La NASA va envoyer un appareil s’écraser sur Dimorphos, satellite de l'astéroïde Didymos

24 juin 2020 à 08h22
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Astéroïde 2006 QV89

Le test fait partie d’un programme de déviation de géocroiseurs.

En quelques mots :

  • Objectif Dimorphos. En 2022, la NASA prévoit d’envoyer un appareil s’écraser sur un satellite gravitant autour de l'astéroïde Apollon (65803) Didymos, situé à proximité de la Terre. L’agence spatiale américaine vient de baptiser cette lune Dimorphos, signifiant « qui a deux formes » (en l'occurrence, avant et après l’impact).

  • Défense contre les astéroïdes. Cette mission, qui vise à faire dévier la lune Dimorphos de son orbite, fait partie du Double Asteroid Redirection Test (DART), un programme de la NASA dont l’objectif est de tester l’utilisation d’un engin impacteur pour dévier la trajectoire d'un géocroiseur susceptible de frapper la Terre. Dimorphos ne présente pour sa part aucun risque, il est ciblé uniquement à des fins expérimentales. Si le test se révèle concluant, cette méthode pourrait servir, dans le futur, à nous prémunir d’un impact éventuel.

  • Armageddon. Dimorphos fait environ la taille de la pyramide de Khéops. Les dommages causés par un tel objet spatial s’écrasant sur la Terre équivaudraient à quinze fois l'impact de la bombe d’Hiroshima, soit de quoi vaporiser une ville entière en un clin d’œil. Le risque posé par les astéroïdes est connu de longue date, et de nombreuses techniques sont à l’étude pour nous en protéger. L’Agence spatiale européenne travaille sur un dispositif similaire à celui de la NASA à travers le programme Near-Earth Objects (NEO). D’autres techniques envisagées incluent l’explosion d’une charge nucléaire à la surface ou à faible distance de l’astéroïde, et l’attraction gravitationnelle, à l’aide d’un engin spatial volant à proximité du géocroiseur durant une longue période.

Guillaume Renouard

Guillaume Renouard est journaliste. Basé à San Francisco (Californie), il est spécialisé dans l’économie, l’innovation et les nouvelles technologies. Il a suivi des formations en management (Grenoble...

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Guillaume Renouard est journaliste. Basé à San Francisco (Californie), il est spécialisé dans l’économie, l’innovation et les nouvelles technologies. Il a suivi des formations en management (Grenoble Ecole de Management), en journalisme (Science Po Grenoble), et en philosophie (Université Pierre-Mendès-France Grenoble-II).

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Commentaires (14)

ebottlaender
(On en a dans la bibliothèque Clubic, des images de Dart/Hera hein :p)
latarrask
Je fais souvent ce genre de maneuvre dans Kerbal, enfin surtout par accident
bmustang
et combien l’appareil pour s’écraser ? 20 millions seulement !
GRITI
Euh ils vont pas se planter et le dévier sur une trajectoire qui entraînerait une réaction en chaîne et finalement enverrai un astéroïde plus gros sur Terre?
ebottlaender
Non, c’est impossible. Malgré l’image de l’article et le paragraphe sur ce qu’une collision augurerait, Didimos et Dimorphos ne sont pas du tout susceptibles de frapper la Terre.
GRITI
Mon interrogation ne porte pas sur le fait que ces deux cailloux viennent nous percuter mais plutôt sur le fait de savoir ce qui va se passer si on dévie leur trajectoire. Ne vont-ils pas passer sur une trajectoire qui va leur faire croiser un autre caillou et que de cette collision naîtra un sérieux danger. En gros: on veut les dévier mais on ne sait pas trop où ils vont aller…
trollkien
C’est la question que l’on peut se poser… Mais l’homme ne peut pas s’empecher de vouloir défier les lois de la nature.
Lakhbiza
Les hommes veulent tout contrôler mais ça va être très dangereux les astéroïdes vogue dans une orbite ils ont une trajectoire il faut surtout pas les dévier de leur trajectoire cela provoquerait son installation dans un autre orbite qui pourrait changer sa vitesse et sa trajectoire deviendrai plus dangereuse
ebottlaender
Non, déjà on dévie la trajectoire de la petite lune d’un astéroïde et pas l’astéroïde lui-même, qui certes aura une minuscule modification de sa course, mais c’est quasi-négligeable.<br /> Surtout, on ne vit pas au milieu d’un jeu de quilles. Les collisions en série d’astéroïdes qui viendraient causer un risque à la Terre, c’est digne de la SF (et avec une probabilité quasi-nulle en réalité).<br /> Il n’y a pas à avoir peur de cette mission Dart/Hera, pas plus qu’à aucune des autres missions vers les astéroïdes.
ebottlaender
Mais vous prenez vraiment les préparateurs de mission pour des amateurs ou des vendeurs de saucisses !<br /> Tout ça se simule, il y a un travail important en amont de la mission pour quantifier les effets de la collision qu’on va causer et ses répercussions dans le temps. Didimos ne va pas «&nbsp;s’installer dans une autre orbite&nbsp;», il ne sert à rien d’avoir peur de cette mission.
GRITI
ebottlaender:<br /> Mais vous prenez vraiment les préparateurs de mission pour des amateurs ou des vendeurs de saucisses !<br /> En ce qui me concerne, non. Mais je suis intiment persuadé que l’humain manque d’humilité assez souvent dans le milieu scientifique. Il pense souvent tout savoir et avoir tout compris alors que le monde qui nous entoure (micro et macro) est extrêmement complexe. Le climat de la Terre en est un parfait exemple avec toutes les composantes qui interagissent les unes avec les autres. Je ne sais pas à quel point les scientifiques ont cartographié tous les corps célestes en mouvements (comètes, astéroïdes et autres que je ne connais pas). Je ne sais donc pas s’ils ont pu calculer que leur expérience va mettre la petite lune sur telle orbite, qu’elle prendra telle trajectoire et que dans 200 ans ou 1000 ans elle ne reviendra pas croiser un autre corps etc…<br /> Ce n’est pas un domaine que je connais d’où mes interrogations. Surtout que l’humain a du mal à prévoir à (très) long terme (suffit de voir nos hommes politiques ).
c_planet
Tout à fait d’accord avec toi. l’histoire passée et actuelle nous démontre que, dans quasi tous les domaines, le scientifique se construit un modèle un peu trop simpliste du monde qui nous entoure. Cependant l’erreur fait partie intégrante de notre évolution, et perso j’espère que sur le long terme la science pourra se superposer totalement aux phénomènes naturels surtout pour éviter le retour de notre zone d’inconfort : chute d’astéroides, retour de la glaciation (qui s’est déjà pointée naturellement à une vitesse d’à peine 30 ans), etc.
GRITI
c_planet:<br /> Cependant l’erreur fait partie intégrante de notre évolution<br /> Tout à fait d’accord. Je n’ai rien contre l’erreur et le fait de se tromper. Ce qui me pose problème c’est plus la certitude de tout savoir et qu’on ne peut pas s’être trompé…
GRITI
ezamose:<br /> Ce n’est pas avec l’humilité que la science progresse surtout dans un complexe immense comme l’espace<br /> Je ne vois pas pourquoi. En quoi humilité empêcherait la science de progresser?
GRITI
Je ne suis pas d’accord. Pour moi, être capable de se dire que nos connaissances sont limitées et que «&nbsp;demain&nbsp;» tout peut être remis en question ne limite pas la progression. Au contraire. Cela permet à l’esprit scientifique d’être plus ouvert et à ne pas se dire c’est comme cela et pas autrement. Le champs des possibles est plus grand pour moi quand on est conscient de ses limites (connaissances ou autre).
GRITI
Je ne vois pas en quoi l’humilité empêche la prise de risque!
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