Falcon 9 a créé un trou géant dans l’ionosphère

Anton KUNIN
Publié le 23 mars 2018 à 18h05
Si le décollage le 24 août 2017 de la fusée Falcon 9 de SpaceX a captivé l'attention du monde entier, cet événement n'est pas passé inaperçu pour l'atmosphère de notre planète, causant un trou de 900 kilomètres de diamètre dans l'ionosphère.

La trajectoire, inhabituelle pour les lancements de fusées, que Falcon 9 a empruntée en cette fin d'août 2017, a eu de sérieuses conséquences pour l'atmosphère terrestre.

Falcon 9 : un lancement inédit pour des conséquences inédites

Le 24 août 2017, SpaceX réalisait une mission à la demande de l'Organisation spatiale nationale du Taïwan : il s'agissait de mettre sur l'orbite de la Terre un satellite d'observation, le Formosat-5. Quelques minutes après le décollage, très peu chargée (le satellite ne pesait que 475 kilos), la fusée avançait à une vitesse supersonique et, une fois n'est pas coutume, perpendiculairement à la surface de la Terre.

D'habitude, les fusées commencent leur trajectoire verticalement mais passent très vite en position inclinée, parfois même avançant parallèlement à la surface de la Terre, avant de reprendre de la hauteur et sortir dans l'espace. Cette stratégie leur permet de minimiser la force gravitationnelle (qui est d'autant plus importante du fait que la charge est très lourde et que lors du décollage, la distance par rapport à la surface de la Terre augmente très vite).

Falcon 9 reuse 7


Le lancement de Falcon 9 a induit des erreurs sur nos GPS

Selon sept chercheurs, dont la revue Space Weather publie les travaux, en faisant une percée dans l'atmosphère terrestre de manière tout à fait verticale, Falcon 9 a été à l'origine d'ondes de choc acoustiques d'une ampleur jamais vue. Ces ondes se sont propagées de manière circulaire sur 1,8 million de kilomètres carrés autour de la fusée, soit quatre fois la superficie de la Californie. Les gaz d'échappement de Falcon 9 ont à leur tour détruit le plasma présent dans les couches supérieures de l'atmosphère et ce, dans un rayon de 900 kilomètres. Ce phénomène a quelque peu déboussolé les GPS, induisant une erreur d'un mètre environ dans la géolocalisation qu'ils communiquent.

Dans une interview à Ars Technica, Charles C.H. Lin, l'auteur principal de cette étude, a fait part de ses inquiétudes concernant l'impact que peuvent avoir les lancements de fusées. Selon lui, au fur et à mesure que le coût des missions spatiales se réduit (grâce à des fusées désormais capables de retourner sur Terre), les lancements se feront de plus en plus fréquents... créant une situation tout à fait inédite pour l'humanité.

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