Tourisme spatial : l'agence américaine de l’aviation modifie les conditions requises pour être qualifié d'astronaute

Yannick Smaldore
Publié le 23 juillet 2021 à 12h40
White_Knight_Two_and_SpaceShipTwo

Futur coup dur pour Blue Origin ? Devant l’émergence rapide des vols spatiaux commerciaux, la Federal Aviation Administration a réévalué les critères permettant d’attribuer des Ailes d’astronautes.

Et les passagers des vols suborbitaux de Blue Origin semblent a priori exclus d’office.

Qu’est-ce qu’un astronaute ?

Le débat fait rage depuis plusieurs semaines, quand Jeff Bezos, patron de Blue Origin, et Richard Branson, patron de Virgin Galactic, se sont lancés dans une course au premier milliardaire capable d’atteindre l’espace dans son propre vaisseau. Il faut dire que la frontière naturelle entre l’atmosphère et le vide spatial n’est pas abrupte, mais au contraire progressive.

Pour la Fédération aéronautique internationale, l’espace commence à la ligne de Kármán, à 100 km d’altitude. A contrario, l'altitude de 50 miles, environ 80 km, a été retenue par la FAA. Une altitude à laquelle un aéronef, comme le SpaceShipTwo, peut encore évoluer et manœuvrer marginalement. De manière très schématique, la frontière de la FAA correspond à la limite basse de la mésopause, tandis que la frontière de la FAI correspond à la limite haute de cette même mésopause.

Jusqu’à présent, des vols suborbitaux à 80 km comme sur le SpaceShipTwo, ou à plus de 100 km comme avec New Shepard, permettaient à leurs passagers d’obtenir des Ailes d’astronautes de la FAA, tandis que la FAI n’accordait son statut d’astronaute qu’aux seuls passagers de la capsule de Blue Origin. Mais les choses pourraient bien changer à l’avenir.

La FAA revoit sa réglementation

Le Bureau du Transport spatial commercial de la FAA a récemment publié les nouvelles consignes permettant d’attribuer des Ailes d’astronautes. La limite de 50 miles (80 kilomètres) est toujours de mise. Néanmoins, l’administration ajoute comme condition que les membres d’équipages devront réaliser durant le vol « des activités essentielles à la sécurité publique, ou contribuant à rendre le vol spatial habité plus sûr ». Ce faisant, la FAA cherche à rapprocher ses critères d’attribution de sa mission première, qui est de garantir la sécurité des vols commerciaux, qu’ils soient aériens ou spatiaux.

Mais cette nouvelle réglementation interroge sur les deux récents vols suborbitaux. D’après Virgin Galactic, les quatre passagers du vol du 11 juillet ont contribué à évaluer l’équipement du vaisseau, et ont conduit quelques expériences visant à démontrer les capacités de recherche scientifique suborbitale. Reste alors à savoir si cela peut être considéré comme une activité contribuant à la sécurité des vols suborbitaux.

Pour le vol de New Shepard du 20 juillet, la situation est encore plus simple. Aucun des quatre passagers n’a piloté le vaisseau de Blue Origin, et aucune activité prise en compte par la FAA n’y a été menée. De quoi exclure de facto ce vol, et les prochaines incursions spatiales de Blue Origin, du programme d’Ailes d’astronautes de la FAA. À moins, bien entendu, que cette dernière n’accepte de délivrer des Ailes à titre honorifique. Une possibilité que l’administration se réserve pour les individus ayant contribué à promouvoir l’industrie du vol spatial commercial…

Une situation on ne peut plus floue, qui tranche radicalement avec les critères d’attribution de la FAI, ou ceux de la NASA d’ailleurs.

Source : SpaceNews

Yannick Smaldore
Par Yannick Smaldore

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Commentaires (10)
Bombing_Basta

Des touristes, c’est le seul adjectif valable.

c_planet

il faut leur attribuer un équivalent; par exemple, avec les oreilles de Laïka.

jmbcg

Ou des fondeurs de pôle… Ça reste gentil

Garden_Dwarf

Vu le prix du billet, franchement, c’est pinailler pour pas grand-chose. Quand on voit tout ce que l’argent (en quantité) peut acheter …

tomcat75

Ce que je ne comprends pas avec la FAA (et Blue Origin par ex) c’est cet entêtement à utiliser les unités du système impérial à l’heure de la conquête spatiale qui devrait être vue sous l’angle international. C’est ce qu’a compris Elon Musk par exemple pour les retransmissions des missions de Spacex ! Qu’on prenne donc la limite de Karman et passons à autre chose…

Pour ce qui est de l’appellation d’Astronaute, je pense qu’elle devrait être réservée aux pilotes, techniciens et scientifiques qui constituent l’équipage d’un vaisseau. Aucun des passagers d’un avion de ligne ne se voit attribuer des « ailes » d’Aviateur que je sache !
Donc pour les passagers du New Shepard, je dirais… Astrotouristes.

Francis7

A la citée des Sciences à Paris, il y avait une machine sur laquelle on montait. Puis il fallait sauter sur place. Le temps du saut était mesuré par la machine (moins d’une seconde).

Il m’a été remis par la machine un certificat de vol en apesanteur ! :smiley:

tubezleb

C’est pas un métier astronaute?

Je conduis une voiture mais je ne me considère pas comme un pilote.
Je prend le bateau, mais je ne suis pas marin.

nicgrover

Nan mais il fut imaginer que pour Jeff et Richard, avoir les ailes d’astronautes leur permettrait de draguer à donf en boîte de nuit…

avandoorine

Ca reste qu’une attraction leurs engins. Payer des sommes folles pour quelques minutes.

Même l’appellation de tourisme spatiale me semble totalement loufoque, c’est comme si je passer la frontière d’un pays pendant 5 minutes et que j’était de fait un touriste du pays en question. UN étranger certes, mais un touriste…

A la limite pour la future mission d’un crew dragon cela s’en rapproche avec plusieurs jours dans l’espace.

Même si pour moi l’appelation d’astronaute, spationaute, cosmonaute devrait rester limiter à ceux qui ont effectivement travailler à atteindre cet objectif, et pas juste payer une somme mirobolante.

loracle

La n est pas la question, c a mérite juste d inventer un nouveaux mot: ASTRONOFRIC