Faut-il aller voir Rogue One : A Star Wars Story ?

13 décembre 2016 à 18h01
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Pour ce premier film réalisé hors de l'histoire principale de Star Wars, les attentes étaient importantes envers Rogue One : A Star Wars Story. Le réalisateur Gareth Edwards met en avant de nouveaux personnages et fait un retour aux sources artistique. Des arguments suffisants pour plaire à tous ? Réponse ce 14 décembre.

Pour la première fois de son histoire, Star Wars sort des sentiers battus. Après avoir fait le choix de développer des séries de trilogies, Lucasfilm, sous la houlette de Disney produira tous les 2 ans des « spin-off ». Egalement appelés films dérivés ou « standalone », ces métrages ne reprennent pas les scénarios traditionnels à la lettre mais racontent une "histoire dans l'Histoire" de la saga.

Rogue One : A Star Wars Story se concentre donc sur un bref moment inscrit au sein même de la chronologie de la guerre des étoiles. Une sorte de « pendant ce temps-là » interstellaire pendant lequel le spectateur est plongé dans un conflit opposant fédération rebelle à l'Empire galactique. Une opposition armée dans laquelle combattent des belligérants animés par l'espoir d'un monde meilleur...

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Le film se présente comme un ouvrage insolite d'une durée de 2h10. Ovni singulier pour les uns, énième sortie d'un épisode dont la franchise s'étiole pour les autres, Rogue One : A Star Wars Story divisera probablement. Après avoir été en mesure de voir le film en avant-première, la rédaction vous livre des clés pour faire un choix simple : se rendre ou non au cinéma pour voir le dernier-né de la saga.

Rogue One, le lien manquant ?

Retour dans le temps. Pour comprendre le dernier-né des productions Lucasfilm, une gymnastique intellectuelle et chronologique s'impose. Rogue One : A Star Wars Story se déroule entre « La revanche des Sith » et « Un nouvel espoir » (soit les épisodes III et IV). Pour les personnes qui ne sont pas forcément au fait de l'histoire de la série, la première trilogie s'est terminée par l'avènement d'un Dark Vador tourmenté mais dont la puissance n'a pas encore d'égal...


L'Empire Galactique gouverne sur les galaxies malgré la résistance d'une faible partie de la population. Le long-métrage détaille comment une équipe de rebelles se constitue pour battre sur ses terres un empire dirigé par des généraux avides de pouvoir. Cette compagnie hétéroclite tente ainsi de se procurer des plans de l'Etoile noire, une nouvelle arme capable de détruire des planètes.

Entre la « naissance » de Dark Vador et l'attaque du Tantive IV, le vide narratif existait donc. Un manque qu'essaie de combler Rogue One en délivrant la photographie d'un monde en proie au changement, à l'oppression et aux troubles. Un moment propice à l'héroïsme et aux envolées lyriques. Au milieu de ce chaos, une femme (Jyn Erso) tente de trouver sa propre voie.

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Une histoire dans l'histoire : l'exercice du spin-off

Largement critiqué pour avoir supprimé d'un revers de main l'univers étendu de Star Wars, Disney se rachète une conduite en proposant sa propre vision de l'histoire. Un exercice contraint et restreint au moyen d'un film unique. Il n'est donc pas question de faire un appel du pied à une suite, ni d'évoquer de références trop lourdes aux histoires issues des précédentes trilogies. Un choix délibéré permettant de laisser la place à un autre spin-off, à d'autres histoires dans l'Histoire.

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Rogue One n'empiète donc pas sur « l'univers connu » de la saga. Un exercice de style certes contraint mais réussi par le réalisateur Gareth Edwards. Le film contient les éventuelles attentes et propose un moment hors du temps, tout en demeurant fidèle aux canons qui font des Star Wars des pièces reconnaissables au premier coup d'œil.

Les références à des épisodes passés ou à venir sont certes présentes mais ne servent que de liant, de cale, à la trame principale. Cette dernière prend rapidement le dessus sur le contexte instauré par les films précédents. Un travail ardu mais relevé haut la main par le réalisateur.



Une ambiance « old school »

Interrogé à ce sujet lors de notre rencontre, le réalisateur Gareth Edwards nous confirmait que le film s'inscrit bel et bien dans une époque. Le premier épisode ayant été tourné à la fin des années 70, il était important de maintenir une certaine cohérence visuelle.

Le film peut donc apparaître comme daté, « vintage » du fait de la réutilisation des costumes d'époque, de l'utilisation de crasse sur les vaisseaux ou même la présence de matériaux faits à la main. Même régime du côté d'une partie des castings. Fidèlement au premier Star Wars de l'histoire, on retrouve une confrérie de rebelles relativement âgés, barbus et arborant des vestons usagés d'un orange douteux.

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Ce choix confère sans conteste une ambiance « à l'ancienne » au film. Coupant ainsi nets les fils tissés par la trilogie I, II et III. Pour y parvenir, on notera la présence dans l'équipe de production de décors de Doug Chiang, véritable vétéran des Star Wars I et II et dont le travail s'est inspiré des illustres tels que Ralph McQuarrie.

Un film adulte

Rogue One fait le choix d'embarquer le spectateur sur le terrain, au plus près des combats. Un parti-pris motivé par l'ambition de rendre les scènes plus réalistes. Le rendu est forcément moins lisse, moins propre que dans certaines autres productions Star Wars. Rogue One laisse ainsi un sentiment de réussite dans la mesure où le spectateur peut facilement entrer dans le film. Demeure également un goût amer, une sorte de relai pour mieux servir l'œuvre majeure qui la suit.

Servi par des acteurs à la hauteur de la tâche tels que Felicity Jones (Jyn Erso), Diego Luna (Cap. Cassian Andor), Ben Mendelsohn (Directeur Orson Krennic) ou encore Mads Mikkelsen (Galen Erso), Rogue One demeure bien rythmé et mêle aisément séquences touchantes et d'action.

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Mention spéciale à Forest Whitaker qui incarne Saw Gerrera, sorte de personnage médian entre le bien et le mal qui trône de sa présence dans le trop peu de scènes dans lesquelles il apparaît. Dommage car Rogue One explore certes la myriade de ce que peut lui permettre Star Wars mais se retient finalement d'en faire trop, de déborder par peur de déplaire. Un exercice contraint - on aurait aimé que l'on s'étende davantage sur l'histoire de certains personnages - mais réussi.

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Olivier Robillart

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