En Chine, les premiers hybrides singes-cochons, conçus pour des transplantations, sont nés

Benoît Théry
Publié le 25 novembre 2020 à 17h45
Singe cochon

En apparence, ces porcelets semblent comme les autres. Pourtant, il s'agit des premiers singes-cochons arrivés à terme. Conçus par des scientifiques chinois, ces êtres hybrides s'inscrivent dans les recherches visant à créer des organes destinés à une transplantation sur un être humain.

Malgré leur mort, survenue une semaine après leur naissance, ces deux singes-cochons sont une première mondiale.

Deux porcelets sur 4 000 embryons

L'un des chercheurs du laboratoire national de recherche sur les cellules souches et la biologie reproductive, Tang Hai, le confirme dans un article du site New Scientist : « Il s'agit des premières chimères cochon-singe arrivant à terme ».

Au sens biologique du terme, il s'agit effectivement de chimères : des êtres issus de deux origines génétiques différentes. Pour les créer, les chercheurs ont d'abord injecté des cellules embryonnaires de singe dans 4 000 embryons de cochons, cinq jours après leur fécondation. Sur ces milliers d'embryons, seuls dix porcelets sont nés, et parmi eux, deux seulement comptaient des cellules de singe. Pour le savoir, les scientifiques ont injecté au préalable aux cellules de singe une protéine appelée GFP (pour « Green Fluorescent Protein »). Comme son nom l'indique, il s'agit d'une protéine fluorescente, que l'ont retrouve par ailleurs chez certaines méduses. Les chercheurs ont ainsi pu différencier les cellules de singe des cellules de porc.

Envisager les transplantations chez l'humain

Arrivées à terme, les deux chimères survivantes ne contenaient qu'une faible proportion de cellules de singe : entre une sur 1 000 et une sur 10 000. Néanmoins, ces cellules ont été observées dans de multiples organes des deux animaux, notamment le cœur, le foie, la rate, les poumons et la peau.

Aussi, les chercheurs ne peuvent pas lier avec certitude la mort des deux singes-cochons avec leurs modifications génétiques. Tang Hai a déclaré à ce sujet : « On ne sait pas pourquoi les porcelets sont morts, mais étant donné que les cochons non chimériques sont également morts, l'équipe soupçonne que cela soit lié au processus de FIV ( fécondation in vitro, ndlr.) plutôt qu'au chimérisme. La FIV ne fonctionne en effet pas aussi bien chez les cochons que chez les humains et certains autres animaux ».

L'équipe entend désormais créer des cochons en bonne santé et comportant davantage de cellules de singe. À terme, l'objectif est de parvenir à « élever des organes » chez l'animal en vue d'une transplantation sur un être humain. Ce genre de projets est d'ailleurs en plein essor : un chirurgien britannique envisage de greffer un cœur de porc sur un humain d'ici trois ans, et en juillet dernier, le Japon a donné son feu vert aux premières expériences sur des embryons Homme-animal.

Source : New Scientist
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (10)
chabgyver

Mon Dieu, on croie rêver.
Remarquez, il existe déjà les femmes girafes et les hommes-grenouille alors pourquoi pas ça.

Popoulo

C’est pas Didier Super qui avait fait une « chanson » sur les chinois ?

cirdan

Il faudra penser à greffer des mains à ces pauvres cochons, sinon ils vont pas pouvoir grimper.
Mais sur le principe, je trouve ça effrayant. Et si les scientifiques s’abritent derrière le bénéfice médical qu’on pourrait en tirer pour le justifier, difficile de penser que ces descendants présentables du docteur Moreau ne le font pas également pour de la recherche purement expérimentale.

merotic

Dans 100 ans, une part de la population de Chine se transformera peut-être en cochon s’ils comptent vraiment faire des modifications génétiques sur l’humain en y imposant des cellules animale dans celle constituant la partie réservé à l’homme. :))

Ils finiront par s’autodétruire mais je sens déjà pointer les fans de windows10 qui vont trouver ça génial, futuriste et nécessaire pour combattre les injustices génétiques hi han.

PS: non, impossible qu’en greffant des neurones d’origine animale cela fasse évoluer l’humain. Au pire, cela fera de nouveau fans de Windows 10. :))))

Science sans conscience n’est que ruine de l’âme.

Kaysis

Ok d’accord. . .
Et sinon tes cachets tu as pensé à les prendre ce matin ?

horfee

Le seul problème c’est que ca va pas se cantonner à la chine… même si on imagine que le reste du monde refuse ces procédés, qui dit que les chinois « modifiés » ne vont pas copuler avec des europeens, des americains, etc… C’est un problème global !

vbond007

Houlaaaaa, réussir à placer Windows 10 dans ce genre de sujet, faut aller le chercher loin…
Je pense qu’une petite tisane et un peu de repos te fera du bien…
Et tant qu’à aller jusqu’au bout dans ton délire sur Windows 10, ce que tu prédis ne risque pas d’arriver si on en croit cette news:

zeebix

Plus ça va et moins tes commentaires ressemblent à quelque chose, consulte vite.

Fulmlmetal

Là on commence à faire du grand n’importe quoi, et ça ne me surprend pas que ca vienne de la chine.
La route vers le soldat surhumain hybride est en route.

gwlegion

quand on te diagnostiquera une defiscience cardiaque congenitale, on en reparlera …
Si t’avais le choix entre un organe issu d’une de ces chimeres et la mort, ton avis restera le meme ? plutot mourir ?

Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles