Après le projet DART de la NASA, l'ESA prépare Hera, sa mission de déviation d'astéroïdes

Mathilde Rochefort
Publié le 16 septembre 2020 à 14h10
© ESA
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L’Agence Spatiale Européenne (ESA) vient de signer un contrat avec le constructeur allemand OHB pour la construction de la sonde Hera, qui quittera la Terre pour se rendre vers un astéroïde binaire en 2024. Le but de la mission est de préparer l’humanité à la possible déviation d’un astéroïde géocroiseur. 

D’un montant de 129 millions d’euros, ce contrat est une réussite pour l’ESA, dont un projet similaire baptisé Asteroid Impact Mission avait été abandonné en 2016 par manque de fonds. La mission sera réalisée conjointement avec 17 États membres de l’Union européenne. 

La suite de la mission DART

OHB, troisième constructeur de satellites européens derrière Airbus et Thales Alenia Space, sera donc chargé de réaliser la sonde qui se rendra vers Didymos, un astéroïde de 780 mètres de long orbité par un plus petit astre appelé Dymorphos, dont la taille est similaire à celle de la pyramide de Khéops. Lancée par une fusée Ariane 6 en 2024, Hera devrait arriver à destination en 2026 pour mener à bien « cette première mission de défense planétaire ». 

En effet, Hera fera suite au Double Asteroid Redirection Test (DART) de la NASA. Ces deux missions visent à tester les capacités humaines à dévier un astéroïde. En 2021, DART décollera à bord d’un lanceur Falcon 9 de SpaceX, et arrivera vers Didymos en septembre 2022. Il viendra alors s’écraser sur le plus petit astéroïde du système, Dymorphos, à 6,25 km/s. Si tout se passe comme prévu, la collision déviera l’orbite de l’astre. 

Hera servira à étudier la zone d’impact

DART sera accompagné d’un CubeSat qui récoltera les premières données après l’impact, mais c’est surtout ici que la mission d’Hera entre en jeu. La sonde sera dotée d’outils de pointe comme un lidar et un instrument infrarouge thermique, ainsi que de deux CubeSats capables de s’approcher au plus près du site. Ces derniers vont être mis au point par l’entreprise danoise GomSpace et la firme américaine Tyvak Internationals. 

Tous ces appareils pourront étudier la zone en profondeur et les données permettront aux scientifiques d’analyser en détail les effets de la collision sur l’astéroïde. Il s’agira de la première fois que l’être humain tente de dévier la trajectoire d’un objet spatial. 

Mathilde Rochefort
Par Mathilde Rochefort

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