapté, il détectera le passage d'une exoplanète devant son étoile pour en déterminer la taille exacte.


Des détails très importants

Cette mesure, qui sera appliquée à des exoplanètes que l'on pense plus petites que Saturne, permettra avec l'étude de leur orbite (par des télescopes au sol) de connaître avec plus de précision leur masse, et d'estimer leur densité ainsi que leur structure interne. C'est un premier pas pour mieux les classer, ce qui est très important : d'autres missions à venir comme celle du JWST, ou les missions de l'ESA Plato et Ariel, pourront gagner du temps et observer des exoplanètes déjà caractérisées pour de meilleurs résultats.

En plus de sa mission principale, CHEOPS sera capable de déterminer si certaines exoplanètes disposent d'une atmosphère, de prouver la présence de lunes ou d'anneaux, et de lever l'incertitude pour des exoplanètes « candidates » difficiles à observer.

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Le télescope CHEOPS lors de sa préparation

Télescope à usage unique

CHEOPS est une « petite » mission, d'un point de vue budgétaire (50 millions d'euros investis en 2014 par l'ESA) et physique : le télescope rentre dans un cube de 1,5 mètre de côté ! Il n'est équipé que d'un seul instrument, son télescope de 320 mm de diamètre spécialement équipé pour la photométrie.

Compact avec tout de même presque 275 kg affichés sur la balance, CHEOPS est désormais en orbite à 700 km d'altitude après son décollage à bord de Soyouz à 9h54 ce 18 décembre. Les prochaines semaines seront dédiées aux premiers tests en orbite et à une importante phase de calibration.

Récompensé d'un (co)prix Nobel pour ses travaux et la découverte officielle de la première exoplanète autour d'une étoile, l'astrophysicien suisse Didier Queloz était présent pour assister au décollage.

Source : ESA Multimedia
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Commentaires (9)

jason56
Et c’est là que l’on va admirer la performance des Suisses en termes de découvertes avec un petit télescope et un mini budget
chabgyver
Franchement, à quoi ça sert toutes ces recherches sur l’espace ? Concrètement ?<br /> Ca coûte une fortune qui pourrait être utilisée ailleurs.<br /> La recherche spatiale, c’est bien, c’est impressionnant technologiquement mais même en admettant qu’un jour, on trouve une planète habitable à 1 année lumière, on pourra jamais y aller.
ebottlaender
Ca sert tout simplement à comprendre le monde qui nous entoure ! On explore, et on cherche, et on se développe, parce qu’on veut comprendre et observer ce qu’il y a « plus loin ». C’est pour la même raison qu’on a inventé la longue vue…<br /> D’autant que concernant les exoplanètes en particulier, comme on ne dispose chez nous que de 8 planètes majeures toutes différentes, il est difficile d’en faire des généralités. Alors observer ce qui existe dans les systèmes voisins, c’est aussi tenter de comprendre comment est apparu notre système.<br /> Et le spatial ne coûte pas une fortune. C’est par exemple moins d’un dixième (ou d’un 20è selon les pays) des budgets utilisés pour la défense. Donc peut-être que si les rôles étaient inversés, on pourrait considérer d’aller visiter un jour une planète à une année lumière…
seby92
@chabgyver, qu’est ce qu’il te permet de dire que l’on ne pourra jamais y aller.<br /> Il y a 200 ans il fallait 3 semaines pour faire Paris Marseille, contre 1 heure maintenant.<br /> Et pourquoi si ca ne sert à rien il y a autant d’acteurs privés (space X, blue origine et autres) actuellement.
genzow69
Votre raisonnement est bon, mais de mon point de vue si de telles sommes sont investies ce n’est pas juste pour la performance…<br /> Sans vouloir faire le gros parano, ou le gars ultra infiltré je pense que les investisseurs (essentiellement les états et les très grosses boites privées) disposent de connaissances / informations leur garantissant une possibilité d’aller au bout du projet. Je pense à des technologies inimaginables pour le commun des mortels et très bien gardées (avec de l’argent on fait un peu ce qu’on veut malheureusement).<br /> Et même si ça nous semble inconcevable aujourd’hui, demain sera sûrement différent, c’est aussi la beauté du progrès technologique même si on sera les derniers à avoir l’info d’une part et en profiter ensuite.
Mrpolnar
Technologies extra-terrestres ?
srochain
Avec le nombre d’exoplanètes déjà découvertes il a certainement du boulot pour quelque siècles ……… arrêtez d’en découvrir il croule sous la masse
srochain
Le but n’est pas d’y aller, il est de comprendre toutes les variétés d’objets cosmiques afin de comprendre l’Univers dans lequel on vie, et cela depuis notre tout petit poste d’observation. Il n’y a pas trois siècles que nous savons à quelle distance nous sommes du Soleil, et pas deux que nous savons que nous sommes dans une galaxie et qu’il y en a des milliards d’autres, et pas un que nous savons le temps qu’il reste à vivre à notre étoile et donc aussi à notre planète. pourtant les hommes se sont sans doute demandé si notre Terre était infiniment grande durant des milliers d’années et tout aussi longtemps ont ils cru qu’elle était plate et au centre du ciel qui était au-dessus.<br /> La quête de savoir où nous sommes est la plus ancienne de toutes, et vous voudriez abandonné ça ? Je me permet de vous conseiller « Histoire de la mesure des distances cosmiques » paru chez ISTE. Tapez seulement le titre dans la fenêtre de Google.
srochain
Ce sont déjà deux Suisses qui ont découverts la première exoplanète, à l’observatoire de haute Provence, ce qui leur a valu un Nobel.
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