Télécommunications : l'Europe a lancé un chantier d'étude pour lancer sa propre constellation satellite

05 janvier 2021 à 10h00
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Terre espace

Après avoir réalisé Galileo, équivalent européen du GPS, l’Union européenne pourrait se doter de sa propre constellation dédiée à l’Internet par satellite. Un contrat d’étude d’un an a été confié, juste avant Noël, à un consortium regroupant, entre autres, Airbus, Arianespace, Orange et Thales Alenia Space.

Destinée à concurrencer Starlink et OneWeb sur le plan commercial, cette future constellation permettra surtout de garantir la souveraineté technologique de l’Europe.

De grands groupes impliqués

L’idée d’une constellation européenne d’Internet haut débit par satellite est portée depuis plusieurs années par Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur. Il y a quelques jours, ce dernier a annoncé qu’un contrat de 7,1 millions d’euros avait été confié à un groupement d’industriels afin d’étudier la faisabilité d’un tel projet à l’échelle européenne.

Parmi les industriels contractés, on compte ce que l’Europe fait de mieux en matière de fabricants de satellites, d’opérateurs de télécommunication et de spécialistes du lancement spatial : Airbus, Arianespace, Orange et Eutelsat seront de la partie, tout comme l’allemand OHB, le luxembourgeois SES, l’espagnol Hispasat et les sociétés franco-italiennes Telespazio et Thales Alenia Space.

Cette étude d’un an devrait permettre de définir l’architecture globale d’une telle constellation, de lister ses usages possibles et de déterminer le budget nécessaire à sa conception, son déploiement et son exploitation.

Un enjeu de souveraineté pour l’Europe

À terme, cette constellation pourrait donc concurrencer l’américain Starlink et l’anglo-indien OneWeb dans de nombreuses applications commerciales. Outre l’accès à Internet dans les zones les plus reculées, ces constellations pourraient en effet révolutionner de nombreux secteurs industriels, notamment les transports, le divertissement, l’Internet des objets et la surveillance. Elles devraient aussi permettre une automatisation grandissante de nombreux véhicules, aussi bien terrestres que maritimes et aériens.

Mais ces nouveaux réseaux internet devraient aussi progressivement s’imposer dans le secteur militaire, notamment pour le guidage des drones, mais aussi dans les milieux scientifiques, financiers et gouvernementaux au sens large, où ils contribueront à la collecte et la sauvegarde de données massives. Dès lors, on comprend bien que l’Union européenne souhaite disposer de son propre réseau indépendant.

Pour concevoir cette future constellation, l’Europe devrait pouvoir s’appuyer sur l’expérience accumulée avec le système de géopositionnement Galileo et la constellation de satellites d’observation de la Terre Copernicus, tous deux développés également à des fins de souveraineté. Grâce aux nouveaux lanceurs Ariane 6 et Vega-C, le lancement de cette future constellation pourrait également se faire de manière indépendante.

Toutefois, alors que les mises en orbite de satellites Starlink et OneWeb s’enchaînent, le lancement récent de cette étude ne doit pas cacher le retard accumulé par les Européens sur cette question. D’autant plus que les programmes conjoints ont tendance à accumuler surcoûts et retards, en raison de la gouvernance complexe au sein de l’Agence Spatiale Européenne.

Source : Forbes

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Commentaires (5)

g-m1n1
C’est une bonne nouvelle, mais qui arrive tard.<br /> Et effectivement plusieurs acteurs impliqués ne fait que compliquer le tout.
carinae
Mieux vaut tard que jamais… Il était temps . … Ceci étant ça fera encore plus de bor… en orbite…,
Ben_Young
Un an pour étudier si ce projet vaut la peine de dépenser de l’argent, tandis que spacex, amazon et oneweb continuent de lancer et de développer des infrastructures au sol. La même incompétence européenne conduira à une catastrophe très coûteuse.
carinae
Hum …je ne pense pas qu’on puisse parler d’incompétence. La compétence technique et organisationnelle est là et est reconnue depuis longtemps. Je pense qu’il manque simplement l’envie. D’ailleurs on le voit aujourd’hui sur ce projet …il est simplement motivé par une volonté de non dépendance. S’il n’y avait pas toutes ces tensions internationales je ne suis pas sur qu’il aurait été lancé. Dans un autre style il a fallu attendre une épidémie pour s’apercevoir qu’on était dépends d’autres pays. … Un peu tard
Ben_Young
Absolument correct. C’est toujours un manque de désir de créer de nouvelles idées, de perturber le marché avec de nouvelles technologies, d’adopter des changements radicaux et d’essayer quelque chose de nouveau. Il est probablement prudent de dire que Spacex lancera 1 000 satellites Starlink supplémentaires ou plus cette année avant que la Commission européenne ne décide d’attribuer le contrat. Pouvons-nous avoir une idée originale qui générera de l’enthousiasme et des revenus?
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