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Missionnée par l'ESA, la start-up ClearSpace va désorbiter un débris du lanceur Vega

Eric Bottlaender
Spécialiste espace
10 décembre 2019 à 18h00
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orbites thor
Les orbites des lancements Thor, dans les années 1960

À l'issue de la réunion ministérielle qui a défini ses budgets, l'agence spatiale européenne a investi 70 millions d'euros sur trois ans dans la start-up ClearSpace. La mission de démonstration, nommée ClearSpace-1, devrait décoller en 2025.

Chercher un Vespa

L'agence spatiale européenne (ESA) avait réussi à faire inscrire la lutte contre les dangers spatiaux dans ses priorités, et la thématique des débris en orbite y figure en bonne place.

C'est dans ce cadre qu'elle a signé avec la start-up suisse ClearSpace un contrat pour une mission de démonstration : un petit véhicule devra décoller à l'horizon 2024-2025 et se rendre en orbite basse pour s'accrocher à un débris de 100 kg et le ramener brûler dans l'atmosphère. L'objet n'a pas été choisi au hasard, puisqu'il s'agit de adaptateur Vespa qui a permis de mettre en orbite le satellite de l'ESA, Proba-V, en 2013, sur un lanceur européen Vega. L'objet est actuellement en orbite à 800 x 660 km d'altitude.

Petite structure, grandes ambitions

La sélection de ClearSpace pour mener à bien le projet apparaît pourtant comme une surprise, au regard du budget final qui devrait monter jusqu'à 125 millions d'euros. Il s'agit en effet d'une petite start-up suisse qui emploie seulement neuf personnes actuellement. Toutefois, l'entreprise compte se servir de cette mission comme d'un tremplin pour embaucher plusieurs dizaines d'employés, et ne travaillera par ailleurs pas seule sur ce projet : le véhicule, qui sera équipé de quatre bras robotisés fera intervenir tout un consortium d'entreprises européennes. On peut imaginer que celles qui ont participé à la démonstration en orbite (RemoveDebris) seront sur les rangs.


Une cible représentative

La mission, nommée ClearSpace-1, emmènera d'abord le véhicule sur une orbite à environ 500 km d'altitude pour une suite de tests avant d'aller approcher et désorbiter l'adaptateur Vespa. L'objectif futur étant qu'un véhicule de service dédié à la désorbitation ne rentre pas lui-même dans l'atmosphère, et puisse repartir « à l'assaut » d'autres débris. Celui-ci a été choisi parce qu'il présente un profil identique à celui de nombreux satellites présents et futurs en orbite basse : une petite taille et une centaine de kilogrammes.

« Imaginez comme il serait dangereux de naviguer en pleine mer si toutes les épaves de tous les navires perdus dans l'histoire étaient en train de dériver à la surface de la mer. C'est la situation actuelle en orbite, et nous ne pouvons accepter que cela perdure », a rappelé Jan Worner, le directeur de l'ESA.

Source : Space News

Eric Bottlaender

Spécialiste espace

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser v...

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

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Commentaires (11)

Fulmlmetal
Et combien de débris génèrera le lancement de ce sat qui doit ramener un débris pour le détruire dans lm’amtosphère ? surement 5 fois plus.<br /> Beaucoup d’argent gaspillé pour rien, juste pour montrer un coté soit disant « écolo » très à la mode. Dans le meme temps Musk aura placé des milliers de sat en orbite et autant de débris en plus…
vbond007
De quelle orbite parles-tu? A quel niveau les débrits générés par ce lancement vont-ils être un problème?<br /> As-tu plus d’information? Parce que là je ne suis pas sûr de suivre…
ebottlaender
Logiquement cette mission de démonstration sera accolée à une autre (probablement un satellite Sentinel européen) et ne générera sans doute pas de débris à longue durée de vie comme celui qui est concerné par cette mission… Qui est avant tout une démonstration. Il est bien précisé dans l’article que l’objectif est d’ouvrir une voie pour que ce service puisse être répété à l’avenir, moins cher et avec plusieurs débris.<br /> Cela n’a rien à voir avec l’écologie, et tout à voir avec le danger que représentent les débris en orbite, que ce soit pour des collisions ou tout simplement pour « libérer » une place que pourrait prendre un satellite actif.
ebottlaender
A vrai dire je ne sais pas si ces questions concernent l’article ou le commentaire précédent…
vbond007
Ils concernent le commentaire de Fulmlmetal qui a l’air de s’y connaitre vachement <br /> J’ai oublié de faire « Répondre » ce qui aurait été plus clair.<br /> En tous cas merci pour les précisions
Fulmlmetal
Oui c’est un démonstrateur mais utiliser à l’avenir un sat remorqueur pour ne détruire un autre c’est inutile quand on voit que d’ici une dizaine d’années les constellations auront multiplié, pour ne pas dire explosé le nombre de sat en orbite. La solution serait plus efficace si on arrivait à se mettre tous d’accord et s’imposer systématiquement une réserve de carburant qui imposerait un sat en fin de vie ou un étage de fusée de venir se jeter par lui meme dans l’atmosphère ou partir loin.<br /> Pour l’écologie, je ne faisais pas référence à cette opération de nettoyage orbital mais au phénomène de mode actuellement en France qui fait qu’on a envie de tout nettoyer du sol au plafond. C’était de l’ironie.<br /> Le risque de collision existe mais reste très très faible et il y a surement plus de danger avec les micro débris qu’avec les sat. Il faut savoir que pour un lancement de sat il y a de nombreux débris de toutes tailles qui se retrouvent sur orbite, des dispenser, des étages supérieurs, des boulons (explosifs), des cables, des morceaux arrachés lors des séparations, etc.
ebottlaender
Comme précisé dans l’article, cette cible a été choisie car elle est représentative d’un grand nombre de satellites et de débris actuels et futurs. Notamment par exemple les satellites OneWeb et leurs 140 kg.<br /> C’est une solution complémentaire à celle de la fameuse « législation qui imposerait une rentrée à un satellite en fin de vie », car pour des causes variées (pannes, mauvaise orbite de départ, destruction partielle à cause d’un impact) cela peut être impossible. Législation pour laquelle de nombreux organismes poussent aujourd’hui mais n’ont encore rien obtenu. L’ESA joue donc son rôle d’agence responsable en mettant cette thématique en avant.<br /> Et comme expliqué sur l’article sur la pollution en orbite, le risque de collision n’est pas nul. Il est surtout très ennuyeux car le risque génère des manoeuvres et empêche d’autres satellites d’occuper des orbites intéressantes.
carinae
ha les Suisses … pas européens mais européens quand même !
Fulmlmetal
On peut aussi imaginer que ce demonstrateur puisse intéresser l’armée. Aller s’accrocher et destabiliser un sat espion ennemi ca peut avoir des avantages stratégiques
ebottlaender
Pas européens mais membres très actifs de l’ESA
notolik
Pas CEE, mais Européen, c’est indéniable…
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